par Lotus, vendredi 20 juillet 2012, 1708 il y a 3680 jours Meditation L'astral peut s'accrocher à certaines personnes qui ont des destins comme ceux mentionnés plus haut, car cela les satisfaits, mais je ne pense pas que l'astral puisse changer un destin. Influencer des choix, oui mais c'est tout.
Jai fait la priĂšre de consultation mais jâai eu des signes nĂ©gatifs comme les insultes de sa part et son refus de revenir.J'aimerais savoir si mes invocations peuvent changer le destin pour quâil revienne Ă la maison bien que les signes de la priĂšre de consultation soient nĂ©gatifs.Dois-je encore continuer Ă faire mes invocations et croire Ă son retour grĂące aux invocations que
Si la tendance actuelle se maintient, dans Ă peine une gĂ©nĂ©ration, plusieurs pays occidentaux, dont la France, seront non seulement majoritairement musulmans, mais Ă©galement rĂ©gi en partie ou en totalitĂ© par la loi islamique. La destinĂ©e dâun peuple tient dans sa dĂ©mographie, mais elle tient tout autant dans sa volontĂ© de durer, de sĂ©curiser ses frontiĂšres et de maintenir vivantes sa langue, sa culture et ses traditions. Lâislamisation constitue le plus grand danger auquel les peuples europĂ©ens doivent faire face, elle est bien plus menaçante que les changements dĂ©mographiques; en effet il est toujours possible aprĂšs une ou deux gĂ©nĂ©rations dâassimiler les Ă©trangers, tandis que lâislamisation mĂšne Ă des changements profonds et irrĂ©versibles, non seulement sur le plan dĂ©mographique, mais davantage en ce qui a trait Ă lâidentitĂ© et Ă la culture des peuples conquis. Dans cette analyse je me propose de dĂ©gager les Ă©lĂ©ments clĂ©s qui influencent le processus dâislamisation. Lâislam aura-t-il fatalement le dernier mot ou peut-on envisager un Ă©ventuel rĂ©veil des peuples europĂ©ens ? Que devra-t-on faire pour assurer le retour des nations europĂ©ennes ? Lâislamisation, un flĂ©au Ă nul autre pareil Imaginons un instant que le monde occidental au dix-neuviĂšme siĂšcle, ait dĂ©cidĂ© de ne pas coloniser les pays islamiques mais de les entourer dâune sorte de cordon sanitaire, dans le but bien arrĂȘtĂ© de les maintenir dans lâĂ©tat de marasme et de torpeur oĂč ils Ă©taient plongĂ©s. LâHistoire des conquĂȘtes islamiques, les centaines de millions de morts aux mains des soldats dâAllah et les gĂ©nocides culturels des peuples conquis, auraient amplement justifiĂ© une telle dĂ©cision. LâextrĂȘme pauvretĂ©, le dĂ©clin dĂ©mographique des peuples musulmans et leur arriĂ©ration sous tous les plans, les rendaient totalement impuissants. Il aurait donc suffi de les laisser dans lâĂ©tat oĂč ils Ă©taient pour empĂȘcher toute rĂ©surgence du danger islamique. LâextrĂȘme misĂšre des pays musulmans nâĂ©tait pas lâĆuvre du hasard, les quatre siĂšcles de domination ottomane y Ă©taient pour beaucoup, or les Turcs ottomans Ă©taient musulmans et, malgrĂ© leur statut de grande puissance et leurs tentatives rĂ©pĂ©tĂ©es de dominer lâEurope, nâĂ©taient pas beaucoup mieux nantis sur les plans culturel, scientifique, Ă©conomique, et industriel que les pays quâils dominaient au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. PrĂ©tendre, comme le font les musulmans, que lâislam en tant que religion, idĂ©ologie politique et systĂšme dâorganisation sociale, nâa jouĂ© aucun rĂŽle dans le marasme civilisationnel de la oumma islamique en dit long sur leur propension Ă nier lâĂ©vidence . La colonisation europĂ©enne des pays islamiques les a sortis pour un temps du marasme. Les progrĂšs spectaculaires dans les champs de lâĂ©ducation, de la santĂ© et du dĂ©veloppement Ă©conomique ne sont pas les moindres parmi les bienfaits de lâimpĂ©rialisme occidental. Mais contrairement au Japon, Ă lâInde, Ă la CorĂ©e du Sud et Ă bien dâautres pays, le monde musulman a refusĂ© de sâengager rĂ©solument sur le chemin tracĂ© par lâOccident. Ce refus a une cause et elle est Ă la source des nombreux problĂšmes auxquels nous sommes confrontĂ©s; câest lâhostilitĂ© de lâislam envers tout ce qui nâest pas islamique, ce qui le rend incompatible avec la civilisation occidentale en gĂ©nĂ©ral et avec la modernitĂ© en particulier. Entre le progrĂšs tracĂ© par lâOccident et lâislam source de conflits et de misĂšre, la oumma a choisi lâislam avec les rĂ©sultats catastrophiques que tout un chacun est Ă mĂȘme de constater. Lâislamisation, une fuite en avant Il y a un abĂźme qui sĂ©pare lâOccident de lâislam ; croire Ă la possibilitĂ© de construire un pont entre les deux relĂšve du dĂ©lire ou de la pensĂ©e magique. Face Ă la civilisation occidentale, lâislam ne peut faire autrement que prendre acte de sa propre dĂ©chĂ©ance et de lâimpossibilitĂ© dây remĂ©dier ; mais une telle dĂ©marche exigerait de la part des musulmans une luciditĂ© hors du commun et un renoncement radical Ă tout ce quâils ont cru et particuliĂšrement Ă cette parole dâAllah Vous ĂȘtes la meilleure communautĂ©, quâon ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blĂąmable et croyez Ă Allah. Si les gens du Livre les juifs et les chrĂ©tiens croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart dâentre eux sont des pervers. » sourate 3 verset 110 Bien des musulmans se sont posĂ©s et se posent encore cette question comment se fait-il quâAllah ait permis que les gens du livre juifs et chrĂ©tiens dĂ©noncĂ©s par lui comme Ă©tant pervers, obtiennent autant de succĂšs et de bienfaits de sa part, tandis que la communautĂ© musulmane, rĂ©putĂ©e ĂȘtre la meilleure », se dĂ©bat dans lâignorance et la misĂšre ? » Allah a-t-il voulu Ă©prouver ses fidĂšles, ou peut-ĂȘtre mĂȘme les punir de sâĂȘtre Ă©loignĂ©s de lui ? » Cette question est restĂ©e longtemps sans rĂ©ponse, Ă force de se la poser les musulmans ont fini par se convaincre que lâislam nâa rien Ă voir avec son propre Ă©chec, bien au contraire, câest le manque dâislam qui explique lâarriĂ©ration des pays musulmans ! Lâislam est la solution », tel est le slogan que rĂ©pĂštent Ă lâenvie les frĂšres musulmans et qui sâaffiche en gros caractĂšres sur les murs. La solution par lâislam câest lâislamisation de la sociĂ©tĂ© islamique ; Câest ainsi que la oumma unijambiste » sâest fait couper la jambe restante, dans lâespoir de pouvoir rattraper son retard. La haine islamique, un instrument de conquĂȘte Les multiples modes dâexpression du suprĂ©matisme islamique sont autant dâĂ©crans de fumĂ©e derriĂšre lesquels lâislam sâĂ©vertue Ă cacher son Ă©chec. La haine islamique, composante principale du suprĂ©matisme, sert de paravent Ă la faillite de lâislam, mais elle est aussi lâĂ©nergie qui alimente ses projets de conquĂȘte ; dĂ©pourvu de cette haine il se rĂ©vĂšle totalement impuissant. Câest pourquoi il importe que la haine soit constamment alimentĂ©e pour la maintenir Ă©ternellement vivante, sans elle lâislam se dissoudra dans lâOccident et finira par disparaĂźtre. Mais le statut minoritaire de lâislam en Occident lâoblige Ă doser et moduler lâexpression de sa haine. Craignant le ressac, il sâactive Ă la dissimuler derriĂšre les impĂ©ratifs de lâobservance religieuse et de la dĂ©votion. Le port du voile par les musulmanes constitue lâexemple le plus connu de cette dissimulation. Il nâexiste pas de commandement clairement formulĂ© dans le coran Ă lâeffet que le port du voile est obligatoire pour les femmes, câest pourquoi les musulmanes de toutes dĂ©nominations nâĂ©prouvaient aucune gĂȘne Ă se promener tĂȘte nue durant plus dâun demi siĂšcle et ce avec lâassentiment des juristes islamiques. Le voile en tant que signe dâappartenance religieuse est donc un phĂ©nomĂšne rĂ©cent, et lâobligation faite aux femmes de le porter, une innovation injustifiĂ©e. Loin dâĂȘtre une manifestation de modestie ou de pudeur, le voile est un signe de rejet, il Ă©tablit une barriĂšre sociale et culturelle infranchissable entre musulmans et non-musulmans et il consacre le sĂ©paratisme des communautĂ©s musulmanes. Lâislam ne se laisse pas amadouer par lâouverture de lâOccident Ă son Ă©gard. La bonne volontĂ©, la bienveillance, lâacceptation, les marques de respect, les appels au dialogue sont pour lui des piĂšges quâil se doit dâĂ©viter, non quâil mette en doute la sincĂ©ritĂ© de lâOccident, mais simplement parce quâil rejette le principe de rĂ©ciprocitĂ©. RĂ©pondre Ă lâouverture par lâouverture câest renoncer Ă lâĂ©nergie que lui procure la haine, câest accepter dâĂȘtre rĂ©duit Ă lâimpuissance. Cependant lâouverture de lâOccident Ă son Ă©gard lui offre une opportunitĂ© unique, celle dâexiger et dâobtenir sans contrepartie des gages de cette ouverture, soit des accommodements et des privilĂšges. En les accordant les Occidentaux espĂšrent faciliter lâintĂ©gration des musulmans, en fait ils ne font quâalimenter leur rejet. Lâinstrumentalisation de lâhypocrisie et de la mauvaise foi permet Ă lâislam de voguer dans la mer occidentale sans risque de tempĂȘte. La haine opĂ©rante mais dissimulĂ©e lui permet de livrer une guerre asymĂ©trique Ă lâOccident, celle-ci ne peut se terminer que par la victoire finale ; il y faut certes du temps mais le temps joue en sa faveur. Il suffit donc de maintenir le cap et dâattendre que la transformation dĂ©mographique fasse son Ćuvre ; dans trois ou quatre dĂ©cennies ce sera chose faite. AprĂšs avoir dĂ©vastĂ© sans espoir de remĂšde les pays oĂč il est majoritaire, lâislam se promet de rĂ©pĂ©ter le mĂȘme exploit en Occident. Sa conception perverse du succĂšs justifie Ă ses yeux la destruction de la civilisation. Tel un parasite lĂ©tal qui attaque un hĂŽte, il ne se contente pas de lâexploiter ou de vivre Ă ses crochets, il sâacharne Ă le dĂ©truire et se dĂ©truit par la mĂȘme occasion. Lâislam nâest pas seulement un danger pour les Occidentaux, il est une calamitĂ© sans nom pour les musulmans eux-mĂȘmes. Un systĂšme immunitaire dĂ©labrĂ© Les pays occidentaux sont atteints, Ă divers degrĂ©s, dâun triple mal lâĂ©tatisme, le marxisme culturel et le mondialisme. Le premier se substitue Ă la volontĂ© des peuples, le second les endoctrine, les culpabilise et les intimide, le troisiĂšme sâactive Ă effacer leurs frontiĂšres, leurs cultures et leurs traditions. Par leur alliance avec lâislam ils font penser aux cavaliers de lâApocalypse rĂ©pandant mort et dĂ©solation sur le quart de la terre. Les peuples impuissants et dĂ©pouillĂ©s du droit de choisir leur destin, assistent en spectateurs mĂ©dusĂ©s Ă la conquĂȘte implacable de leurs pays et de leur continent. JusquâĂ ce jour leur rĂ©sistance, pour autant quâelle ait pu se manifester, sâest avĂ©rĂ©e faible, dispersĂ©e et sans lendemain. Une distinction doit ĂȘtre Ă©tablie entre le mĂ©contentement et la colĂšre dâun bord et de lâautre lâexistence dâune rĂ©sistance organisĂ©e. Le mĂ©contentement et la colĂšre tournent dans le vide et de toute Ă©vidence rien nâa Ă©tĂ© prĂ©vu pour corriger la prĂ©sente situation. Les peuples nâont plus les moyens lĂ©gaux de renverser la vapeur, leurs institutions, celles qui sont supposĂ©es veiller Ă leurs intĂ©rĂȘts et les protĂ©ger, se liguent contre eux ; il ne sert donc Ă rien de faire appel Ă lâĂtat ou aux Ă©lites, leur trahison les place dans le camp de lâennemi. Une prise de conscience lucide et dĂ©sabusĂ©e est essentielle, sans elle aucune action cohĂ©rente ne peut ĂȘtre envisagĂ©e et encore moins entreprise. Lâexemple de la rĂ©volte des gilets jaunes en France est lĂ pour nous prouver que lâĂtat confrontĂ© aux citoyens ne se remet pas en question et ne prend pas le parti du peuple. LâĂtat se moque de tirer sa lĂ©gitimitĂ© du peuple, la dĂ©mocratie a Ă©tĂ© vidĂ©e de son sens et nâest plus quâune façade, le processus dĂ©mocratique souffre dâun vice profond, il ne sert plus Ă exprimer la volontĂ© des Ă©lecteurs mais Ă la subvertir. Mais le peuple lui-mĂȘme nâest pas exempt de la responsabilitĂ© de ce qui lui arrive ; par individualisme, insouciance et dĂ©ni de la rĂ©alitĂ© il a laissĂ© faire. Il sâest mĂȘme efforcĂ© de croire aux mensonges rassurants dĂ©bitĂ©s par les mĂ©dias, les experts et les hommes politiques. Il a mis de cĂŽtĂ© son esprit critique et a laissĂ© refroidir en lui lâamour de la patrie. Son aversion au risque lâa conduit Ă Ă©lire et réélire ceux qui se font un plaisir morbide de travestir la rĂ©alitĂ© et de mentir sur leurs vĂ©ritables intentions. sa dĂ©pendance Ă lâĂ©gard de lâĂtat et la rectitude politique quâil a intĂ©riorisĂ©, le rĂ©duisent Ă lâimpuissance. Le citoyen moyen sâest laissĂ© Ă©masculer, il a mĂȘme collaborĂ© Ă sa propre Ă©masculation. Le peuple se soulĂšve volontiers pour des questions dâargent augmentation du prix des carburants, rĂ©duction des pensions, augmentation de lâĂąge de la retraite etc. câest comprĂ©hensible et pleinement justifiĂ©, mais il reste silencieux face Ă lâinvasion islamique, Ă lâinsĂ©curitĂ© qui en dĂ©coule, Ă lâaltĂ©ration de son mode de vie et Ă lâassombrissement de son avenir. Les deux tiers des Français jugent que lâislam est incompatible avec leur mode de vie et leurs valeurs, câest ce que les sondages rĂ©pĂ©tĂ©s ne cessent de montrer, mais Ă aucun moment cette opinion collective ne sâest exprimĂ©e ouvertement dans des manifestations de masse ou donnĂ© naissance Ă un mouvement politique bien articulĂ© et largement suivi. La mollesse des peuples face Ă lâislam sâexplique en grande partie par la crainte, car lâislam instille la peur et lâĂtat qui le protĂšge nâhĂ©site pas Ă sĂ©vir contre toute tentative de rĂ©sistance. Le phĂ©nomĂšne Zemmour ne se limite pas uniquement Ă lâhomme, Ă lâĂ©crivain et au polĂ©miste, il concerne la majoritĂ© silencieuse des français dont il est en quelque sorte le porte-parole. Le courage, voire la tĂ©mĂ©ritĂ© dont il fait preuve a pourtant de la peine Ă secouer lâapathie des millions qui lâĂ©coutent, qui le lisent et qui reconnaissent le bien-fondĂ© de ses prises de position. Le chĆur des harpies qui glapissent contre lui fait bien plus de bruit que ceux qui dĂ©fendent son droit Ă la libre expression, tandis que la majoritĂ© silencieuse des français se cantonne lĂąchement dans son silence. De visite en Pologne quelques mois aprĂšs son entrĂ©e Ă la Maison Blanche, Donald Trump a adressĂ© ce message aux peuples dâEurope La question fondamentale qui se pose en notre temps est celle-ci lâOccident a-t-il la volontĂ© de survivre ? Avons-nous suffisamment confiance en nos valeurs pour les dĂ©fendre quel quâen soit le prix ? Avons-nous assez de respect pour nos citoyens pour protĂ©ger nos frontiĂšres ? Avons-nous le dĂ©sir et le courage de prĂ©server notre civilisation face Ă ceux qui voudraient la subvertir et la dĂ©truire ? » Ces questions sâadressent principalement aux peuples europĂ©ens, en fait Ă chaque citoyen en personne, car il nây a pas de salut possible sans lâengagement de chacun. Mais pour Trump le simple fait de poser ces questions dĂ©note chez lui une rĂ©elle inquiĂ©tude le sursaut dâĂ©nergie est-il encore possible ? La prise de conscience, premier pas vers lâĂ©mancipation Il nây a pas de retour sur soi sans rĂ©elle souffrance. Tant que le quotidien des gens leur paraĂźtra supportable, ils se contenteront de murmurer et refuseront dâagir. Tant que la lĂąchetĂ© sera