ï»żBonjour quand on fait salat el estikhara, on demande Ă  dieu de nous rĂ©aliser notre demande si celle-ci est bonne pour nous, et de lĂ©loigner de nous si elle nest pas bonne pour nous la question que je me pose, si tout est dĂ©cidĂ© bien avant notre naissance et Je reçois rĂ©guliĂšrement des questions sur la notion de Destin, avec des personnes qui se demandent si, finalement, on a vraiment le choix de notre vie et de notre destination dans l’au-delĂ , puisque tout est dĂ©jĂ  Ă©crit. Je vous laisse dĂ©couvrir cet Ă©change lors d’un live Destin a-t-on vraiment le choix ? DĂ©couvrez les autres vidĂ©os de la thĂ©matique Augmenter sa foi Avez-vous trouvĂ© votre rĂ©ponse ? UN HADITH QUE TU DOIS ABSOLUMENT CONNAITRE ! QUEL SENS DONNER À CETTE VIE ?
peuton changer la femme de son destin ?. ça n'a aucun sens, comment peux-tu savoir qu'une femme est celle de ton destin? Citationmiioo a écrit: bonjours j'aimerais s'avoir est t'il possible de changer la femme de
par Lotus, vendredi 20 juillet 2012, 1708 il y a 3680 jours Meditation L'astral peut s'accrocher à certaines personnes qui ont des destins comme ceux mentionnés plus haut, car cela les satisfaits, mais je ne pense pas que l'astral puisse changer un destin. Influencer des choix, oui mais c'est tout.
\n\n \nallah peut il changer notre destin amoureux
Jai fait la priĂšre de consultation mais j’ai eu des signes nĂ©gatifs comme les insultes de sa part et son refus de revenir.J'aimerais savoir si mes invocations peuvent changer le destin pour qu’il revienne Ă  la maison bien que les signes de la priĂšre de consultation soient nĂ©gatifs.Dois-je encore continuer Ă  faire mes invocations et croire Ă  son retour grĂące aux invocations que Si la tendance actuelle se maintient, dans Ă  peine une gĂ©nĂ©ration, plusieurs pays occidentaux, dont la France, seront non seulement majoritairement musulmans, mais Ă©galement rĂ©gi en partie ou en totalitĂ© par la loi islamique. La destinĂ©e d’un peuple tient dans sa dĂ©mographie, mais elle tient tout autant dans sa volontĂ© de durer, de sĂ©curiser ses frontiĂšres et de maintenir vivantes sa langue, sa culture et ses traditions. L’islamisation constitue le plus grand danger auquel les peuples europĂ©ens doivent faire face, elle est bien plus menaçante que les changements dĂ©mographiques; en effet il est toujours possible aprĂšs une ou deux gĂ©nĂ©rations d’assimiler les Ă©trangers, tandis que l’islamisation mĂšne Ă  des changements profonds et irrĂ©versibles, non seulement sur le plan dĂ©mographique, mais davantage en ce qui a trait Ă  l’identitĂ© et Ă  la culture des peuples conquis. Dans cette analyse je me propose de dĂ©gager les Ă©lĂ©ments clĂ©s qui influencent le processus d’islamisation. L’islam aura-t-il fatalement le dernier mot ou peut-on envisager un Ă©ventuel rĂ©veil des peuples europĂ©ens ? Que devra-t-on faire pour assurer le retour des nations europĂ©ennes ? L’islamisation, un flĂ©au Ă  nul autre pareil Imaginons un instant que le monde occidental au dix-neuviĂšme siĂšcle, ait dĂ©cidĂ© de ne pas coloniser les pays islamiques mais de les entourer d’une sorte de cordon sanitaire, dans le but bien arrĂȘtĂ© de les maintenir dans l’état de marasme et de torpeur oĂč ils Ă©taient plongĂ©s. L’Histoire des conquĂȘtes islamiques, les centaines de millions de morts aux mains des soldats d’Allah et les gĂ©nocides culturels des peuples conquis, auraient amplement justifiĂ© une telle dĂ©cision. L’extrĂȘme pauvretĂ©, le dĂ©clin dĂ©mographique des peuples musulmans et leur arriĂ©ration sous tous les plans, les rendaient totalement impuissants. Il aurait donc suffi de les laisser dans l’état oĂč ils Ă©taient pour empĂȘcher toute rĂ©surgence du danger islamique. L’extrĂȘme misĂšre des pays musulmans n’était pas l’Ɠuvre du hasard, les quatre siĂšcles de domination ottomane y Ă©taient pour beaucoup, or les Turcs ottomans Ă©taient musulmans et, malgrĂ© leur statut de grande puissance et leurs tentatives rĂ©pĂ©tĂ©es de dominer l’Europe, n’étaient pas beaucoup mieux nantis sur les plans culturel, scientifique, Ă©conomique, et industriel que les pays qu’ils dominaient au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. PrĂ©tendre, comme le font les musulmans, que l’islam en tant que religion, idĂ©ologie politique et systĂšme d’organisation sociale, n’a jouĂ© aucun rĂŽle dans le marasme civilisationnel de la oumma islamique en dit long sur leur propension Ă  nier l’évidence . La colonisation europĂ©enne des pays islamiques les a sortis pour un temps du marasme. Les progrĂšs spectaculaires dans les champs de l’éducation, de la santĂ© et du dĂ©veloppement Ă©conomique ne sont pas les moindres parmi les bienfaits de l’impĂ©rialisme occidental. Mais contrairement au Japon, Ă  l’Inde, Ă  la CorĂ©e du Sud et Ă  bien d’autres pays, le monde musulman a refusĂ© de s’engager rĂ©solument sur le chemin tracĂ© par l’Occident. Ce refus a une cause et elle est Ă  la source des nombreux problĂšmes auxquels nous sommes confrontĂ©s; c’est l’hostilitĂ© de l’islam envers tout ce qui n’est pas islamique, ce qui le rend incompatible avec la civilisation occidentale en gĂ©nĂ©ral et avec la modernitĂ© en particulier. Entre le progrĂšs tracĂ© par l’Occident et l’islam source de conflits et de misĂšre, la oumma a choisi l’islam avec les rĂ©sultats catastrophiques que tout un chacun est Ă  mĂȘme de constater. L’islamisation, une fuite en avant Il y a un abĂźme qui sĂ©pare l’Occident de l’islam ; croire Ă  la possibilitĂ© de construire un pont entre les deux relĂšve du dĂ©lire ou de la pensĂ©e magique. Face Ă  la civilisation occidentale, l’islam ne peut faire autrement que prendre acte de sa propre dĂ©chĂ©ance et de l’impossibilitĂ© d’y remĂ©dier ; mais une telle dĂ©marche exigerait de la part des musulmans une luciditĂ© hors du commun et un renoncement radical Ă  tout ce qu’ils ont cru et particuliĂšrement Ă  cette parole d’Allah Vous ĂȘtes la meilleure communautĂ©, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blĂąmable et croyez Ă  Allah. Si les gens du Livre les juifs et les chrĂ©tiens croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d’entre eux sont des pervers. » sourate 3 verset 110 Bien des musulmans se sont posĂ©s et se posent encore cette question comment se fait-il qu’Allah ait permis que les gens du livre juifs et chrĂ©tiens dĂ©noncĂ©s par lui comme Ă©tant pervers, obtiennent autant de succĂšs et de bienfaits de sa part, tandis que la communautĂ© musulmane, rĂ©putĂ©e ĂȘtre la meilleure », se dĂ©bat dans l’ignorance et la misĂšre ? » Allah a-t-il voulu Ă©prouver ses fidĂšles, ou peut-ĂȘtre mĂȘme les punir de s’ĂȘtre Ă©loignĂ©s de lui ? » Cette question est restĂ©e longtemps sans rĂ©ponse, Ă  force de se la poser les musulmans ont fini par se convaincre que l’islam n’a rien Ă  voir avec son propre Ă©chec, bien au contraire, c’est le manque d’islam qui explique l’arriĂ©ration des pays musulmans ! L’islam est la solution », tel est le slogan que rĂ©pĂštent Ă  l’envie