dĂ©guisĂ©e en prudence, lâislamisation se poursuivra sans obstacle. La rĂ©ticence face au risque nâattĂ©nue pas le danger, elle ne fait que lâaccroĂźtre ; dans moins dâune dĂ©cennie se posera le choix entre la soumission et la lutte armĂ©e. Dores et dĂ©jĂ lâĂtat qui voit le danger hĂ©site Ă agir, Ă la fois par manque de conviction et par peur de perdre le contrĂŽle. Câest ainsi que la corruption morale et la lĂąchetĂ© des dirigeants les ont convaincus, non dâaffronter le mal, mais de sĂ©vir contre ceux qui sâen plaignent. Un examen de conscience collectif est nĂ©cessaire car les malheurs nâarrivent jamais par hasard. Il ne sert Ă rien de reprocher aux musulmans leur esprit de conquĂȘte et de domination, car on ne reproche pas au tigre ses crocs et ses griffes. De mĂȘme il ne sert Ă rien de reprocher aux dirigeants leur mĂ©pris du peuple et leur trahison, parce que leur corruption morale nâĂ©tait pas un secret. Les gens doivent admettre avoir contribuĂ© par leur silence et leur inaction aux malheurs qui les frappent. Avouer sa propre lĂąchetĂ© est en soi un acte courageux qui met fin au dĂ©ni et aux faux fuyants, mais câest aussi un acte libĂ©rateur qui a pour effet, non de mettre fin totalement Ă la peur, mais Ă la paralysie dont elle est la cause. Sans prise de conscience, la plus large possible, aucune mobilisation dâenvergure ne sera possible. La rĂ©volution, car sâen sera une, doit prendre naissance dans les esprits et les cĆurs. Lâheure viendra oĂč les gens se trouveront face au choix se soumettre Ă lâislam comme Ă une fatalitĂ© ou rĂ©sister courageusement par tous les moyens disponibles. Quel avenir choisiront-ils pour eux-mĂȘmes et pour leurs enfants ? La libertĂ© et la maĂźtrise de leur destin, ou le sort rĂ©servĂ© aux chrĂ©tiens du Moyen-Orient ? Il nây a pas de solution intermĂ©diaire ni de compromis possible, lâHistoire des conquĂȘtes islamiques ne laisse planer aucun doute, les mĂ©crĂ©ants europĂ©ens se trouveront inĂ©vitablement face aux choix que les conquĂ©rants musulmans leur imposeront se battre, se soumettre ou mourir. RĂ©armement moral et mouvement populaire Les quatre cavaliers de lâApocalypse que sont lâĂ©tatisme, le marxisme culturel, le mondialisme et lâislam forment une Ă©troite alliance et par consĂ©quent devront ĂȘtre confrontĂ©s en mĂȘme temps. La guerre quâils mĂšnent contre les nations, lâintĂ©gritĂ© de leurs frontiĂšres, leur culture, leurs coutumes et leurs traditions, est principalement dâordre psychologique. Elle vise Ă Ă©craser toute vellĂ©itĂ© de rĂ©sistance et amener les peuples occidentaux Ă accepter la dĂ©faite sans combattre. Lâislamisation nâest donc pas un phĂ©nomĂšne Ă part mĂȘme si elle possĂšde sa dynamique propre, elle est instrumentalisĂ©e pour miner les nations du dedans. Lâislam de son cĂŽtĂ© instrumentalise lâĂtat, les marxistes et les mondialistes pour arriver Ă ses fins. La guerre, parce que câen est une, devra ĂȘtre menĂ©e sur tous les fronts, et comme il sâagit avant tout dâune guerre psychologique, le front intĂ©rieur » doit recevoir la prioritĂ©. Le rĂ©armement moral des personnes nâest pas moins important que lâaction politique, laquelle ne peut-ĂȘtre menĂ©e efficacement sans lui. Par rĂ©armement moral il faut entendre une meilleure comprĂ©hension des causes qui ont conduit Ă la situation actuelle, ainsi que la rĂ©appropriation de son Histoire, de son pays, de sa culture et de sa fiertĂ©. En termes simples il sâagit de savoir dâoĂč nous venons et pourquoi nous nous trouvons Ă prĂ©sent dans le pĂ©trin. RĂ©armement moral signifie aussi le rejet de lâidĂ©e de fatalitĂ© par la dĂ©couverte au fond de soi dâimmenses rĂ©serves dâĂ©nergie inemployĂ©e. LâexpĂ©rience de la rĂ©volte des gilets jaunes est pleine dâenseignements, autant par ses Ă©checs que par ses succĂšs. Elle apporte la preuve quâil est possible de se mobiliser pour une cause commune et agir de concert, malgrĂ© lâhostilitĂ© de lâĂtat et lâabsence de direction centralisĂ©e. Il nâest pas question cependant de reproduire Ă lâidentique la mĂȘme expĂ©rience, lâobjectif impose nĂ©cessairement une approche diffĂ©rente. Le dĂ©fi de lâislamisation est dâordre existentiel, mais la nature du problĂšme est essentiellement politique et câest par une action politique soutenue et concertĂ©e quâil doit ĂȘtre adressĂ©. Force est de constater que les partis politiques actuels sont au mieux inadaptĂ©s Ă la tĂąche et au pire totalement hostiles Ă lâobjectif. Ce nâest donc pas Ă travers eux que lâaction politique pourra ĂȘtre menĂ©e, cependant il importe de recruter des alliĂ©s au sein mĂȘme de ces formations. Sans base solide et bien outillĂ©e aucun mouvement populaire dâimportance ne verra le jour et aucune action politique efficace ne pourra ĂȘtre entreprise. Il importe donc dâĂ©tablir cette base laquelle sera composĂ©e de militants engagĂ©s qui Ćuvreront dans tous les domaines. Une attention particuliĂšre devra ĂȘtre portĂ©e Ă la prĂ©paration psychologique des militants et Ă leur formation, car ils auront Ă convaincre et Ă mobiliser leurs proches et leurs connaissances. Il est contreproductif de brĂ»ler les Ă©tapes, le mouvement populaire aura besoin dâune pĂ©riode dâincubation suffisamment longue oĂč la prĂ©paration des esprits et leur mobilisation occupera lâessentiel du temps. Militants et sympathisants auront pour tĂąche dâagrandir localement le pĂ©rimĂštre dâaction du mouvement. Ă lâexemple des gilets jaunes il devra ĂȘtre multicentrique et interconnectĂ© Il importe de viser, du moins au dĂ©but, la qualitĂ© de prĂ©fĂ©rence Ă la quantitĂ© car la soliditĂ© de lâĂ©difice en dĂ©pend. Attendu que le but ultime des mouvements populaires est la survie des nations europĂ©ennes et de la civilisation occidentale, lâaction politique devra ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©e et prĂ©parĂ©e par une activitĂ© pĂ©dagogique intense, qui aura pour but de rĂ©parer les dommages causĂ©s par la dĂ©sinformation des mĂ©dias et celle non moins pernicieuse de lâĂ©cole. Ă cet effet la rĂ©information peut se faire Ă travers des rencontres en petits groupes et des confĂ©rences gratuites oĂč il sera possible dâinformer objectivement le public et solliciter par la mĂȘme occasion sa participation. Il y aura lieu de sâinspirer de ce qui sâest fait dans dâautres pays tels que la Pologne, la Hongrie, lâItalie et les Ătats Unis. Sans mobilisation populaire ces pays seraient en ce moment aussi mal pris que la France, la Belgique, lâAllemagne et lâAngleterre. Le projet de se rĂ©approprier son pays et de reprendre en main son destin, reçoit partout un accueil enthousiaste, lâamour de la patrie transcende les diffĂ©rences. Pas question dâattiser la colĂšre ou nourrir lâagressivitĂ©, plutĂŽt canaliser positivement le mĂ©contentement et le dĂ©sir de changement. Lâoptimisme est une arme redoutable contre la dĂ©prime, car il reflĂšte la confiance en soi et la conviction dâĆuvrer pour une bonne cause. Un mouvement collectif apte Ă susciter lâenthousiasme est naturellement contagieux. Les mĂ©dias et les harpies du marxisme culturel auront beau lâattaquer et le traĂźner dans la boue, ils ne rĂ©ussiront quâĂ se discrĂ©diter aux yeux du public. Aux Ătats Unis le mouvement populaire incarnĂ© par Trump gagne de la vigueur malgrĂ© les attaques vicieuses et concertĂ©es des mĂ©dias ; juste retour du bĂąton, les journaux vendent de moins en moins dâexemplaires et les chaĂźnes tĂ©lĂ©visĂ©es voient leurs cotes dâĂ©coute dĂ©gringoler inexorablement. La force dâun mouvement se mesure Ă sa capacitĂ© de sâĂ©tendre au-delĂ de ses limites. Un fleuve en crue inonde la vallĂ©e et transforme le paysage, câest ainsi que les idĂ©es et les revendications dâun mouvement populaire se propagent dans des milieux jusque lĂ rĂ©fractaires. DĂšs que les personnalitĂ©s politiques percevront un changement dans la direction du vent, elles se dĂ©pĂȘcheront de changer de discours afin de rĂ©cupĂ©rer politiquement le mouvement. Chassez le naturel il revient au galop, des membres de lâĂ©lite, naguĂšre acquis aux thĂšses du mondialisme et de lâimmigration incontrĂŽlĂ©e, retrouveront soudain leur identitĂ© et leur patriotisme. Des fonctionnaires obĂ©issant aux ordres changeront dâallĂ©geance en faveur de la nation. Des intellectuels assis sur la clĂŽture se dĂ©couvriront du jour au lendemain des convictions solides. Mais le plus important est que la majoritĂ© silencieuse retrouvera lâusage de la parole. La question du leadership du mouvement ne tardera pas Ă se poser. Les AmĂ©ricains ont Donald Trump, les BrĂ©siliens ont Jair Bolsonaro, les Italiens ont Mateo Salvini, les Hongrois ont Victor Orban, mais quâauront donc les Français, les Belges et les Allemands ? Ă cette question il est juste de rĂ©pondre que ce ne sont pas les chefs qui font les mouvements populaires mais plutĂŽt les mouvements populaires qui engendrent les chefs. Que lâon retienne bien cette leçon les quatre cavaliers de lâApocalypse imposent aux nations des dirigeants mĂ©diocres, en fait des exĂ©cutants ou pour ĂȘtre plus prĂ©cis, des exĂ©cuteurs de basses Ćuvres, des hommes et des femmes qui ont vendu leur Ăąme au diable en Ă©change du pouvoir. De leur cĂŽtĂ© les mouvements populaires, pour peu quâils parviennent Ă se structurer et Ă sâĂ©tendre, trouveront en leur sein des chefs naturels et dĂ©vouĂ©s Ă la cause commune. Des chefs dont la stature et lâintĂ©gritĂ© contrasteront fortement avec la mĂ©diocritĂ© ambiante. Mouvement populaire et chef populaire constituent une formule menaçante pour les ennemis de la nation. Ce nâest pas pour rien que les mĂ©dias en Europe sâacharnent sur Trump et le dĂ©nigrent sans arrĂȘt, car il importe de cacher aux yeux du peuple les succĂšs quâenregistre son mouvement. Faire gober au public crĂ©dule sa dose quotidienne de mensonges le prĂ©munit contre la tentation de secouer le joug psychologique qui le paralyse. Les peuples europĂ©ens doivent au plus tĂŽt balayer la dĂ©sinformation systĂ©matique dont ils sont lâobjet, cette dĂ©sinformation qui les amĂšne Ă voir dans la rĂ©signation une attitude honorable et un choix moral supĂ©rieur. Le retour des nations LâHistoire rĂ©cente dĂ©montre quâon ne peut sans risquer la catastrophe tenter dâeffacer les nations. Mais câest dans ce but prĂ©cis que les apprentis sorciers de lâĂ©tatisme, du marxisme culturel et du mondialisme ont inoculĂ© lâOccident du virus de lâislam. Ils se sont Ă©galement fait un devoir dâaffaiblir son systĂšme immunitaire afin de mener leur projet Ă bien. Lâislam est un monstre quâils pensaient pouvoir contrĂŽler mais qui, une fois parvenu Ă une taille critique, nâaura plus besoin dâeux pour progresser et faire des ravages. Pour survivre et en finir avec lâislamisation, les nations dâEurope ne peuvent compter que sur elles-mĂȘmes, lâheure est grave et il nây a pas de choix exempt de souffrance. Le seul qui soit sensĂ©, honorable et moral consiste Ă tirer les peuples europĂ©ens de leur torpeur pour les amener Ă se mobiliser et Ă lutter pour leur survie. Le suicide nâest pas une option. Reproduction autorisĂ©e avec la mention suivante © HĂ©lios dâAlexandrie pour
RomĂ©oet Juliette, la plus mythique des piĂšces de théùtre. Dans RomĂ©o et Juliette, William Shakespeare s'inscrit dans la tradition des histoires d'amour tragiques remontant Ă l'AntiquitĂ©.Il livre dans les personnes de RomĂ©o et de Juliette le mythe de lâamour tout entier, aux cĂŽtĂ©s dâautres thĂšmes universels tels que la mort et le destin.
DĂ©cidĂ©ment la question du cĂ©libat fait couler beaucoup dâencre et de larmes parmi les sĆurs et frĂšres de la oumma. Vous ĂȘtes nombreuxses Ă nous confier votre dĂ©sarroi et force est de constater que sâil est difficile de rencontrer la perle rare, il est en amont trĂšs compliquĂ© de simplement rencontrer son Ă©pouxse potentielle dans des conditions sereines et conformes aux prescriptions islamiques. Comme une sorte dâĂ©cho au billet de Samira Recherche mari⊠mais pas Ă nâimporte quel prix !, une Imanette a dĂ©cidĂ© de nous Ă©crire son histoire. Comment faire ? » Voici un douloureux appel du cĆur de notre sĆur fillah. Merci de vous poser quelques minutes pour y penser inchAllah⊠Le jour oĂč je suis redevenue cĂ©libataire⊠Il y a maintenant 7 ans je me suis retrouvĂ©e seule du jour au lendemain, plaquĂ©e par mon mari pour une autre femme aprĂšs 8 ans de mariage et 3 enfants en bas Ăąge et oui, ça nâarrive pas que dans les tĂ©lĂ©films de lâaprĂšs-midi dâM6âŠ.. Bref, autant vous dire quâĂ lâĂ©poque entre chercher du travail, finaliser mon divorce et subir en pleine face le nouveau bonheur conjugal de mon futur ex-mari, penser Ă me remarier Ă©tait pour moi tout simplement impensable, dâailleurs jâavais mis une grosse croix rouge sur les hommesâŠ.. Et puis, avec le temps, une fois ma vie devenue plus sereine et calme, lâenvie est venue, petit Ă petit, de me remarier inchAllah⊠aprĂšs tout jâĂ©tais encore jeune ! MĂȘme pas 30 ans. Comment rencontrer son futur mari ? Etant convertie depuis mes 20 ans, et respectant scrupuleusement les rĂšgles de non-mixitĂ©, je me suis alors demandĂ©e oĂč et surtout comment jâallais pouvoir faire des rencontres. En regardant autour de moi, je me rendis vite compte que mes amies avaient toutes connu leurs maris pendant leurs jeunes annĂ©es, Ă la fac ou mĂȘme au lycĂ©e. Trop tard pour moi ! Alors je me suis dis que peut-ĂȘtre Ă la mosquĂ©e je trouverais une sorte dâagence de rencontre halal », mais rien du tout quelle naĂŻve jâĂ©tais !. Donc un peu honteuse, je sollicitai des soeurs que je connaissais et en qui jâavais confiance mais ce fut la douche froide entre celles qui ne voulaient pas se mouiller » au cas oĂč ça tournerait mal ; celles qui Ă©taient trop prĂ©occupĂ©es par leur quotidien et celles qui pensaient que jâĂ©tais mieux sans mari sur le dos » je nâeus aucune opportunitĂ©, et toujours rien Ă ce jour. Appel Ă ceux/celles qui sont mariĂ©s Ce nâest que mon histoire mais je ne pense pas ĂȘtre la seule Ă subir ces difficultĂ©s, câest pourquoi jâaimerais passer un message aux soeurs mariĂ©es. Dans le tumulte de votre quotidien vous avez sĂ»rement oubliĂ© ou peut-ĂȘtre pas connu, tant mieux pour vous les difficultĂ©s quâengendre le cĂ©libat notamment rester chaste et lutter contre les pensĂ©es impures quand on est abstinentes depuis plusieurs annĂ©es et oui jâose le dire ! ; faire le travail de lâhomme dans le foyer et Ă lâextĂ©rieur est loin dâĂȘtre amusant aussi⊠Pour ces raisons et dâautres encore, je vous demande de prendre 5 mn pour faire une liste des cĂ©libataires que vous connaissez, idem pour vos maris et ainsi organiser des mouqabalas respectant les rĂšgles de lâislam entre eux inchAllah. Vous gagnerez des hassanets, aiderez vos sĆurs/frĂšres en Islam et vous leur Ă©viterez peut-ĂȘtre lâhumiliation de finir sur des pseudo-sites de rencontres pour musulmans comme un vulgaire produit de supermarchĂ© quâAllah nous en prĂ©serve. Aujourdâhui jâai 35 ans et ce cĂ©libat me fait Ă©normĂ©ment souffrir. Si câest mon destin je lâaccepte, mais jâaurais voulu me dire quâau moins jâai essayĂ©. Allahouallem. Merci de mâavoir lue <3 Une fidĂšle lectrice.