les frĂšres musulmans et qui s’affiche en gros caractĂšres sur les murs. La solution par l’islam c’est l’islamisation de la sociĂ©tĂ© islamique ; C’est ainsi que la oumma unijambiste » s’est fait couper la jambe restante, dans l’espoir de pouvoir rattraper son retard. La haine islamique, un instrument de conquĂȘte Les multiples modes d’expression du suprĂ©matisme islamique sont autant d’écrans de fumĂ©e derriĂšre lesquels l’islam s’évertue Ă  cacher son Ă©chec. La haine islamique, composante principale du suprĂ©matisme, sert de paravent Ă  la faillite de l’islam, mais elle est aussi l’énergie qui alimente ses projets de conquĂȘte ; dĂ©pourvu de cette haine il se rĂ©vĂšle totalement impuissant. C’est pourquoi il importe que la haine soit constamment alimentĂ©e pour la maintenir Ă©ternellement vivante, sans elle l’islam se dissoudra dans l’Occident et finira par disparaĂźtre. Mais le statut minoritaire de l’islam en Occident l’oblige Ă  doser et moduler l’expression de sa haine. Craignant le ressac, il s’active Ă  la dissimuler derriĂšre les impĂ©ratifs de l’observance religieuse et de la dĂ©votion. Le port du voile par les musulmanes constitue l’exemple le plus connu de cette dissimulation. Il n’existe pas de commandement clairement formulĂ© dans le coran Ă  l’effet que le port du voile est obligatoire pour les femmes, c’est pourquoi les musulmanes de toutes dĂ©nominations n’éprouvaient aucune gĂȘne Ă  se promener tĂȘte nue durant plus d’un demi siĂšcle et ce avec l’assentiment des juristes islamiques. Le voile en tant que signe d’appartenance religieuse est donc un phĂ©nomĂšne rĂ©cent, et l’obligation faite aux femmes de le porter, une innovation injustifiĂ©e. Loin d’ĂȘtre une manifestation de modestie ou de pudeur, le voile est un signe de rejet, il Ă©tablit une barriĂšre sociale et culturelle infranchissable entre musulmans et non-musulmans et il consacre le sĂ©paratisme des communautĂ©s musulmanes. L’islam ne se laisse pas amadouer par l’ouverture de l’Occident Ă  son Ă©gard. La bonne volontĂ©, la bienveillance, l’acceptation, les marques de respect, les appels au dialogue sont pour lui des piĂšges qu’il se doit d’éviter, non qu’il mette en doute la sincĂ©ritĂ© de l’Occident, mais simplement parce qu’il rejette le principe de rĂ©ciprocitĂ©. RĂ©pondre Ă  l’ouverture par l’ouverture c’est renoncer Ă  l’énergie que lui procure la haine, c’est accepter d’ĂȘtre rĂ©duit Ă  l’impuissance. Cependant l’ouverture de l’Occident Ă  son Ă©gard lui offre une opportunitĂ© unique, celle d’exiger et d’obtenir sans contrepartie des gages de cette ouverture, soit des accommodements et des privilĂšges. En les accordant les Occidentaux espĂšrent faciliter l’intĂ©gration des musulmans, en fait ils ne font qu’alimenter leur rejet. L’instrumentalisation de l’hypocrisie et de la mauvaise foi permet Ă  l’islam de voguer dans la mer occidentale sans risque de tempĂȘte. La haine opĂ©rante mais dissimulĂ©e lui permet de livrer une guerre asymĂ©trique Ă  l’Occident, celle-ci ne peut se terminer que par la victoire finale ; il y faut certes du temps mais le temps joue en sa faveur. Il suffit donc de maintenir le cap et d’attendre que la transformation dĂ©mographique fasse son Ɠuvre ; dans trois ou quatre dĂ©cennies ce sera chose faite. AprĂšs avoir dĂ©vastĂ© sans espoir de remĂšde les pays oĂč il est majoritaire, l’islam se promet de rĂ©pĂ©ter le mĂȘme exploit en Occident. Sa conception perverse du succĂšs justifie Ă  ses yeux la destruction de