Allahdit : "La corruption est apparue sur terre et sur mer Ă cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains ; afin quâ(Allah) leur fasse goĂ»ter une partie de ce quâils ont ĆuvrĂ© ; peut-ĂȘtre reviendront ils (vers Allah)" (Coran 30/41). Il ne convient pas de discuter le destin, car il nous est cachĂ©. Notre raison est limitĂ©e ; notre rĂŽle sur terre n'est pas de
Question RĂ©ponse Cette question est trĂšs complexe. Nous commencerons pas examiner ce que la Bible ne dit pas. Le destin est gĂ©nĂ©ralement perçu comme une suite dâĂ©vĂ©nements prĂ©dĂ©terminĂ©s, Ă©chappant Ă toute maĂźtrise humaine. La croyance en cette forme de destin mĂšne Ă la rĂ©signation pourquoi lutter si nous ne pouvons de toute maniĂšre pas changer notre destinĂ©e ? Ce qui doit arriver arrivera et nous ne pouvons rien y changer. Cette vision du monde s'appelle le fatalisme et n'est pas biblique. Le fatalisme est un Ă©lĂ©ment important de l'islam, qui exige une soumission totale Ă la souverainetĂ© d'Allah. Il est Ă©galement trĂšs prĂ©sent dans l'hindouisme et c'est d'ailleurs ce qui maintient en place le systĂšme de castes en Inde. La mythologie grecque parle des Moires, les trois dĂ©esses du destin, qui tissent les destinĂ©es humaines et dont les dĂ©cisions ne sauraient ĂȘtre ni rĂ©voquĂ©es, ni altĂ©rĂ©es, mĂȘme par les autres dieux. Encore une fois, le fatalisme n'est pas biblique. Destin et destinĂ©e le libre-arbitre La Bible dit que l'homme a Ă©tĂ© créé avec une conscience morale et qu'il est libre et responsable de ses choix. La chute de l'homme n'Ă©tait pas prĂ©dĂ©terminĂ©e, Adam et Ăve nâĂ©tant que les victimes impuissantes d'un Dieu qui tire les ficelles au contraire, ils avaient le choix entre l'obĂ©issance qui apporte la bĂ©nĂ©diction et la dĂ©sobĂ©issance qui entraĂźne la malĂ©diction. Ils connaissaient les consĂ©quences de leur choix et ils ont rendu compte Ă Dieu GenĂšse 3. On retrouve ce thĂšme de la responsabilitĂ© de l'homme pour ses choix Ă travers les Ăcritures. Celui qui sĂšme l'injustice moissonnera le malheur. » Proverbes Tout travail procure un profit, mais les paroles en l'air ne mĂšnent qu'Ă la misĂšre. » Proverbes Veux-tu ne pas avoir Ă craindre l'autoritĂ© ? Fais le bien et tu auras son approbation. » Romains Quand la Bible parle de destinĂ©e, elle fait souvent rĂ©fĂ©rence aux consĂ©quences des choix des hommes En effet, beaucoup se conduisent en ennemis de la croix de Christ [âŠ]. Leur fin, c'est la perdition. » Philippiens Telle est leur voie, telle est leur folie. » Psaume Celui qui commet un adultĂšre avec une femme manque de bon sens. Il veut se dĂ©truire lui-mĂȘme, celui qui agit de cette maniĂšre. » Proverbes Chacun fut jugĂ© conformĂ©ment Ă sa maniĂšre d'agir. » Apocalypse Nous choisissons de pĂ©cher. Nous ne pouvons pas rejeter notre faute sur le destin, le kismet, la prĂ©destination ou Dieu. Jacques dit Que personne, lorsqu'il est tentĂ©, ne dise C'est Dieu qui me tente », car Dieu ne peut pas ĂȘtre tentĂ© par le mal et il ne tente lui-mĂȘme personne. Mais chacun est tentĂ© quand il est attirĂ© et entraĂźnĂ© par ses propres dĂ©sirs. » Il est intĂ©ressant que beaucoup de personnes qui choisissent de pĂ©cher regrettent ensuite les consĂ©quences nĂ©gatives de leur pĂ©chĂ©. C'est la folie de l'homme qui pervertit sa voie, mais c'est contre l'Ăternel que son cĆur s'irrite. » Proverbes Ce verset est trĂšs instructif l'homme qui gĂąche sa vie par ses propres mauvais choix persiste dans sa folie en accusant Dieu, ou Ă©ventuellement le destin. La Bible dit aussi que nous choisissons d'avoir la foi, comme le montre ce commandement rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois dans les Ăcritures Ne sois pas incrĂ©dule, mais crois ! » Jean voir aussi Actes Destin et destinĂ©e la souverainetĂ© divine Nous ne sommes pas maĂźtres de notre destin Dieu seul est souverain. Sa maĂźtrise totale des Ă©vĂ©nements s'appelle la Providence. Il a choisi de nous donner le libre-arbitre et a créé un univers moral, rĂ©gi par la loi de cause Ă effet, mais lui seul est Dieu et il n'y a pas d' accidents » dans l'univers. Un Dieu sage et tout-puissant a forcĂ©ment un plan. Il n'y a donc rien de surprenant Ă ce que la Bible en parle. Ce plan est saint, sage et bienveillant, comme Dieu lui-mĂȘme. La providence divine accomplit les desseins qu'il avait dĂšs l'origine pour sa crĂ©ation. Dieu dit en ĂsaĂŻe Depuis longtemps j'ai rĂ©vĂ©lĂ© les premiers Ă©vĂ©nements, ils sont sortis de ma bouche et je les ai annoncĂ©s. Soudain j'ai agi et ils se sont produits. » Dieu accomplit ce qu'il annonce parfois plusieurs siĂšcles auparavant. S'opposer au plan de Dieu est inutile. Il n'y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil qui tienne contre l'Ăternel. » Proverbes C'est pour cela que la Tour de Babel n'a jamais Ă©tĂ© achevĂ©e GenĂšse que les dĂ©tracteurs de Daniel ont Ă©tĂ© jetĂ©s dans la fosse aux lions Daniel que Jonas a passĂ© trois jours dans le ventre d'un poisson Jonas et que nous subissons les consĂ©quences de notre pĂ©chĂ©. MĂȘme ce que nous dĂ©crivons habituellement comme la chance ou le destin dĂ©pend de Dieu. On jette les sorts dans le pan de l'habit, mais c'est de l'Ăternel que vient toute dĂ©cision. » Proverbes Autrement dit, c'est Dieu qui dirige le cours du monde. Tout dans ce monde arrive selon le dessein de Dieu. Le mal existe, mais Dieu ne lui permet pas de contrecarrer sa Providence. Il se sert mĂȘme d'hommes pĂ©cheurs pour accomplis ses desseins. Le cĆur du roi est un simple courant d'eau dans la main de l'Ăternel il l'oriente comme il le dĂ©sire. » Proverbes Dieu a agi dans le cĆur des Ăgyptiens Exode et du roi ArtaxerxĂšs Esdras pour accomplir ses desseins. Il peut mĂȘme se servir d'hommes dont les intentions sont exclusivement mauvaises, comme dans le cas de ceux qui ont crucifiĂ© JĂ©sus Actes Le plan de Dieu implique une rĂ©compense pour ceux qui se confient en lui. Il a promis de glorifier ses enfants. Non, nous annonçons la sagesse de Dieu mystĂ©rieuse et cachĂ©e, celle que Dieu, avant tous les temps, avait prĂ©parĂ©e d'avance pour notre gloire. [âŠ] Mais, comme il est Ă©crit, ce que l'Ćil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas montĂ© au cĆur de l'homme, Dieu l'a prĂ©parĂ© pour ceux qui l'aiment. » 1 Corinthiens Notez au passage lâutilisation du mot prĂ©parĂ© dans ce passageâet ce qui est prĂ©parĂ© est fondĂ© sur notre amour du Seigneur. Destin et destinĂ©e un plan personnel La souverainetĂ© de Dieu s'Ă©tend jusqu'Ă notre vie personnelle il a un plan pour chacun de nous, comme le montre l'appel de JĂ©rĂ©mie dĂšs avant sa naissance La parole de l'Ăternel m'a Ă©tĂ© adressĂ©e Avant de te former dans le ventre de ta mĂšre, je te connaissais, et avant que tu naisses, je t'avais consacrĂ©, je t'avais dĂ©signĂ© prophĂšte pour les nations. » » JĂ©rĂ©mie David savait aussi que Dieu avait un plan pour lui. Je n'Ă©tais encore qu'une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre Ă©taient inscrits tous les jours qui m'Ă©taient destinĂ©s avant qu'un seul d'entre eux n'existe. » Psaume Cette certitude lui a permis de chercher sa volontĂ© dans plusieurs situations particuliĂšres, par exemple en 1 Samuel Destin et destinĂ©e tout assembler En Actes 9, JĂ©sus apparaĂźt Ă Saul de Tarse et emploie une expression intĂ©ressante Il te serait dur de te rebeller contre les aiguillons. » verset 5, Actes Il avait manifestement un plan pour la vie de Saul, auquel celui-ci rĂ©sistait Ă grand-peine. Nous servir de notre libertĂ© pour nous opposer au plan de Dieu peut ĂȘtre douloureux. Par la suite, JĂ©sus dit Ă Saul qu'un homme du nom d'Ananias viendrait le voir, puis il demande Ă Ananias d'aller trouver Paul versets 11-12 ! Il avait manifestement un plan préétabli pour Ananias Ă©galement. Or, Ananias ne voulait pas voir Saul verset 13-14. Il aurait pu s'enfuir, comme Jonas. Dans ce cas, Dieu aurait pu lui envoyer un poisson » pour le ramener. Heureusement, Ananias a obĂ©i verset 17. Nous sommes bĂ©nis quand nous suivons le plan de Dieu sans aucune contrainte. Pour rĂ©sumer, la Bible dit que Dieu est aux commandes, mais en mĂȘme temps, qu'il nous a créés libres de lui obĂ©ir ou non et qu'il n'agira parfois qu'en rĂ©ponse Ă nos priĂšres Jacques Dieu bĂ©nit ceux qui lui obĂ©issent et il fait preuve de patience envers ceux qui lui dĂ©sobĂ©issent, au point de parfois sembler laxiste. Il a un plan pour notre vie, pour notre joie et pour sa gloire, dans ce monde et dans le monde Ă venir. Ceux qui acceptent Christ comme leur Sauveur ont acceptĂ© le plan de Dieu Jean Ă partir de lĂ , ils avancent pas Ă pas sur la voie qu'il a prĂ©vue pour eux, en priant que sa volontĂ© s'accomplisse Matthieu et en Ă©vitant de se laisser distraire par le pĂ©chĂ© Psaume HĂ©breux English Retour Ă la page d'accueil en français Que dit la Bible du destin et de la destinĂ©e ?