la civilisation. Tel un parasite lĂ©tal qui attaque un hĂŽte, il ne se contente pas de l’exploiter ou de vivre Ă  ses crochets, il s’acharne Ă  le dĂ©truire et se dĂ©truit par la mĂȘme occasion. L’islam n’est pas seulement un danger pour les Occidentaux, il est une calamitĂ© sans nom pour les musulmans eux-mĂȘmes. Un systĂšme immunitaire dĂ©labrĂ© Les pays occidentaux sont atteints, Ă  divers degrĂ©s, d’un triple mal l’étatisme, le marxisme culturel et le mondialisme. Le premier se substitue Ă  la volontĂ© des peuples, le second les endoctrine, les culpabilise et les intimide, le troisiĂšme s’active Ă  effacer leurs frontiĂšres, leurs cultures et leurs traditions. Par leur alliance avec l’islam ils font penser aux cavaliers de l’Apocalypse rĂ©pandant mort et dĂ©solation sur le quart de la terre. Les peuples impuissants et dĂ©pouillĂ©s du droit de choisir leur destin, assistent en spectateurs mĂ©dusĂ©s Ă  la conquĂȘte implacable de leurs pays et de leur continent. Jusqu’à ce jour leur rĂ©sistance, pour autant qu’elle ait pu se manifester, s’est avĂ©rĂ©e faible, dispersĂ©e et sans lendemain. Une distinction doit ĂȘtre Ă©tablie entre le mĂ©contentement et la colĂšre d’un bord et de l’autre l’existence d’une rĂ©sistance organisĂ©e. Le mĂ©contentement et la colĂšre tournent dans le vide et de toute Ă©vidence rien n’a Ă©tĂ© prĂ©vu pour corriger la prĂ©sente situation. Les peuples n’ont plus les moyens lĂ©gaux de renverser la vapeur, leurs institutions, celles qui sont supposĂ©es veiller Ă  leurs intĂ©rĂȘts et les protĂ©ger, se liguent contre eux ; il ne sert donc Ă  rien de faire appel Ă  l’État ou aux Ă©lites, leur trahison les place dans le camp de l’ennemi. Une prise de conscience lucide et dĂ©sabusĂ©e est essentielle, sans elle aucune action cohĂ©rente ne peut ĂȘtre envisagĂ©e et encore moins entreprise. L’exemple de la rĂ©volte des gilets jaunes en France est lĂ  pour nous prouver que l’État confrontĂ© aux citoyens ne se remet pas en question et ne prend pas le parti du peuple. L’État se moque de tirer sa lĂ©gitimitĂ© du peuple, la dĂ©mocratie a Ă©tĂ© vidĂ©e de son sens et n’est plus qu’une façade, le processus dĂ©mocratique souffre d’un vice profond, il ne sert plus Ă  exprimer la volontĂ© des Ă©lecteurs mais Ă  la subvertir. Mais le peuple lui-mĂȘme n’est pas exempt de la responsabilitĂ© de ce qui lui arrive ; par individualisme, insouciance et dĂ©ni de la rĂ©alitĂ© il a laissĂ© faire. Il s’est mĂȘme efforcĂ© de croire aux mensonges rassurants dĂ©bitĂ©s par les mĂ©dias, les experts et les hommes politiques. Il a mis de cĂŽtĂ© son esprit critique et a laissĂ© refroidir en lui l’amour de la patrie. Son aversion au risque l’a conduit Ă  Ă©lire et réélire ceux qui se font un plaisir morbide de travestir la rĂ©alitĂ© et de mentir sur leurs vĂ©ritables intentions. sa dĂ©pendance Ă  l’égard de l’État et la rectitude politique qu’il a intĂ©riorisĂ©, le rĂ©duisent Ă  l’impuissance. Le citoyen moyen s’est laissĂ© Ă©masculer, il a mĂȘme collaborĂ© Ă  sa propre Ă©masculation. Le peuple se soulĂšve volontiers pour des questions d’argent augmentation du prix des carburants, rĂ©duction des pensions, augmentation de l’ñge de la retraite etc. c’est comprĂ©hensible et pleinement justifiĂ©, mais il reste silencieux face Ă  l’invasion islamique, Ă  l’insĂ©curitĂ© qui en dĂ©coule, Ă  l’altĂ©ration de son mode de vie et Ă  l’assombrissement de son avenir. Les deux tiers des Français jugent que l’islam est incompatible avec leur mode de vie