Filde discussion: Peut-on changer notre Destin? (Lu 3258 fois) 0 Membres et 1 InvitĂ© sur ce fil de discussion. Djib # 69007. Membre rĂ©gulier Hors ligne Sexe: Ăge: 31 Localisation: lyon Messages: 75. Peut-on changer notre Destin? « le: Octobre 08, 2008, 11:53:45
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Venus dans les villes françaises dĂšs les annĂ©es 1970, les marabouts ouest-africains y ont trouvĂ© un cadre propice aux pratiques de divination et de recours contre lâinfortune qui Ă©taient les leurs dans les villes africaines. La plupart dâentre eux ont tentĂ© de faire de cette activitĂ© leur gagne-pain, en touchant parfois trĂšs volontairement une clientĂšle multiculturelle. Lâobjet de cet article est dâanalyser le champ des compĂ©tences qui leur sont prĂȘtĂ©es Ă Paris et lâĂ©volution des schĂ©mas explicatifs du malheur quâils proposent Ă leurs consultants. Ă cĂŽtĂ© de leur rĂŽle de devin et dâintercesseur, câest celui dâĂ©couteur et de conseiller qui apparaĂźt de plus en plus nettement. Attachment, Block, Protection. Some Aspects of Witchcraft amongst West-African Marabouts in the Paris Region. â The first marabouts immigrated to the french cities in the seventies, coming from West-Africa. In this new environment they found a favourable context for the divinatory practices and the providing of remedies against misfortune that they already carried out in african cities. Most of them tried to make this activity into a job and reached deliberately clients of all origins. The purpose of this article is to examine the extent of their interventions in Paris and the modifications in the interpretations of misfortune that they propose to their clients in this cross-cultural context. Beside their role of prophets and of specialists interceding with Allah and the jinns, the role of listener and counsellor that they also assume is becoming more and more de page Texte intĂ©gral 1Dans la France contemporaine, les propositions religieuses de lutte contre le mal et de combat contre lâinfortune sont trĂšs nombreuses. Elles Ă©manent tant dâĂglises constituĂ©es que de petits entrepreneurs religieux indĂ©pendants. Certaines sont ouvertement rivales. Ainsi depuis 1998, les rituels de dĂ©livrance » pratiquĂ©s par lâĂglise Universelle du Royaume de Dieu1, de mĂȘme que ses prĂ©dications, visent la lutte contre les actions malĂ©fiques des marabouts, considĂ©rĂ©s comme les responsables principaux de la survenue de dĂ©mons. Comme lâĂ©crit Marion AubrĂ©e citĂ©e dans Dard 2003 64, les marabouts sont transformĂ©s en boucs Ă©missaires rituels dans la mesure oĂč ils reprĂ©sentent une force concurrente pour lâĂglise Universelle dans ce nouveau recrutement quâelle fait actuellement parmi les populations noires ». Venus dans les villes françaises dĂšs les annĂ©es 1970, les marabouts y ont, en effet, trouvĂ© un cadre propice aux pratiques de divination et de recours contre les difficultĂ©s de lâexistence qui Ă©taient les leurs dans les villes africaines. Figures de lâislam ouest-africain, ils ont, pour la grande majoritĂ© dâentre eux, abandonnĂ© dans ce nouveau contexte le large Ă©ventail des rĂŽles quâils assumaient en Afrique, en particulier celui dâenseignant du Coran, pour se rapprocher du statut lĂ©galement Ă peine tolĂ©rĂ©, mais socialement florissant, de voyants dont ils sont eux-mĂȘmes devenus les concurrents. La plupart dâentre eux ont tentĂ© de faire de cette activitĂ© leur gagne-pain, avec des succĂšs trĂšs variables. Loin de rester confinĂ©s aux milieux ouest-africains, les marabouts ont touchĂ©, dĂšs leur arrivĂ©e en France, et parfois trĂšs volontairement comme en tĂ©moigne leur publicitĂ©, une clientĂšle multiculturelle. Celle-ci est constituĂ©e principalement dâAfricains venant de toutes les rĂ©gions dâAfrique, de MaghrĂ©bins et de personnes dâorigine maghrĂ©bine, dâAntillais, de mĂ©tropolitains », de Portugais2. 2De nombreux anthropologues ont proposĂ© des explications Ă cette floraison du recours Ă des personnages mĂ©diateurs et Ă la sorcellerie dans les sociĂ©tĂ©s urbaines contemporaines, tant dans le champ de lâislam que dans celui dâautres pratiques religieuses. Certains mettent en avant le lien entre sorcellerie et politique, conquĂȘte, maintien du pouvoir3. Dâautres interprĂ©tations considĂšrent les pratiques de guĂ©rison et de sorcellerie comme lâarme des plus faibles et des laissĂ©s pour compte de la globalisation Comaroff & Comaroff 1999 ou encore, dans des contextes oĂč les pratiques religieuses Ă©taient strictement contrĂŽlĂ©es4, comme lâexpression dâune identitĂ© rĂ©affirmĂ©e Rasanayagam 2006. Pour sĂ©duisantes quâelles soient, ces perspectives semblent parfois trop unilatĂ©rales et laissent Ă lâarriĂšre-plan lâanalyse des logiques internes Ă lâĆuvre dans ces pratiques de guĂ©rison, de rĂ©solution du malheur et de sorcellerie, ainsi que leur bricolage dans un contexte donnĂ©. Sâagissant des marabouts ouest-africains, nous nous attacherons moins, dans cet article, Ă tenter une explication globale de leur Ă©mergence Ă Paris quâĂ dĂ©gager les diverses interprĂ©tations de lâinfortune quâils proposent Ă leurs consultants, et de la façon dont celles-ci sont travaillĂ©es par le contexte parisien et par une clientĂšle aux origines multiples5. Le champ dâintervention des marabouts 3Les raisons qui conduisent Ă consulter un marabout sont nombreuses. Quelques exemples montreront lâĂ©tendue des compĂ©tences qui leur sont prĂȘtĂ©es. 4Khadi, Ă©tudiante tchadienne vivant Ă Paris, vient de recevoir du Cameroun de mauvaises nouvelles de sa sĆur cette derniĂšre ne se sent pas bien, erre sans but alors que les mĂ©decins ne lui trouvent rien. TrĂšs inquiĂšte, Khadi se prĂ©cipite dans le foyer du xie arrondissement oĂč vit le marabout DramĂ© Que se passe-t-il ? Quelle est la cause de ces dĂ©sordres ? » Le marabout fait une divination, rassure, promet des mĂ©dicaments Ă venir chercher le soir mĂȘme. Il faut mâaider, grand⊠! » implore la consultante qui, une fois sortie, pour redoubler dâefficacitĂ©, se rend immĂ©diatement chez Sherif, un second marabout, plus jeune, auquel elle pose les mĂȘmes questions ; celui-ci fait dâautres rĂ©ponses et propose dâautres mĂ©dicaments. 5Maria, portugaise dâĂąge mĂ»r, attend son tour dans la salle dâattente de Gassama. Elle vient consulter pour son fils qui, depuis quelques temps, reste couchĂ© et ne prend aucune initiative. Elle veut confirmer auprĂšs du marabout sa propre hypothĂšse la cause de cette attitude nâest pas naturelle ; il sâagit aussi de trouver un remĂšde Ă ce comportement anormal. 6Bahia, jeune femme dâorigine algĂ©rienne ĂągĂ©e dâune trentaine dâannĂ©es se dĂ©sole de ce quâaucun de ses projets ne se rĂ©alise ; la demande de logement social faite il y a plusieurs annĂ©es semblait aboutir, de nombreuses Ă©tapes administratives avaient Ă©tĂ© franchies et au dernier moment, est survenu un incomprĂ©hensible refus⊠Comment expliquer ces revers ? Une perspective plus favorable se dessinera-t-elle ? Telles sont les questions pressantes que Bahia pose Ă Diakhaby. 7Suzy, Antillaise de 35 ans a beaucoup dâinquiĂ©tude sur lâavenir de son couple le comportement de son ami a changĂ©, elle sent quâil lui cache une part de sa vie, elle sait quâil a autrefois quittĂ© une premiĂšre femme⊠Sa lassitude est telle quâelle souhaite vivre seule avec ses enfants. Quelle issue ? Quel avenir ? », demande-t-elle Ă Diaby lors dâune Ă©mission de voyance en direct sur une chaĂźne de radio antillaise. 8Quant Ă Marie, jeune femme dâorigine parisienne, elle cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă retrouver un homme quâelle a follement aimĂ© et qui lâa quittĂ©e dans sa quĂȘte, elle rencontrera plusieurs marabouts6. 9Bien quâelles nâĂ©puisent pas lâensemble des requĂȘtes, ces cinq situations critiques montrent que le registre dâintervention des marabouts est celui de la vie quotidienne dans toute son Ă©tendue chĂŽmage, avancement, logement, peines de cĆur, Ă©ducation des enfants, conflits familiaux ou de travail, maux inexpliquĂ©s sont autant de difficultĂ©s que certains citadins cherchent Ă rĂ©soudre dans le cabinet » dâun marabout. Ce fait parisien est conforme aux observations faites depuis plusieurs dĂ©cennies dans les villes africaines ; lâĂ©tude menĂ©e par Jean-Marie Gibbal 1974 auprĂšs dâĂ©coliers et de jeunes dĂ©scolarisĂ©s dans trois petites villes ivoiriennes Ă la fin des annĂ©es 1960 montrait la forte prĂ©gnance de diverses explications et pratiques occultes lorsquâil sâagit de se protĂ©ger contre les accidents de voiture, de rĂ©ussir dans les relations amoureuses, Ă lâĂ©cole comme sur le stade. Câest Ă©galement le cas, au SĂ©nĂ©gal, des requĂȘtes reçues, dans les annĂ©es 1980, par un Ă©phĂ©mĂšre marabout-guĂ©risseur de la rĂ©gion dakaroise GuissĂ© 1997 ou de celles formulĂ©es aux marabouts de la ville malienne de Nioro du Sahel Soares 20057. Cette convergence prouve, sâil en est encore besoin, que le pragmatisme par lequel on a souvent caractĂ©risĂ© le religieux en Afrique excĂšde largement ce cadre. Au demeurant, lâattachement aux rĂ©alitĂ©s du monde et lâaccomplissement des aspirations individuelles traversent actuellement lâensemble des religions, comme lâont montrĂ© les travaux de nombreux sociologues8. Cette tendance nâa fait quâaccroĂźtre en leur sein les offres dâefficacitĂ© immĂ©diate dans la rĂ©solution des conflits au quotidien. 10La visite Ă un ou plusieurs marabouts constitue dâailleurs le plus souvent le maillon dâune chaĂźne des recours que chaque consultant forge selon ses rencontres et ses besoins, dans la complĂ©mentaritĂ© ou la succession. Ainsi, Astou trouve-t-elle dans la divination dâun marabout la confirmation du diagnostic de son gynĂ©cologue concernant sa stĂ©rilitĂ©, tout en projetant de se rendre Ă Lourdes. Ainsi, pour mettre fin au comportement dĂ©sordonnĂ©, selon elle, de sa fille, Zohra consulte-t-elle un marabout parisien aprĂšs avoir rendu visite Ă un cheikh au Maroc dont elle fait suivre le traitement Ă sa fille. Ainsi, pour apaiser la crise trĂšs aiguĂ« que traverse son couple, Berthe sâadresse-t-elle au curĂ© de sa paroisse en mĂȘme temps quâĂ un marabout. Ces itinĂ©raires complexes, trĂšs personnels, largement identifiĂ©s dans le domaine mĂ©dical9 sont aussi frĂ©quents dans tout ce qui relĂšve des difficultĂ©s inexplicables et des incertitudes du quotidien. Ce pluralisme couvre un large spectre, variable selon les consultants, qui va, le plus souvent sans solution de continuitĂ© ni hiĂ©rarchie, du religieux au mĂ©dical, du soin par les plantes ou par des psychothĂ©rapies de formes classique ou alternative Ă des pratiques Ă©sotĂ©riques. 11Les marabouts sont donc, parmi dâautres spĂ©cialistes, les tĂ©moins privilĂ©giĂ©s des tensions, des inquiĂ©tudes, des dĂ©fiances qui traversent la sociĂ©tĂ© française contemporaine dans son ensemble, bien au-delĂ des populations immigrĂ©es. Il est certes possible dâidentifier des questions particuliĂšres Ă ces derniĂšres celles relatives notamment aux papiers de sĂ©jour, celles dĂ©voilant la condition malheureuse de femmes Ă©pousĂ©es au pays, en AlgĂ©rie ou au Maroc qui, transplantĂ©es brusquement dans un monde dont elles ne savent rien, confinĂ©es dans la solitude parisienne, ne comprennent pas le comportement parfois trĂšs libre de leur mari ; la visite au marabout est alors leur seule source dâinterprĂ©tation et de rĂ©confort. Les questions les plus douloureuses tĂ©moignent des liens toujours trĂšs forts et souvent ambivalents entretenus avec le pays dâorigine et la parentĂ© qui y est restĂ©e. Si tout ce que fait Wahid Ă Paris Ă©choue, nâest-ce pas parce que sa famille agit dans lâombre et Ă distance pour le faire revenir au Maroc ? Si le mari de Lucia a brusquement changĂ© de comportement, nâest-ce pas parce quâau pays, ses parents, opposĂ©s Ă ce mariage, ont tout fait pour briser le couple ? Et pour Ernestine qui souhaite rentrer aux Antilles et y ouvrir une boutique, il paraĂźt vital de protĂ©ger son projet contre lâenvie possible de ses proches. Entre tentative dâĂ©mancipation individuelle et soumission au groupe, câest toute la complexitĂ© et les multiples avatars de la dette communautaire »10 qui viennent sâexprimer dans les cabinets des marabouts, lorsque, pour ceux qui nâen ont pas mis clairement en question lâemprise, celle-ci se traduit par des Ă©checs incomprĂ©hensibles, des maux physiques ou des craintes engendrant des demandes de protection. 12Mais, Ă cĂŽtĂ© de ces demandes et plaintes spĂ©cifiques, celles qui se font le plus souvent entendre sont communes Ă lâensemble des consultants, sans distinction dâorigine et sâexpriment en des termes semblables. Le travail est lâune des questions majeures perte dâemploi, stages Ă rĂ©pĂ©tition, prĂ©caritĂ©, difficultĂ©s dâinsertion, de progression, de titularisation, changements dâorientation, conflits avec ses collĂšgues, ses supĂ©rieurs, autant dâexpĂ©riences douloureuses dont les marabouts entendent quotidiennement le rĂ©cit. Cependant la question la plus frĂ©quente concerne la cohĂ©sion du couple et de la famille dans ses multiples dĂ©clinaisons amour, sexualitĂ©, entente entre les gĂ©nĂ©rations, inquiĂ©tude sur la fragilitĂ© des relations, etc. Câest sans doute pour cette raison que certains marabouts se sont dĂ©clarĂ©s spĂ©cialistes des problĂšmes dâamour, ou encore amoureulogue » selon la publicitĂ© de lâun dâeux, et que lâune des formules rĂ©currentes de ces petites cartes par lesquelles ils se sont fait connaĂźtre promet le retour immĂ©diat de lâĂȘtre aimĂ© ». Effet de la modernitĂ© parisienne ? Rien nâest moins sĂ»r. DĂšs le xe siĂšcle, on trouve dans le GhĂąyat al-hakĂźm Lâobjectif du sage, ouvrage Ă©crit par un auteur andalou au nom controversĂ©, souvent prĂ©sentĂ© comme pseudo, Maslama al-MajrĂźtĂź, un grand nombre de recettes de charmes et des talismans figuratifs dâamour/haine composĂ©s en relation avec des coordonnĂ©es astrales. Cette rĂ©fĂ©rence historique centrale montre que les problĂšmes dâamour sont un grand classique de la magie islamique11. Il en est de mĂȘme dâune autre action pour laquelle les marabouts sont Ă©galement trĂšs sollicitĂ©s assurer la prospĂ©ritĂ© commerciale. Si elle sâapplique au commerce contemporain, elle nâen est pas moins lâun des travaux maraboutiques les plus anciennement attestĂ©s puisquâon en trouve la trace dans lâhistoire de la ville de DjennĂ© Mali12. Cette association du religieux et du commercial rappelle le lien trĂšs ancien existant, en Afrique de lâOuest, entre marchands et lettrĂ©s, fondement de lâexpansion de lâislam dans cette rĂ©gion. Lâon trouve donc dans les compĂ©tences prĂȘtĂ©es Ă ces spĂ©cialistes de la magie islamique de grandes constantes. Cependant cette constatation va de pair avec une caractĂ©ristique majeure de la science des secrets » asraria, lasrari, termes dĂ©rivĂ©s de lâarabe ilm al-asrĂąr transmise aux marabouts par leur maĂźtre ou Ă©changĂ©e avec leurs pairs son adaptabilitĂ©. La mĂȘme recette faâida se prĂȘte Ă de nombreuses interprĂ©tations et peut sâadapter Ă toutes sortes de situations, de formulations et de contextes. On peut alors considĂ©rer que, passant de lâAfrique Ă la France, et frĂ©quentant Ă Paris de multiples milieux culturels et sociaux, les marabouts se livrent davantage Ă un travail de traduction et dâaccommodement quâĂ un vĂ©ritable remaniement symbolique de leurs pratiques. 13Bons observateurs des prĂ©occupations et des usages de leurs consultants, les marabouts connaissent parfaitement les pĂ©rĂ©grinations de ces derniers entre diffĂ©rents spĂ©cialistes. Ils en prennent souvent ombrage, en particulier lorsque ceux-ci sont leurs rivaux directs. Et ils ne manquent pas de mettre en garde leurs clients contre le travail nĂ©faste quâaurait pu faire pour rĂ©soudre leur problĂšme un monsieur » prĂ©cĂ©demment consultĂ©. Sâils ne parviennent pas Ă dissuader leur interlocuteur de nâavoir Ă faire quâĂ eux seuls13, ils refusent parfois dâintervenir. Mais ce qui semble nâĂȘtre quâun moyen de pression sur le consultant sâexplique aussi par la crainte que suscite toujours le savoir de lâautre, dans un univers oĂč parler ou Ă©crire, câest faire. 14En revanche il est des collaborations de fait que les marabouts acceptent. Sans doute est-ce en raison de la lĂ©gislation française concernant lâexercice de la mĂ©decine que la plupart des marabouts parisiens sont rĂ©ticents Ă intervenir dans le domaine de la maladie » au sens occidental du terme et renvoient les consultants concernĂ©s vers leurs mĂ©decins. Ceci nâempĂȘche pas les marabouts dâaffirmer la supĂ©rioritĂ© de leur art pour tous les maux que la mĂ©decine ne sait ni diagnostiquer ni soigner, tel le cas des tĂȘtes qui tournent »14. Certains dâentre eux ont dâailleurs cherchĂ©, sans succĂšs, Ă coopĂ©rer avec des services hospitaliers ou des praticiens. Mais Ă Paris, la sĂ©paration des pouvoirs », selon lâexpression employĂ©e par un marabout sur les ondes dâune radio, semble sinon respectĂ©e, du moins clairement affirmĂ©e. En outre, câest au voyage en Afrique que les marabouts prĂ©fĂšrent inciter tout consultant prĂ©sentant un cas quâils considĂšrent comme grave. 15Cette complĂ©mentaritĂ©/rivalitĂ© est lâune des explications de lâattirance des marabouts vers des savoirs sortant du champ de la magie islamique. Mais il faut remarquer que dĂšs lâAfrique, la connaissance » que chacun dâeux a reçue est dans la plupart des cas composite. Chez les plus lettrĂ©s, Ă lâapprentissage islamique classique et Ă celui du maniement talismanique de lâislam sâajoutent souvent des secrets dâune autre nature, tels ceux fondĂ©s sur la connaissance des propriĂ©tĂ©s curatives des vĂ©gĂ©taux. Chez dâautres, les connaissances issues de lâislam sont largement complĂ©tĂ©es par des Ă©lĂ©ments dâastrologie, par un don personnel ou un itinĂ©raire singulier, par un savoir spĂ©cifique de berger ou de chasseur, par des pratiques familiales de guĂ©rison, par des bribes diverses recueillies au hasard des rencontres, savoirs transmis le plus souvent oralement. La recherche pragmatique de pratiques issues dâautres cultures sâest perpĂ©tuĂ©e Ă Paris, Ă des degrĂ©s variables selon les individus. Certains ont mĂȘme enrichi leurs connaissances en frĂ©quentant des radiesthĂ©sistes, en apprenant les tarots ou en Ă©tudiant lâalchimie, la minĂ©ralogie. Ces nouveaux acquis sont utilisĂ©s dans des compositions diverses, selon le consultant ou la situation, mĂȘme si dans la plupart des cas, câest lâarsenal issu de la magie islamique qui reste dominant. Ils permettent notamment de faire face aux modifications induites par le mode de vie parisien. Ainsi pour normaliser » sa prĂ©sence dans un salon de voyants, TourĂ© se sert-il des tarots comme instrument de divination ; ainsi pour parer au peu de temps dont disposent ses consultants, DiakhitĂ© utilise-t-il les cauris dont il a appris le maniement Ă Paris. Ce second exemple montre dâailleurs que la contrainte du temps induit un choix Ă lâintĂ©rieur mĂȘme des multiples pratiques divinatoires habituelles aux marabouts. Lâune des plus classiques, le listikhar, rĂȘve divinatoire reconnu par lâislam15, parce quâil nĂ©cessite un dĂ©lai16 avant quâune rĂ©ponse soit donnĂ©e, tend Ă ĂȘtre supplantĂ© au profit de procĂ©dĂ©s plus rapides. 16Cette diversitĂ© des savoirs qui caractĂ©rise la pratique maraboutique, diversitĂ© recherchĂ©e par curiositĂ© du pouvoir de lâautre autant que par souci dâaccommodement au contexte parisien, est prĂ©cisĂ©ment lâargument qui, depuis le xive siĂšcle, alimente la condamnation des marabouts par les musulmans les plus orthodoxes, au nom de lâinterdiction du shirk17. Elle les oppose actuellement Ă dâautres praticiens musulmans qui ne se rĂ©clament que de la mĂ©decine prophĂ©tique et de la ruqiya, traitement du malheur fondĂ© sur lâusage exclusif des paroles coraniques18. Lâon se contentera, ici, de remarquer que bien des procĂ©dĂ©s sont communs aux deux types de spĂ©cialistes et que les marabouts se revendiquent, pour la plupart, comme des musulmans rigoureux. Mais lâautre point par lequel les partisans de la ruqiya cherchent Ă se dĂ©marquer des marabouts est quâils ne considĂšrent comme licite que ce qui relĂšve de la contre-sorcellerie. Leur action serait strictement limitĂ©e au diagnostic divinatoire dâattaques malĂ©fiques et au combat contre celles-ci, tandis que celle des marabouts relĂšverait dâune action visant Ă transformer le cours de la nature ; câest Ă ce titre quâelle serait harĂąm et relĂšverait de la sorcellerie. Cette rhĂ©torique du bien et du mal, du blanc et du noir, de la dĂ©fense et de lâattaque, et ici du halĂąl licite et du harĂąm illicite est trĂšs rĂ©pandue ; mais entre dĂ©truire un sort dont serait victime un consultant et obtenir un gain quâil viserait, la distance est parfois tĂ©nue. Autant quâune question de contenu, le ressort de ces oppositions est le plus souvent la lĂ©gitimitĂ© que les praticiens cherchent Ă se forger et la concurrence qui sâĂ©tablit entre eux. Dâailleurs dâautres courants musulmans, tel le salafisme, proscrivent comme shirk aussi bien les pratiques maraboutiques que la ruqiya et toute rĂ©fĂ©rence au mauvais Ćil »19. Les frontiĂšres de lâorthodoxie sont donc Ă©minemment dĂ©plaçables et fluctuantes. 17Ces praticiens de la ruqiya sont moins visibles, Ă Paris, que les marabouts. Cependant lâon trouve en bonne place dans toutes les librairies musulmanes des manuels de ruqiya dont certains ont une vente soutenue. Lâun des plus rĂ©pandus dĂ©bute ainsi Malheureusement nous vivons une Ă©poque oĂč ces trois affections djinns, sorcellerie et mauvais Ćil, prennent des proportions considĂ©rables. Les sorciers et charlatans se multiplient tandis que les praticiens de la voie dâAllah sont rares. Il est donc de notre devoir de prĂ©venir les populations contre ces flĂ©aux, de leur donner les moyens de se protĂ©ger et de se soigner dans la mesure du possible, et de former des praticiens aux mĂ©thodes agréées par lâIslam » Ben Halima & Leila 200320. 18Si la diffusion de ce type dâouvrage peut traduire une reprise du traitement de la sorcellerie par un islam qui se veut plus orthodoxe, elle est surtout, au-delĂ de lâopposition et de la rivalitĂ© entre spĂ©cialistes, un tĂ©moignage supplĂ©mentaire de la vogue actuelle de ce genre de pratiques dans la France contemporaine, vogue Ă laquelle certaines tendances de lâislam participent pleinement21. Câest pourquoi il semble trĂšs partiel dâaffirmer que les jeunes femmes dâorigine maghrĂ©bine ou antillaise qui frĂ©quentent les marabouts ne le font que par hĂ©ritage ou attachement culturel. Ces pratiques, parfois liĂ©es Ă des courants de style new age », se sont banalisĂ©es et dissĂ©minĂ©es dans toutes les couches de la sociĂ©tĂ©. Elles sont assumĂ©es sans rĂ©ticence. Entre jeu et sĂ©rieux, entre pari et dĂ©tresse, cette attitude domine lâensemble des consultants. Les raisons du malheur 19Les requĂȘtes faites aux marabouts tĂ©moignent dâun double souci dâabord comprendre, connaĂźtre ce que sera lâavenir dâune demande, dâune relation, dâun projet. Câest en effet lâincertitude, mais aussi lâincomprĂ©hension devant une situation inĂ©dite, lâimpuissance devant de brusques changements, le sentiment insupportable de se trouver dans une impasse », face Ă un mur » comme le dit une cliente, qui dĂ©terminent les consultants Ă trouver le moyen de voir plus clair »22. Câest aussi le dĂ©sir parfois non dĂ©nuĂ© de scepticisme mais souvent dĂ©mesurĂ© et dĂ©sespĂ©rĂ© de faire quelque chose »23 pour sortir de cet Ă©tat, qui les anime. Câest prĂ©cisĂ©ment sur cette double compĂ©tence et ce petit coup de pouce » donnĂ© au destin que les marabouts parisiens ont fondĂ© leur originalitĂ© face aux voyants classiques qui, selon eux, se contentent de la phase de divination. Ces deux Ă©tapes ne sont parfois pas nĂ©cessaires et peuvent ĂȘtre dissociĂ©es. MĂȘme lorsque la rĂ©ponse est mauvaise, bien des consultants ne vont pas jusquâĂ sâengager dans une sĂ©rie dâactions longues et souvent coĂ»teuses. Mais en gĂ©nĂ©ral, la sĂ©ance divinatoire est suivie du travail », phase oĂč le marabout agit pour dĂ©nouer la situation. Ce terme de travail », traduction du mot wolof liggeey, est Ă prendre dans un double sens Ă la fois comme action sur la nature et comme activitĂ© professionnelle de fabrication dâamulettes, de rĂ©citation de priĂšres, de veilles nocturnes. 20On ne dĂ©veloppera pas ici les nombreux procĂ©dĂ©s divinatoires utilisĂ©s par les marabouts, procĂ©dĂ©s qui, comme on lâa rapidement Ă©voquĂ©, sont lâobjet de rĂ©interprĂ©tations, dâemprunts, voire de crĂ©ations personnelles. Ce qui nous intĂ©resse ici est lâĂ©ventail des rĂ©ponses donnĂ©es aux consultants parisiens. 21Mohammed, jeune informaticien, sâinquiĂšte pour sa situation professionnelle. Il ne parvient pas Ă trouver un travail stable et lutte pour trouver une issue. Ă cause de la conjoncture », il a dĂ©jĂ renoncĂ© Ă un projet prĂ©cĂ©dent ; actuellement il attend la rĂ©ponse dâun Ă©ventuel associĂ©, hĂ©site Ă partir sâinstaller aux Ătats-Unis⊠La rĂ©ponse du marabout auquel le jeune homme expose ses incertitudes est que, certes il vise trĂšs loin, il est ambitieux, mais quâil doit impĂ©rativement, avant son dĂ©part, ĂȘtre protĂ©gĂ© contre le mauvais Ćil. Car sa discrĂ©tion sur sa situation aiguillonne la curiositĂ© de son entourage Vous cachez le maximum possible et tout le monde croit que vous roulez sur lâor » [âŠ]. 22Nadia, jeune femme de 30 ans se dĂ©sole de lâattitude de son mari il ne lui parle plus, semble ne plus la voir⊠Selon le marabout, cette situation nâest pas naturelle et ce barrage » est dĂ» Ă lâaction dâune tierce personne qui ne souhaitait pas leur mariage ; mais il dĂ©tourne Nadia de lâaccusation de sa belle-mĂšre â sans pour autant dĂ©voiler une autre piste. Ce qui importe, câest de dĂ©truire ce quâon a fait sur le mari, pour quâil reprenne son Ă©quilibre ». 23Marie ne compte plus ses dĂ©boires amoureux. Incapable de nouer une relation durable, elle se demande si elle ne fait pas fuir les hommes⊠DĂ©crivant sa situation, le marabout lâassure quâelle nâa rien Ă se reprocher mais quâelle est victime dâun shejtan ; câest la jalousie de celui-ci qui Ă©loigne tout homme ; le marabout met Marie en garde contre une aggravation de son cas qui pourrait se traduire par des cauchemars. 24Dernier exemple Marie-Claude consulte pour son jeune fils malgrĂ© son envie de rĂ©ussir, ses rĂ©sultats scolaires sont dĂ©sastreux. Il ne mĂ©morise rien, est trĂšs perturbĂ©, il a honte de lui-mĂȘme⊠Marie-Claude ajoute quâelle-mĂȘme a eu autrefois des problĂšmes en Guadeloupe, pour lesquels elle a Ă©tĂ© soignĂ©e » et protĂ©gĂ©e⊠La divination du marabout montre que câest en fait Ă elle quâ on » voulait sâattaquer, mais quâen raison de la protection dont elle bĂ©nĂ©ficie, lâaction malĂ©fique sâest rĂ©percutĂ©e sur lâenfant. Un dĂ©senvoĂ»tement sâavĂšre indispensable. 25Ces divinations Ă©manant de marabouts diffĂ©rents appellent une constatation majeure dans lâunivers maraboutique, le monde est en permanence semĂ© de dangers et la vie est comme un champ de forces » Blanchy 2006. Pour certains, prĂ©sents en France de façon Ă©pisodique, le contexte parisien nâinflue pas sur cette vision ; pour dâautres, il ne fait quâaggraver la violence. La concentration incontrĂŽlable, dans un mĂȘme lieu, de populations venant de multiples horizons, et la vulnĂ©rabilitĂ© dâune partie de celles-ci, en raison mĂȘme de leur totale mĂ©connaissance des menaces qui les guettent, font de Paris et des grandes villes en gĂ©nĂ©ral les terrains privilĂ©giĂ©s de lâattaque malĂ©fique. Il faut aussi noter quâaux yeux de bien des marabouts, Paris est un milieu souillĂ© souillure matĂ©rielle due Ă la promiscuitĂ© des appartements parisiens qui empĂȘche le respect des rĂšgles de puretĂ© et dâĂ©vitement, souillure due aux demandes excessives de certains clients, surtout dans le domaine de lâamour, qui les forceraient Ă outrepasser certaines limites de leurs pratiques en les poussant vers lâillicite24. Par ailleurs, des rĂ©cits circulent, racontant des rencontres avec des gĂ©nies qui hantent certains lieux de la ville le mĂ©tro, les foyers de travailleurs25. Paris est donc un lieu menaçant et inquiĂ©tant â dont cependant certains marabouts maĂźtrisent parfaitement les codes. 26Le langage de lâattaque malĂ©fique sâexprime, en français26, par un petit nombre de termes rĂ©currents. La notion centrale est celle dâ attachement » ; une personne attachĂ©e » est lâobjet dâune action occulte qui en fait le jouet de lâauteur de cet acte. Ainsi la divination du marabout Sow montre-t-elle que son client a Ă©tĂ© attachĂ© » par son rival afin quâil ne rĂ©ussisse pas son permis de conduire. Inversement, câest lâ attachement » que devra rĂ©aliser le travail du marabout pour accorder deux associĂ©s, faire en sorte quâune femme ne regarde que son mari, quâune mĂšre aime son enfant, quâun supĂ©rieur accĂšde aux dĂ©sirs de son employĂ©. Lorsquâil sâagit dâune action malĂ©fique, un synonyme dâ attachement » est le terme dâ empĂȘchement ». Une femme ne parvient pas Ă convaincre son ami de cĂ©lĂ©brer une union halĂąl celui-ci est empĂȘchĂ© » en raison de lâinfluence exercĂ©e par une rivale. Mais dâautres expressions plus euphĂ©miques dĂ©crivent cette situation Il y a quelquâun qui ne vous laissera pas tranquille » ou Vous ne jouez pas de vous-mĂȘme » dĂ©clare Guirassy. Le rĂ©sultat de ces actions est le blocage » ou le barrage ». On a tout fait pour bloquer votre avenir » Ă cette description de lâĂ©tat de sa consultante auquel il annonce quâelle est victime dâun mauvais sort, le marabout ajoute Câest comme si vous Ă©tiez emprisonnĂ©e ». Quant Ă cet homme qui sâĂ©loigne de sa femme, il subit un blocage interne, il ne peut pas faire sortir ce quâil a en lui-mĂȘme ». Et cette femme qui ne parvient pas Ă nouer de relation stable avec un homme On dirait que quelquâun parle Ă cet homme pour revenir en arriĂšre et faire le barrage. » La mĂ©taphore courante de lâouverture ou de la fermeture des portes est aussi frĂ©quemment employĂ©e. 27MĂȘme si les effets de lâaction malĂ©fique sont nettement dĂ©crits par les marabouts, les termes employĂ©s, trĂšs imagĂ©s, sont donc assez courants. Ils constituent comme un vocabulaire basique, minimaliste, de lâattaque occulte qui sâapplique aussi bien Ă la pratique maraboutique Ă Paris quâĂ une sorcellerie plus ancienne ou Ă des conceptions inspirĂ©es du new age. On retrouvera ce nivellement lorsquâon Ă©voquera les causes du malheur. 28Mais pour ĆcumĂ©nique » quâil soit, ce lexique renvoie cependant aussi Ă des pratiques africaines et Ă des conceptions issues de la magie islamique27. Ainsi attacher » correspond Ă un acte magique bien connu en milieu peul pengal on fiche violemment un clou dans un arbre en prononçant le nom de la jeune fille ou du jeune homme que lâon souhaite retenir. Autre geste aux marges de lâislam la fabrication, malgrĂ© son interdiction dans le Coran28, de cordelettes de nĆuds que certains marabouts serrent en rĂ©citant incantations et versets coraniques et en prononçant le nom de la personne Ă attacher ». Enfin, trĂšs courant Ă Paris, lâusage dâun cadenas spĂ©cialement travaillĂ© » dans lequel, en le refermant, on capture la personne de laquelle on obtiendra ainsi ce que lâon dĂ©sire lâamour, un stage, etc.. BĂ©nin, Fon bĂČcyÉÌ pour empĂȘcher un supĂ©rieur de revenir sur la faute dâun subordonnĂ© bĂČcyÉÌ, littĂ©ralement bĂČ, objet dont la puissance est activĂ©e par un traitement particulier et cyÉÌ, enveloppe corporelle du mort, son dĂ©signe toute reprĂ©sentation humaine sculptĂ©e, et est toujours considĂ©rĂ©e comme une chose-dieu, Ă la fois singuliĂšre mais reproductible, dont la puissance tient plus Ă sa prĂ©sence quâĂ ses facultĂ©s de reprĂ©sentation. Voir Jean Bazin, Retour aux choses-dieux », in C. Malamoud & Vernant dir., Corps des dieux Le temps de la rĂ©flexion, 7, pp. 253-273, 1986. BĂ©nin, NagĂŽ, bĂČcyÉÌ pour tuer un ennemi Sud-Togo, Ewe, bĂČcyÉÌ pour unir un couple pour la vie Sud-BĂ©nin, Aja-Fon, bĂČcyÉÌ pour unir un couple pour la vie 29Ainsi le vocabulaire le plus neutre, sâil peut avoir un effet unificateur auprĂšs dâune clientĂšle multiculturelle, se rĂ©fĂšre nĂ©anmoins Ă des fabrications, des gestes et des paroles nettement identifiables. Attacher », attraper », bloquer », barrer » ces actes, sâils ne sont pas sans Ă©voquer des pratiques semblables dans bien des cultures, en particulier dans celles du Bassin mĂ©diterranĂ©en29, nâen rĂ©vĂšlent pas moins une conception particuliĂšre de lâunivers et de la personne. Ni cosmologie bien ordonnĂ©e, ni hiĂ©rarchie bien structurĂ©e de principes vitaux, câest au contraire une sĂ©rie de reprĂ©sentations trĂšs fluides qui fonde la pensĂ©e des marabouts et dĂ©termine leur action. On ne peut entrer ici dans les nombreuses variantes selon la culture propre de chacun, selon leur degrĂ© dâimprĂ©gnation musulmane. Mais dans le fonds commun quâils partagent, le monde est peuplĂ© de plusieurs catĂ©gories dâĂȘtres qui gravitent entre les hommes et Dieu. Certains sont des anges malĂąâika clairement identifiĂ©s dans la pensĂ©e musulmane ainsi JibrĂźl, MikaâĂźl, AsrafĂźl et ArzaâĂźl interviennent trĂšs rĂ©guliĂšrement dans le travail maraboutique et leur nom est trĂšs souvent inscrit sur les talismans. Dâautres forces au statut plus flou, nommĂ©es rawhĂąn ou jinne30 agissent Ă©galement sur les hommes et la nature, puissances qui peuvent ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques ou malĂ©fiques, en particulier les anges dĂ©chus souvent nommĂ©s shejtan. Ces ĂȘtres sont bien prĂ©sents Ă Paris, comme on lâa vu plus haut. Les marabouts ont des contacts privilĂ©giĂ©s avec ce monde redoutable ; leur art, toujours considĂ©rĂ© comme dangereux, consiste Ă invoquer les plus bienveillants de ces ĂȘtres afin quâils les aident Ă rĂ©soudre les problĂšmes qui leur sont soumis, et Ă combattre les plus malfaisants, qui attaquent la personne31. Celle-ci peut ĂȘtre attachĂ©e » de diffĂ©rentes maniĂšres, en particulier en atteignant une de ses composantes son propre jinne, ĂȘtre ambivalent qui la fait agir. Câest ce jinne que le marabout cherche Ă capter lors de la divination, câest lui quâil travaille » dans un sens favorable ou nĂ©faste Ă la personne. Câest en gĂ©nĂ©ral par le nom32 de celle-ci que le marabout attrape » son jinne. Mais il est encore dâautres maniĂšres de toucher une personne par des points spĂ©cifiques de son corps, selon une anatomie Ă©sotĂ©rique variable selon les marabouts33, ou encore par des Ă©lĂ©ments physiques de ce corps, cheveux, rognures dâongle, quâon pourrait prĂ©lever, ou encore par les traces quâelle pourrait laisser, empreinte de pas, eau dans laquelle elle se serait lavĂ©e, trace manuscrite, enfin par tout objet lui appartenant. Ă Paris, les Africains de lâOuest qui partagent ces conceptions ne cessent de mettre en garde leurs amis français qui souvent en ignorent tout, contre des gestes anodins en apparence qui pourraient leur nuire oublier un vĂȘtement, donner inconsidĂ©rĂ©ment son nom Ă une personne dont on nâest pas sĂ»r⊠30Dans ce champ de forces » que constitue lâunivers, la personne est donc soumise Ă une multitude dâinfluences, positives ou nĂ©gatives, qui la font agir. MĂȘme hors de toute atteinte caractĂ©risĂ©e, elle est en permanence sous surveillance, Ă©minemment vulnĂ©rable. Son Ă©quilibre est toujours menacĂ©, toujours prĂ©caire. Lâattaque occulte, quelle que soit sa cause, ne fait que prĂ©cipiter la victime dans le dĂ©sĂ©quilibre et la dĂ©possession de soi Vous ĂȘtes hors de vous-mĂȘme », dĂ©clare Guirassy Ă une consultante dont il a dĂ©celĂ© lâenvoĂ»tement ; Il est trĂšs perturbĂ© dans sa personnalitĂ©, il est dĂ©contenancĂ©, il ne se sent pas Ă lâaise, ce nâest pas du tout de son vouloir » ou encore il perd sa conscience34, tout est fait pour le dĂ©stabiliser, pour le rendre inexistant », dit-il dâun homme atteint par un mauvais sort. Cette fragilitĂ© quasiment structurelle de la personne explique la multiplicitĂ© et lâintensitĂ© des attaques dont elle peut ĂȘtre lâobjet. 31Mais quels sont, Ă Paris, les agents de ces actions occultes ? Si lâon compare lâĂ©ventail des causes de malheur Ă©voquĂ©es par les marabouts en Afrique de lâOuest avec celles qui prĂ©valent en France, on constate que certaines sont en voie de disparition. Câest le cas en particulier de lâaction nĂ©faste de la lune, des Ă©toiles ou du vent, câest-Ă -dire de la nature elle-mĂȘme, dont il est fait peu de cas Ă Paris. Il en est de mĂȘme pour la transgression dâun interdit, sans doute en raison de la variĂ©tĂ© des systĂšmes de rĂ©fĂ©rence dont les marabouts perçoivent lâexistence chez leurs consultants. Les sorciers mangeurs dâĂąme », ĂȘtres mauvais en eux-mĂȘmes35, sont Ă©galement assez rarement incriminĂ©s ; dâailleurs les termes de sorcellerie », ensorcellement » font trĂšs peu partie du vocabulaire des marabouts parisiens. Seuls quelques marabouts mettent en avant ces sorciers dont il font une cause redoutable et frĂ©quente de malheur, en les comparant sans ambiguĂŻtĂ© Ă des vampires ; ainsi lâun dâeux reproduit Ă Paris comme aux Antilles, oĂč il a fait de frĂ©quents sĂ©jours, un cadre sorcellaire directement issu de sa culture peule ; pour lui, câest une mĂȘme entitĂ© malĂ©fique nocturne et noire qui peut sĂ©vir en tout lieu, quâon la nomme sukunya en pular, sorcier » en français, engagĂ© » ou mauvais vivant » aux Antilles36. Cette Ă©clipse des sorciers en milieu urbain a dĂ©jĂ Ă©tĂ© maintes fois remarquĂ©e Fassin 1992 139 et sq.37, attribuĂ©e notamment Ă lâaffaiblissement, dans ce cadre, des rĂ©gulations lignagĂšres, Ă lâislam qui les combat, au poids de la justice moderne. Concernant Paris, il est vrai que ceux des marabouts qui Ă©voquent les sorciers sont parmi les moins islamisĂ©s. Mais outre ces explications, il faut noter des glissements de vocabulaire entre sorcellerie et envoĂ»tement, finissant souvent par rendre les termes presque synonymes ; on constate aussi que les dĂ©finitions sont trĂšs flexibles, qui montrent un chevauchement de ces causes plutĂŽt quâune coupure tranchĂ©e entre elles. En outre, il apparaĂźt que lâimaginaire de ceux qui Ă©voquent les sorciers » ne correspond pas exactement aux descriptions traditionnelles de ces entitĂ©s ne sâagit-il pas plutĂŽt de voir dans leur prĂ©sence en ville, loin du maintien dâun ordre social, le dĂ©sordre, lâinconnaissable qui fait de son voisin, du passant, de tout citadin un vampire » potentiel ? Nâest-ce pas plutĂŽt une intense inquiĂ©tude face Ă la grande ville qui se traduit ici ? Lâimaginaire semble avoir Ă©tĂ© lui-mĂȘme travaillĂ© par lâunivers parisien. 32Cependant dâautres causes du malheur sont plus frĂ©quemment mises en avant, telle lâaction malĂ©fique des gĂ©nies et des anges, jinne ou shejtan, dont on a Ă©voquĂ© plus haut la prĂ©sence Ă Paris. Lâun des arguments Ă lâappui de ce diagnostic est lâexistence de mauvais rĂȘves qui assiĂšgent le consultant. 33Un Ă©tudiant expose son angoisse permanente, les cauchemars quâil fait depuis de nombreuses annĂ©es, sa thĂšse de doctorat quâil ne parvient pas Ă terminer ; pour le marabout quâil consulte, câest shejtan qui rĂ©flĂ©chit, qui rĂ©agit Ă sa place et le pousse vers la folie. MĂȘme interprĂ©tation pour cette femme qui vient dâĂȘtre quittĂ©e par un homme quâelle aimait câest son propre jinne mĂąle jaloux qui Ă©loigne dâelle tout homme. LâĂ©chec de nombreux mariages est expliquĂ© en ces termes. Lâexistence de ces jinne est un grand classique de la magie islamique, et le Coran en fait lâune des trois causes du mal38. 34Le malheur peut aussi ĂȘtre attribuĂ© au destin, Ă la chance de la personne, instable par nature39 Le destin dâune personne, câest en escalier », dĂ©clare Diaby. Cette cause, qui ne repose sur aucune action occulte mais rĂ©vĂšle la main dâAllah, nâen a pas moins les mĂȘmes effets nĂ©fastes que les autres câest Ă une chance qui a tournĂ© », une malchance », une dispersion de chance », comme les grains de mil qui sâĂ©parpillent », prĂ©cise Gassama, quâAlain doit les problĂšmes quâil rencontre actuellement dans son travail. 35Mais la raison qui lâemporte de loin est le mal fait par un tiers humain. Ătre victime dâun mauvais sort ou dâun envoĂ»tement » causĂ© par lâenvie quâĂ©prouve autrui est lâexplication la plus frĂ©quente de toutes sortes de dĂ©sordres, quâil sâagisse dâun projet quâon ne parvient pas Ă rĂ©aliser, dâune dĂ©ception amoureuse, dâun emploi quâon ne trouve pas, dâune mauvaise ambiance entre collĂšgues40. La jalousie survient toujours sans que la victime soit en rien responsable Vous ne le mĂ©ritez pas, vous avez rendu beaucoup de services aux gens », Il y a des personnes qui, dĂšs que vous tournez le dos, vous mettent le couteau derriĂšre », insiste Guirassy. Elle peut avoir un motif discernable la rivalitĂ© entre femmes au sujet dâun mĂȘme homme, la compĂ©tition entre deux personnes Ă propos dâune promotion, par exemple ; elle peut aussi ne trouver aucune explication claire MĂȘme si vous ĂȘtes habillĂ©e le plus simplement du monde, vous avez des problĂšmes avec les femmes », remarque Diallo. VulnĂ©rable et fragile par nature, la personne lâest aussi parce quâelle ne peut maĂźtriser les effets de son comportement lâostentation ne pas cacher son bonheur, sa rĂ©ussite Ă©veille irrĂ©mĂ©diablement lâenvie, tout comme son contraire, la discrĂ©tion. Et câest Ă une dĂ©stabilisation et Ă une dĂ©possession de soi encore plus grandes de cet individu fragile que parvient lâattaque occulte. 36Les mauvais sorts, lâ envoĂ»tement » qui rĂ©sultent de lâenvie sâexpriment de diverses maniĂšres directement par le regard et les paroles de la personne malintentionnĂ©e ; on connaĂźt bien le mauvais Ćil », source de tous les dangers, la mauvaise bouche » qui met en pĂ©ril la rĂ©putation dâun homme ou dâune femme. Mais le plus souvent, câest par la mĂ©diation dâun marabout ou dâun autre spĂ©cialiste que le sort est lancĂ© ; les vecteurs essentiels en sont la nourriture et la boisson, tout aliment pouvant receler des substances malĂ©fiques41. Mais Ă Paris, il est aussi trĂšs frĂ©quent que les sorts soient forgĂ©s Ă partir du nom de la personne Ă atteindre et consistent en incantations prononcĂ©es Ă distance. 37La palette des raisons du malheur que mettent en avant les marabouts parisiens est donc riche, mĂȘme si elle sâest rĂ©duite au regard du contexte africain ; rappelons que dans le Coran, seules trois causes du mal sont dĂ©noncĂ©es la nature, les hommes, les gĂ©nies. Quant aux spĂ©cialistes de la ruqiya42, ils retiennent, pour leur part, Ă©galement trois causes la sorcellerie, le mauvais Ćil, les djinns, les symptĂŽmes de chacune Ă©tant prĂ©cisĂ©ment dĂ©crits. Sâagissant des marabouts, cette diversitĂ© peut sâexpliquer par le maintien, Ă Paris, de certains schĂ©mas vivifiĂ©s et remodelĂ©s dans ce nouvel espace, comme on en a vu un exemple Ă propos des djinns, et mĂȘme, dans une moindre mesure, avec les sorciers. Elle trouve aussi sa source dans la rotation rapide des marabouts, dont certains arrivent tout droit dâAfrique en connaissant peu de choses du contexte parisien. La culture propre Ă chacun joue aussi son rĂŽle, introduisant des choix individuels. Il semble donc difficile de donner une interprĂ©tation univoque de cette variĂ©tĂ© des causes. Cependant on doit noter une certaine uniformisation du vocabulaire employĂ© pour les exprimer, phĂ©nomĂšne analogue Ă celui dĂ©jĂ constatĂ© pour la qualification de lâaction occulte. Ce nivellement va jusquâĂ lâemploi dâun vocabulaire de style new age, certains marabouts parlant dâ une espĂšce dâesprit » et de mauvaises ondes », ou dâ ondes nĂ©gatives » pour Ă©voquer aussi bien le malĂ©fice de djinns que lâaction nĂ©faste dâun tiers. Sâagit-il dâun ajustement stratĂ©gique Ă la clientĂšle, dâune preuve supplĂ©mentaire de la fluiditĂ© des catĂ©gories dâanalyse ? Ou dâune vĂ©ritable Ă©volution de celles-ci ? Ici encore, une rĂ©ponse unique ne semble pas sâimposer. 38Il nâen reste pas moins que de toutes les causes dâinfortune, les attaques humaines dues Ă lâenvie se dĂ©tachent nettement. Ce fait est particuliĂšrement marquĂ© lors des consultations radiodiffusĂ©es, comme si cette cause dâinfortune constituait une base commune aux diffĂ©rents auditeurs frĂ©quentant lâantenne. Comment expliquer cette prééminence ? Comme on lâa dĂ©jĂ notĂ©, les problĂšmes soumis aux marabouts ont tous un point commun ils tĂ©moignent de la dĂ©stabilisation de la personne, de sa fragilisation. Cet Ă©tat intime entre particuliĂšrement en correspondance avec la prĂ©carisation sociale quotidiennement subie ou violemment redoutĂ©e par un nombre croissant dâhabitants de la France contemporaine, quâil sâagisse du domaine de lâemploi ou de celui des sentiments et de la famille. Les rĂšgles du travail comme les formes de rapport Ă autrui43 sont en plein bouleversement, menaçant les vies individuelles. Sans doute, dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, les situations de lutte, de concurrence avec des semblables ayant les mĂȘmes besoins et les mĂȘmes dĂ©sirs que soi, sont-elles si frĂ©quemment vĂ©cues quâelles suffisent Ă dĂ©signer ces rivaux comme cause de toutes les difficultĂ©s. Sans doute aussi, dans une sociĂ©tĂ© qui proclame lâĂ©galitĂ© des chances, la rĂ©ussite de certains attise t-elle avec plus dâacuitĂ© lâenvie. 39Qui sont ces semblables qui, par leurs paroles, par leur regard ou par la mĂ©diation dâun spĂ©cialiste, causent le malheur ? La famille reste le grand creuset des malĂ©fices â famille restĂ©e au loin pesant sur lâimmigrĂ© qui semble sâĂ©manciper, mais aussi ancienne Ă©pouse ou ancien ami dâun homme ou dâune femme ayant reformĂ© un nouveau couple, parents sâimmisçant dans la vie de leurs enfants, et tout degrĂ© de parentĂ© Les proches sont devenus les ennemis no 1 », constate un marabout diagnostiquant le mauvais sort dont est atteinte sa consultante. Mais la proximitĂ© dĂ©passe largement ce cadre collĂšgues de travail, voisins, relations de toute nature peuvent ĂȘtre incriminĂ©s. La rivalitĂ© sâexprime aussi de façon plus gĂ©nĂ©rale et câest, au-delĂ mĂȘme de lâentourage direct, de tout lien identifiable, chaque membre de la sociĂ©tĂ© qui peut ĂȘtre suspectĂ©, quâil soit dĂ©signĂ© par un singulier on », une personne », ou par un collectif les gens », tout le monde ». 40Expliquer cette gĂ©nĂ©ralisation par un procĂ©dĂ© dâeuphĂ©misation ou de mĂ©taphorisation classique dans la dĂ©nomination du malheur44 et des pratiques qui lui sont liĂ©es nâest pas suffisant. Il semble plutĂŽt que ces dĂ©signations trĂšs larges visent Ă intĂ©grer dans un mĂȘme ensemble tous les citadins sans distinction, de les sortir dâun inconnaissable inquiĂ©tant pour en faire les partenaires potentiels dâune compĂ©tition pour laquelle les marabouts sont supposĂ©s armer leurs consultants. On a lĂ une maniĂšre assez paradoxale de faire sentir que tous les habitants dâun mĂȘme lieu, et au-delĂ , sont liĂ©s dans la concurrence et la lutte, une maniĂšre paradoxale de faire sociĂ©tĂ© ». Formes et buts du travail » maraboutique 41Il est impossible, dans le cadre de cet article, de dĂ©crire en dĂ©tail tous les procĂ©dĂ©s mis en Ćuvre par les marabouts pour la seconde phase de lâaction quâils proposent rĂ©duire lâinfortune aprĂšs en avoir dĂ©terminĂ© la cause. PrĂ©cisons que, de mĂȘme que certains consultants se contentent dâune divination, dâautres ne se soucient guĂšre de cette premiĂšre phase et sont entiĂšrement tendus vers la rĂ©solution de leur problĂšme. 42On se contentera de mentionner la fabrication de diverses formes de talismans pour laquelle plusieurs types de connaissance sont nĂ©cessaires celle des moments favorables, celle des noms dâAllah, dâanges et de djinns Ă invoquer, celle des versets Ă utiliser, Ă Ă©crire, celle des procĂ©dures Ă©sotĂ©riques de calcul abadjada, celle des vĂ©gĂ©taux et matiĂšres minĂ©rales ou animales Ă adjoindre aux Ă©critures. Ă propos de lâĂ©criture, il faut noter que, de mĂȘme que les djinns sont rĂ©putĂ©s agir sur la personne, en bien ou en mal, de mĂȘme les versets et la lettre coranique sont, dans lâoccultisme musulman, rĂ©putĂ©s capables de mouvoir le monde et ses crĂ©atures. La part de lâĂ©crit et celle des autres matiĂšres est variable selon les marabouts. Comme on peut sây attendre, le milieu parisien nâest pas toujours favorable Ă ces crĂ©ations artisanales et les marabouts sâefforcent, parfois avec difficultĂ© dans bien des domaines, de pallier le manque de tel produit, de telle plante45. Lâune des Ă©volutions les plus marquantes Ă Paris est la prĂ©dominance de lâĂ©crit sur lâusage de matiĂšres introuvables dans ce contexte. 43Les mĂȘmes procĂ©dĂ©s sont utilisĂ©s pour confectionner non des talismans Ă porter sur soi, Ă placer dans tel endroit de sa maison, Ă jeter dans lâeau courante, ou encore Ă brĂ»ler, mais des lotions bains » que le consultant doit se passer sur le visage ou le corps selon les cas, et plus rarement des potions. 44Le travail » comporte aussi la prescription faite au consultant dâoffrandes sacrificielles sadaqa, pratique frĂ©quente mais seulement tolĂ©rĂ©e par lâislam. Le but de ce sacrifice est de donner la route », dâ accĂ©lĂ©rer le processus ». Ainsi Sakho propose-t-il Ă sa consultante qui ne parvient pas Ă obtenir un prĂȘt immobilier dâapporter Ă la mosquĂ©e de Paris trois kilos de sept fruits diffĂ©rents ; mais la destination de lâoffrande peut sortir totalement dâun contexte musulman. Dans le domaine du sacrifice, lâĂ©volution du rituel est sensible tenant compte de la lĂ©gislation française en matiĂšre dâabattage, de lâhorreur du sang que manifestent la plupart de leurs clients dâorigine française, de la difficultĂ© Ă se procurer un animal vivant en ville, de nombreux marabouts remplacent le sacrifice animal coq, mouton par celui de fruits, de lait, de tissu, de papier, dâargent46. LâĂ©tablissement des Ă©quivalences sâaccompagne dâune certaine spiritualisation, oĂč plus que le don lui-mĂȘme, câest lâintention du sacrifiant niyya, le sentiment intĂ©rieur qui est valorisĂ©. Cette tendance est dĂ©celable aussi dans la destination du sacrifice, qui tend Ă se confondre avec une simple charitĂ© », terme dâailleurs frĂ©quemment employĂ© par les marabouts. Cependant certains dâentre eux imposent coĂ»te que coĂ»te la matĂ©rialitĂ© du don, lâexactitude des gestes rituels. On assiste donc, Ă Paris, non Ă une Ă©volution linĂ©aire du rituel vers moins de substance et plus dâindividualisation mais au maintien de tendances contraires. Cette dynamique semble ĂȘtre au fondement du succĂšs des marabouts Ă Paris, de façon globale et dans la carriĂšre » de chacun dâeux elle repose sur un subtil Ă©quilibre entre une naturalisation » des pratiques â phĂ©nomĂšne quâon a pu souligner plus haut Ă propos du nivellement du vocabulaire utilisĂ© â et la persistance de gestes, de schĂ©mas interprĂ©tatifs directement venus de la culture islamo-africaine des marabouts, persistance jouant un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la distanciation exotique recherchĂ©e par certains consultants français. 45Enfin ces talismans et ces sacrifices ne sauraient ĂȘtre efficaces sans les priĂšres nocturnes que les marabouts doivent rĂ©citer, dans des endroits purifiĂ©s. Le choix des versets et invocations utilisĂ©s pour chaque cas, ainsi que le nombre de rĂ©citations nĂ©cessaires sont la partie la plus secrĂšte et la plus personnelle de leur travail ». Comme dans le soufisme, la prononciation mĂȘme des priĂšres vaut plus que leur sens. Ici encore le contexte parisien a modifiĂ© la pratique, et la rĂ©clusion khalwa de plusieurs jours dans un endroit isolĂ©, loin de toute souillure, assortie dâun jeĂ»ne, pendant lequel le marabout doit passer la continuitĂ© de son temps en priĂšres, est en voie de disparition. 46La signification de tous ces gestes nâest en gĂ©nĂ©ral pas donnĂ©e au consultant, seul compte le respect scrupuleux du rituel et des indications prescrites. Ce mystĂšre qui entoure toutes les pratiques magico-religieuses laisse toute latitude pour un cheminement parallĂšle, une invention personnelle du sens â possibilitĂ© particuliĂšrement bienvenue dans le cas dâune clientĂšle multiculturelle comme lâest celle des marabouts. 47Il semble inutile de souligner ce que ce travail » maraboutique peut avoir en commun avec dâautres pratiques de dĂ©livrance des sorts ou de guĂ©rison, tant contemporaines que plus anciennes. Il nous semble plus intĂ©ressant dâanalyser la façon dont les marabouts Ă©voquent leur travail », qui en rĂ©vĂšle mieux le fondement. 48Les termes utilisĂ©s pour qualifier le travail » sont les antonymes de ceux employĂ©s pour lâaction occulte le travail » vise Ă dĂ©bloquer la chance », enlever le blocage de ce quâon a jetĂ© sur [lui] ». Plus profondĂ©ment, il sâagit de dĂ©gager », de nettoyer la personne », de la sĂ©parer » des influences nĂ©fastes quâelle a subies lâattaque occulte est une souillure dont il faut purifier lâindividu. Puis il est nĂ©cessaire de rĂ©aliser une protection », un blindage », un mur de dĂ©fense » autour dâelle pour la rendre inattaquable. Câest principalement le corps de la personne, par les amulettes portĂ©es trĂšs serrĂ©es contre la poitrine ou autour du cou, par les bains purificateurs et protecteurs, qui est le support de ce travail de dĂ©livrance. Les expressions employĂ©es pour dĂ©finir ces actions Ă©voquent tout Ă fait la reprĂ©sentation du corps-forteresse quâon trouve chez GhazzĂąli, auteur du xiie siĂšcle dont la pensĂ©e a amplement influencĂ© les pratiques maraboutiques comme une forteresse assiĂ©gĂ©e, il doit ĂȘtre dĂ©fendu contre ses ennemis et ses portes doivent ĂȘtre gardĂ©es. 49Bien sĂ»r, selon une dialectique subtile du bien et du mal, lâ attachement » qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© contre la personne du consultant pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă son profit sur une tierce personne. Ainsi Sakho propose Ă Myriam de fabriquer un cadenas pour attacher » sa maĂźtresse de stage qui refuse depuis des semaines de lui signer son contrat. 50Enfin le travail vise Ă restaurer lâ Ă©quilibre » et la stabilitĂ© » de la personne, anĂ©antissant lâeffet des accidents et des dĂ©sordres qui bouleversent sa vie. Ce souci de la personne elle-mĂȘme explique que les marabouts dĂ©tournent leurs consultants du dĂ©sir de connaĂźtre lâauteur du malĂ©fice qui les accable â lâun des autres objectifs de cette position Ă©tant, bien sĂ»r, la mĂ©diatisation de la violence Il vaut mieux sâoccuper de la personne que de savoir qui a fait ça », affirme Guirassy. Sans doute, aussi, ce repli est-il une consĂ©quence de la difficultĂ©, dans le contexte complexe dâune grande ville, Ă dĂ©terminer un coupable alors que chacun appartient Ă des rĂ©seaux multiples de relations. Centrer lâaction sur la personne nâempĂȘche cependant pas la prise en compte de tout son entourage Ă travers elle, il sâagit, comme le dit encore Guirassy, de maintenir des familles au bord de lâĂ©clatement ». Cette restauration repose, en outre, sur un art de la mesure » et de la limite » faire un usage immodĂ©rĂ© dâun bain », de mĂȘme que, pour le marabout lui-mĂȘme, accĂ©der aux demandes excessives de certains clients47 risque dâavoir un effet contraire au but recherchĂ©. On retrouve ici les propriĂ©tĂ©s bien connues du pharmacon, Ă la fois bĂ©nĂ©fique et malĂ©fique. 51MĂȘme si, dans la rĂ©alitĂ© de leur comportement, certains consultants se montrent sourds Ă cette mise en avant des limites et avides dâassouvir coĂ»te que coĂ»te leur dĂ©sir, on peut apprĂ©cier combien ces termes dâ Ă©quilibre », de stabilitĂ© », de mesure » appliquĂ©s Ă la personne, entrent en rĂ©sonance avec les buts de maintes pratiques contemporaines visant le bien-ĂȘtre individuel et le dĂ©veloppement personnel. 52Mais, au-delĂ de cet idĂ©al de restitution de soi et de resocialisation, câest une personne bien particuliĂšre qui se profile derriĂšre le travail » maraboutique, une personne dont la rĂ©ussite personnelle est considĂ©rĂ©e comme lĂ©gitime. Câest dâabord lâentreprise individuelle qui est valorisĂ©e Vous nâĂȘtes pas fait pour travailler et attendre quelque chose Ă la fin du mois », assure Diaby Ă sa cliente qui veut ouvrir un commerce, entendant par lĂ que lâinitiative, lâautonomie, lâaudace sont prĂ©fĂ©rables au salariat ; Gassama va plus loin dans ce sens Vous ĂȘtes fait pour gouverner, pas pour ĂȘtre commandĂ© », assĂšne-t-il Ă son consultant dont tous les projets Ă©chouent. Notre marabout mĂ©diatique fournit, quant Ă lui, une explication trĂšs Ă©clairante des malheurs qui lui sont soumis, quâil attribue Ă lâenvie Quelquâun qui commence Ă briller, tout marche bien pour la personne et un moment on est trĂšs jaloux de cette personne, on passe par des travaux occultes pour bloquer sa chance [âŠ]. » Il faut accepter la volontĂ© de Dieu, il faut savoir que quand quelquâun est en avance, câest le Dieu qui lui a donnĂ© cette chance, il ne faut pas que je lui en veux pour lui faire du mal et pour stopper sa chance [âŠ]. » 53Ne trouve-t-on pas ici, dans lâislam des marabouts, un Ă©cho des thĂšses dĂ©fendues par Weber 1989 dans LâĂthique protestante et lâesprit du capitalisme, lâoriginalitĂ© Ă©tant que la sorcellerie est la ressource de ceux qui ne sont pas Ă©lus autant que de ceux qui le sont ? De fait, la recherche de protection contre cette sorcellerie qui pourrait faire descendre » lâindividu est une constante trĂšs contemporaine dans la clientĂšle de bien des spĂ©cialistes de lâocculte, tels ces chamanes corĂ©ens Ă©tudiĂ©s par Kendall 1996 dans un article au titre trĂšs Ă©vocateur. 54Mais cette attention portĂ©e Ă la personne nous oriente Ă©galement vers un autre rĂŽle du travail » maraboutique. Vers un autre rĂŽle 55Dans la conception maraboutique, la personne est soumise Ă des forces qui peuvent ĂȘtre sources de malheur, et lâon a vu lâĂ©ventail de celles qui Ă©taient diagnostiquĂ©es Ă Paris. Pourtant toutes ces sources ne sont pas quâextĂ©rieures Ă lâindividu. Lui-mĂȘme peut ĂȘtre mis en cause. Ainsi, Ă une femme anxieuse de savoir si son mari va revenir, TourĂ© rĂ©pond Tout dĂ©pend de vous. » Ă une consultante dont le couple se dĂ©fait, Guirassy assĂšne Il faut vous calmer. Vous ĂȘtes lâauteure de ces perturbations », dĂ©mentant nettement lâinterprĂ©tation que celle-ci veut entendre et quâelle suggĂšre il y aurait quelquâun » â un ensorcellement â entre elle et son mari. Ici encore, chaque marabout a sa propre panoplie de causes, reposant sur des cultures individuelles, sur des analyses personnelles des attentes de leurs clients ; certains marabouts sont plus enclins que dâautres Ă souligner le rĂŽle du consultant lui-mĂȘme et de sa subjectivitĂ© comme source premiĂšre de ses difficultĂ©s. TourĂ© va mĂȘme jusquâĂ se gausser de ses propres collĂšgues qui ne parlent que de shejtan ou de sort. Mais en examinant de prĂšs le dialogue qui sâinstaure dans les consultations, on constate que souvent plusieurs causes sont Ă©voquĂ©es en mĂȘme temps. Ainsi Ă un homme que sa femme veut quitter aprĂšs 20 ans de mariage, Dabo rĂ©pond que cette derniĂšre est sous lâinfluence dâune tierce personne et quâil va faire quelque chose » pour quâelle change dâavis mais il demande aussi Ă lâhomme de rĂ©flĂ©chir, de changer dâattitude Ă son Ă©gard⊠Chez Anna qui Ă©choue aux examens alors quâelle travaille beaucoup, Mohammed diagnostique un blocage » dĂ» Ă son entourage⊠mais il ajoute Vous ĂȘtes stressĂ©e, je vous demande de vous tranquilliser⊠» Câest donc souvent un langage aux voix multiples que tient le marabout, oĂč la mise en cause dâun tiers nâexclut pas la prise en compte dâun individu responsable de ses propres actes. 56Il paraĂźtrait abusif dâattribuer lâĂ©mergence de telles causes au contexte parisien puisquâelles existent depuis longtemps dans les villes africaines. De mĂȘme, il ne paraĂźt plus trĂšs pertinent, du moins plus trĂšs actuel de considĂ©rer, comme le fit naguĂšre AugĂ© 1975, que le passage de la conception persĂ©cutive » Ă la culpabilitĂ© individuelle » sâexplique par la modernitĂ© et lâurbanisation. Comme le montrent de rĂ©centes analyses menĂ©es dans les villes africaines Marie 1997a, le fait saillant est au contraire la variĂ©tĂ© et la coexistence des systĂšmes de rĂ©fĂ©rence. Câest bien cette mĂȘme tension que lâon peut constater Ă Paris, dĂ©mentant toutes les conceptions trop linĂ©aires de lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s. 57Mais cette mise en exergue du sujet individuel, contribue aussi Ă modifier le rapport entre le consultant et son marabout, et Ă confĂ©rer Ă ce dernier un nouveau rĂŽle celui non plus ou non plus seulement de devin capable de rĂ©duire lâinfortune, mais de nĂ©gociateur et de conseiller. Le temps des consultations parisiennes est Ă©maillĂ© dâexhortations intimĂ©es sur un ton dâautoritĂ© Ne vous laissez pas abattre », ou Je vous demande de ne pas vous inquiĂ©ter, mettez-vous dans votre tĂȘte que vous allez rĂ©ussir », ou encore Gardez confiance en vous ». Certains conseils sont mĂȘme prodiguĂ©s hors de toute divination Ce nâest pas une question de mĂ©diumnitĂ© », dit TourĂ©, qui donne Ă sa consultante des arguments pour quâelle rĂ©ussisse Ă obtenir de son ami un mariage halĂąl, fait Ă cette jeune fille des remontrances sur ses mauvaises relations avec son pĂšre Ă propos dâun hĂ©ritage, incite cette jeune femme Ă abandonner sa relation avec un homme mariĂ©. Il sâagit parfois simplement de dĂ©samorcer une crise Vous ne souffrez pas trĂšs gravement, ce nâest pas tellement dramatique » remarque Gassama. Sans trouver des causes occultes Ă chaque question qui leur est soumise â et rĂ©sistant parfois, en cela, aux pressions de leurs clients â les marabouts se font les mĂ©diateurs dâune morale sociale issue de lâislam48, jouent les rĂŽles de conseillers et de consolateurs Il y a des gens qui ne supportent pas leur problĂšme, il faut les rassurer, les consoler » dit Diaby qui ajoute Partager sa douleur, en parler, câest dĂ©jĂ un pas vers la solution. » MĂȘme les marabouts du cabinet mĂ©diatique disent offrir le cĂŽtĂ© humaniste, un regard, une Ă©coute, un conseil moral pour attĂ©nuer la douleur »49. Quâil soit bien ou mal assumĂ© par les marabouts, ce rĂŽle dâ Ă©couteur »50 que leurs consultants leur font jouer Ă Paris nâest pas nĂ©gligeable, au point que certains se plaignent dâĂȘtre dĂ©sormais consultĂ©s par leurs clients Ă tout propos⊠58On pourrait certes dire que, venus Ă Paris pour voir quelque chose » et y gagner leur vie, les marabouts retrouvent dans ce nouveau contexte la fonction de nĂ©gociateur et de rĂ©gulateur de conflits qui est aussi souvent la leur en Afrique ; ce rĂŽle dĂ©borde celui de voyant dans lequel ils se sont coulĂ©s dĂšs leur arrivĂ©e en France. Mais cette interprĂ©tation est incomplĂšte car le fait marquant est que cette demande dâĂ©coute et de conseil leur est faite par des consultants de toutes origines. Ainsi ce que Marie, jeune femme française, retient des marabouts quâelle a longuement frĂ©quentĂ©s Ă la suite dâun chagrin dâamour, ce nâest ni les divinations, ni le travail » quâils ont fait pour elle â travail envers lequel elle a dâailleurs eu souvent un recul critique â, mais prĂ©cisĂ©ment les contacts chaleureux, les discussions, la disponibilitĂ©, la compassion, les encouragements. 59Dans la France contemporaine, oĂč la fragilitĂ©, lâinstabilitĂ© marquent les vies ordinaires, ce rĂŽle jouĂ© par les marabouts â par eux mais aussi par bien dâautres personnages51 â semble traduire le fort besoin dâinstances mĂ©diatrices ou de relais de mĂ©diation, mĂ©diations plus lĂ©gĂšres, plus improvisĂ©es, plus fugaces que les institutions existantes. Haut de page Bibliographie AubrĂ©e, Dynamiques comparĂ©es de lâĂglise Universelle du Royaume de Dieu au BrĂ©sil et Ă lâĂ©tranger », in Bastian, F. Champion & K. Rousselet dir., La globalisation du religieux, Paris, LâHarmattan 113-124. 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Haut de page Notes 1 Il sâagit dâune Ăglise nĂ©o-pentecĂŽtiste dâorigine brĂ©silienne implantĂ©e Ă Paris depuis 1992, dont les fidĂšles sont, depuis 1998, presque exclusivement dâorigine africaine, voir Dard 2003. 2 Sur la constitution de cette clientĂšle, voir Kuczynski 2002 309 et sq.. 3 GeschiĂšre 1995 dans le cadre du Cameroun, Bubandt 2006 dans le cadre de lâIndonĂ©sie. 4 Comme câĂ©tait le cas dans lâex-URSS. 5 Le matĂ©riau utilisĂ© rĂ©sulte dâune enquĂȘte intensive menĂ©e auprĂšs de marabouts parisiens dans les annĂ©es 1990 et poursuivie plus longtemps auprĂšs dâun petit nombre dâentre eux, ainsi que dâenregistrements dâĂ©missions en direct sur deux radios communautaires de la bande FM lâune maghrĂ©bine, lâautre antillaise animĂ©es par un mĂȘme marabout â reprĂ©sentant une vingtaine dâheures et plus de 200 consultations. 6 Ce cas est analysĂ© en dĂ©tail dans Kuczynski 2007. 7 Dans son ouvrage concernant notamment lâĂ©conomie du charisme dans cette ville, Soares 2005 134 cite, comme Gibbal, le cas dâun chauffeur particuliĂšrement bien protĂ©gĂ© », puisquâil Ă©chappait aux accidents que lâĂ©tat de sa voiture et des routes pouvait faire redouter. 8 En particulier ceux de DaniĂšle Hervieu-LĂ©ger 1999. 9 Voir Ă ce sujet Benoist 1996 et une description de ce phĂ©nomĂšne au Cameroun dans Monteillet 2005. 10 Expression empruntĂ©e Ă lâarticle dâAlain Marie 1997b, qui traite des liens quâun individu noue ou cherche Ă dĂ©nouer avec sa communautĂ© originelle. Sur les liens entre sorcellerie et migration, voir Bouly de Lesdain 1994. 11 Merci Ă Constant HamĂšs pour cette information. Voir son article dans ce numĂ©ro. 12 Selon le TĂąrikh al-sudan xviie siĂšcle, la prospĂ©ritĂ© de la ville de DjennĂ© et de ses commerçants aurait Ă©tĂ© assurĂ©e par les actions et priĂšres de lettrĂ©s de la ville. 13 Du moins momentanĂ©ment⊠14 En poular djilul. Câest le cas dans lâexemple de Khadi Ă©voquĂ© plus haut. 15 Contrairement au jet de cauris. Le listikhar arabe istikhĂąra est issu de lâincubation grecque. 16 Dâau moins une nuit, nĂ©cessaire au rĂȘve. 17 LittĂ©ralement association » de lâislam avec dâautres pratiques. Lâun des thĂ©ologiens qui a inaugurĂ© cette condamnation est le hanbalite Ibn Taymiyya 1263-1328. 18 Le terme ruqiya est dĂ©rivĂ© de la racine arabe signifiant faire des incantations. Sur les usages de la ruqiya dans les dĂ©buts de lâislam, voir HamĂšs 2007 37-40. Voir aussi la description de la formation et des pratiques dâun guĂ©risseur pratiquant la ruqiya dans Khedimellah 2007. 19 La doctrine salafiste la plus rigoureuse considĂšre la mĂ©decine prophĂ©tique dans sa totalitĂ© comme bidâa, innovation blĂąmable. 20 De la biographie de ces auteurs figurant en quatriĂšme de couverture, on peut dĂ©duire que ce livre nâest pas antĂ©rieur Ă lâannĂ©e 1997. Les auteurs appartiennent au mouvement tabligh. 21 On trouve sur lâInternet un trĂšs grand nombre de sites dĂ©volus Ă la ruqiya, indiquant pour des cas bien identifiĂ©s, les versets Ă prononcer, les produits Ă ajouter telle lâhuile de graine noire », nigelle ». Certains de ces sites offrent mĂȘme la possibilitĂ© de tĂ©lĂ©charger des textes et des psalmodies de priĂšres de protection. 22 Câest le titre de lâĂ©mission que fit, dans les annĂ©es 1994-1995, un marabout sur les ondes dâune radio de la bande FM. 23 Les termes par lesquels sont dĂ©signĂ©s les personnes et les actes relatifs Ă lâintervention des marabouts sont toujours euphĂ©miques. 24 Lâattachement excessif de leurs clients Ă un homme ou une femme quâil sâagirait de faire revenir Ă tout prix, ne manque pas de troubler bien des marabouts mĂȘme si, gagne-pain oblige, certains accĂšdent Ă ces dĂ©sirs. 25 Dans lâislam maraboutique, les lieux souterrains, les seuils, les endroits trĂšs frĂ©quentĂ©s tels les marchĂ©s sont les repaires privilĂ©giĂ©s des gĂ©nies. 26 Câest le français qui sert de lingua franca Ă la pratique maraboutique en France. 27 Câest dâailleurs le terme attacher » quâemploient les lycĂ©ens dont les propos et pratiques sont analysĂ©s dans Gibbal 1974 641. 28 La sourate CXIII, 4, condamne les souffleuses dans les nĆuds ». Certains marabouts utilisent cependant cette pratique, dont lâeffet est censĂ© ĂȘtre plus rapide que la fabrication dâamulettes. On retrouve ici le souci du gain de temps imposĂ© par le contexte parisien â qui a cependant son revers car les actions rapides sont rĂ©putĂ©es peu durables. 29 Quâon pense, par exemple, au nouage de lâaiguillette, malĂ©fice connu dans la tradition europĂ©enne mĂ©diĂ©vale, visant Ă rendre un homme impuissant. 30 Version ouest-africaine de lâarabe djinn. 31 Mais dans certains cas particuliĂšrement rĂ©calcitrants, lorsquâil sâagit de faire du mal, ce sont des djinns peu recommandables qui sont invoquĂ©s, avec une demande de pardon faite Ă Allah, voir un exemple dans Kuczynski 2007. 32 Il sâagit du nom propre de la personne et non de son patronyme. 33 Ils ne coĂŻncident souvent pas avec les orifices du corps humain, et le degrĂ© dâefficacitĂ© de chaque point cerveau, os, moelle, etc. varie selon les marabouts. 34 Câest-Ă -dire quâil nâest plus conscient de ce quâil fait. 35 Au sens de la witchcraft dâEvans-Pritchard. 36 Il faut noter que le terme de soucougnan est employĂ© dans ce sens aux Antilles, voir Henry Valmore 1988 72. 37 Lâauteur Ă©voque le milieu dakarois. 38 Sourates CXIII et CXIV. 39 En arabe, lâune des dĂ©signations du malheur est banĂąt giyar filles des vicissitudes du sort Sublet 2003 286. 40 Câest ce type de cas que lâon dĂ©signe au SĂ©nĂ©gal par maraboutage ». 41 Voir remarque identique Ă propos de lâaction malĂ©fique en milieu camerounais parisien dans Bouly de Lesdain 1994 158. 42 DâaprĂšs le manuel signalĂ© ci-dessus. 43 Dont lâune des formes est la fragilitĂ© des couples. 44 Voir Ă ce sujet Sublet 2003 qui commente 72 mĂ©taphores dĂ©signant le malheur en arabe. 45 Sur le contenu des talismans et des textes employĂ©s, voir HamĂšs 1997. 46 Toutes matiĂšres qui, par ailleurs, sont bonnes Ă sacrifier câest en principe la divination qui indique le type dâoffrande nĂ©cessaire. 47 Ce que, cependant, certains marabouts, pris par la pression de la clientĂšle et du marchĂ©, ne manquent pas de faire. 48 Morale parfois assouplie au regard de la stricte norme islamique. 49 1995, sur les ondes de la radio France-Maghreb. 50 RĂŽle quâon ne peut confondre avec celui dâun psychothĂ©rapeute, quel quâil soit, mĂȘme si ce rĂŽle de conseiller repose partiellement sur une fine observation des gestes, des dires du consultant. 51 Quâon pense, par exemple, Ă lâessor du de page Table des illustrations Titre BĂ©nin, Fon bĂČcyÉÌ pour empĂȘcher un supĂ©rieur de revenir sur la faute dâun subordonnĂ© LĂ©gende bĂČcyÉÌ, littĂ©ralement bĂČ, objet dont la puissance est activĂ©e par un traitement particulier et cyÉÌ, enveloppe corporelle du mort, son dĂ©signe toute reprĂ©sentation humaine sculptĂ©e, et est toujours considĂ©rĂ©e comme une chose-dieu, Ă la fois singuliĂšre mais reproductible, dont la puissance tient plus Ă sa prĂ©sence quâĂ ses facultĂ©s de reprĂ©sentation. Voir Jean Bazin, Retour aux choses-dieux », in C. Malamoud & Vernant dir., Corps des dieux Le temps de la rĂ©flexion, 7, pp. 253-273, 1986. URL Fichier image/jpeg, 108k Titre BĂ©nin, NagĂŽ, bĂČcyÉÌ pour tuer un ennemi URL Fichier image/jpeg, 100k Titre Sud-Togo, Ewe, bĂČcyÉÌ pour unir un couple pour la vie URL Fichier image/jpeg, 116k Titre Sud-BĂ©nin, Aja-Fon, bĂČcyÉÌ pour unir un couple pour la vie URL Fichier image/jpeg, 102k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Liliane Kuczynski, Attachement, blocage, blindage », Cahiers dâĂ©tudes africaines, 189-190 2008, 237-265. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Liliane Kuczynski, Attachement, blocage, blindage », Cahiers dâĂ©tudes africaines [En ligne], 189-190 2008, mis en ligne le 08 avril 2011, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Droits d'auteur © Cahiers dâĂtudes africainesHaut de page
Croireau destin imparti pour le bien et le mal fait partie des piliers de la foi. Allah nous a demandĂ© de l'invoquer, de l'implorer en ayant la conviction et la certitude qu'Il va nous exaucer. Dieu sait tout ce que chacun de nous va faire de part Sa science ancienne. LâaumĂŽne aussi peut Ă©liminer (chasser) des Ă©preuves
Gnose - L'Institut Culturel Quetzalcoatl Gnose ICQ dans Anglais Espagnol RĂ©ponse du MaĂźtre SamaĂ«l Aun Weor La prĂ©destination existe de telle maniĂšre que s'il vole, il sera volĂ©, s'il tue, ils le tueront, etc., avec la baguette que nous mesurons, nous serons mesurĂ©s, par loi de rĂ©currence, chacun naĂźt avec son propre destin, mais aussi chacun peut l'aggraver ou l'amĂ©liorer; cela empire si, en plus d'avoir du karma, il continue de faire le mal et cesse de faire le bien, Ă©tant capable de le faire; la souffrance augmente si, en plus, elle dĂ©veloppe une personnalitĂ© fiĂšre, mĂ©chante, vengeresse, intolĂ©rante. Le destin peut ĂȘtre modifiĂ© pour le mieux, faisant de nombreuses Ćuvres de charitĂ©, se consacrant au bien, pratiquant des Ćuvres de misĂ©ricorde, car lorsqu'une loi infĂ©rieure est transcendĂ©e par une loi supĂ©rieure, la loi supĂ©rieure lave la loi infĂ©rieure, c'est ainsi que le destin, Ă chaque action il est modifiĂ©. C'est lĂ que le libre arbitre change le cours du destin. Par exemple, si quelqu'un est agressĂ©, il a quelques secondes pour dĂ©cider, s'il dĂ©cide de frapper et mĂȘme de tuer, il pourrait se retrouver en prison, mais s'il dĂ©cide de contrĂŽler ses Ă©motions, son destin est diffĂ©rent. Devant une invitation Ă la drogue, chacun dĂ©cide de la prendre ou de la refuser et son sort dĂ©pend de sa dĂ©cision. L'adolescente peut ĂȘtre tentĂ©e d'avoir des relations sexuelles, et sa dĂ©cision Ă ce moment-lĂ modifiera son destin. L'erreur est de penser que vous n'avez que cette vie en ignorant la loi du retour et en ignorant les mystĂšres de la mort, mais l'ignorance de la loi n'exempte pas son accomplissement. Quand un bĂ©bĂ© meurt Ă la naissance, cela semble un fait impitoyable, et pourtant c'est la dure leçon pour les parents, qui ont Ă©tĂ© cruels envers leurs enfants dans la vie prĂ©cĂ©dente et avec cette souffrance qu'ils amĂ©liorent, ils apprennent Ă aimer. Le Magazine "La Sagesse de l'Ătre", 86, Chap. La loi du destin.- Đ€á ŃááĐ”Đ·Đ”ĐŒĐž áž
- ÎŐŸŃŐȘá пОáŃŐ· áηáÏĐŸ ĐșŃΔпŃаՊáčáš