et leurs valeurs, c’est ce que les sondages rĂ©pĂ©tĂ©s ne cessent de montrer, mais Ă  aucun moment cette opinion collective ne s’est exprimĂ©e ouvertement dans des manifestations de masse ou donnĂ© naissance Ă  un mouvement politique bien articulĂ© et largement suivi. La mollesse des peuples face Ă  l’islam s’explique en grande partie par la crainte, car l’islam instille la peur et l’État qui le protĂšge n’hĂ©site pas Ă  sĂ©vir contre toute tentative de rĂ©sistance. Le phĂ©nomĂšne Zemmour ne se limite pas uniquement Ă  l’homme, Ă  l’écrivain et au polĂ©miste, il concerne la majoritĂ© silencieuse des français dont il est en quelque sorte le porte-parole. Le courage, voire la tĂ©mĂ©ritĂ© dont il fait preuve a pourtant de la peine Ă  secouer l’apathie des millions qui l’écoutent, qui le lisent et qui reconnaissent le bien-fondĂ© de ses prises de position. Le chƓur des harpies qui glapissent contre lui fait bien plus de bruit que ceux qui dĂ©fendent son droit Ă  la libre expression, tandis que la majoritĂ© silencieuse des français se cantonne lĂąchement dans son silence. De visite en Pologne quelques mois aprĂšs son entrĂ©e Ă  la Maison Blanche, Donald Trump a adressĂ© ce message aux peuples d’Europe La question fondamentale qui se pose en notre temps est celle-ci l’Occident a-t-il la volontĂ© de survivre ? Avons-nous suffisamment confiance en nos valeurs pour les dĂ©fendre quel qu’en soit le prix ? Avons-nous assez de respect pour nos citoyens pour protĂ©ger nos frontiĂšres ? Avons-nous le dĂ©sir et le courage de prĂ©server notre civilisation face Ă  ceux qui voudraient la subvertir et la dĂ©truire ? » Ces questions s’adressent principalement aux peuples europĂ©ens, en fait Ă  chaque citoyen en personne, car il n’y a pas de salut possible sans l’engagement de chacun. Mais pour Trump le simple fait de poser ces questions dĂ©note chez lui une rĂ©elle inquiĂ©tude le sursaut d’énergie est-il encore possible ? La prise de conscience, premier pas vers l’émancipation Il n’y a pas de retour sur soi sans rĂ©elle souffrance. Tant que le quotidien des gens leur paraĂźtra supportable, ils se contenteront de murmurer et refuseront d’agir. Tant que la lĂąchetĂ© sera dĂ©guisĂ©e en prudence, l’islamisation se poursuivra sans obstacle. La rĂ©ticence face au risque n’attĂ©nue pas le danger, elle ne fait que l’accroĂźtre ; dans moins d’une dĂ©cennie se posera le choix entre la soumission et la lutte armĂ©e. Dores et dĂ©jĂ  l’État qui voit le danger hĂ©site Ă  agir, Ă  la fois par manque de conviction et par peur de perdre le contrĂŽle. C’est ainsi que la corruption morale et la lĂąchetĂ© des dirigeants les ont convaincus, non d’affronter le mal, mais de sĂ©vir contre ceux qui s’en plaignent. Un examen de conscience collectif est nĂ©cessaire car les malheurs n’arrivent jamais par hasard. Il ne sert Ă  rien de reprocher aux musulmans leur esprit de conquĂȘte et de domination, car on ne reproche pas au tigre ses crocs et ses griffes. De mĂȘme il ne sert Ă  rien de reprocher aux dirigeants leur mĂ©pris du peuple et leur trahison, parce que leur corruption morale n’était pas un secret. Les gens doivent admettre avoir contribuĂ© par leur silence et leur inaction aux malheurs qui les frappent. Avouer sa propre lĂąchetĂ© est en soi un acte courageux qui met fin au dĂ©ni et aux faux fuyants, mais c’est aussi un acte libĂ©rateur qui a pour effet, non de mettre fin totalement Ă  la peur, mais Ă  la paralysie dont elle est la cause. Sans prise de conscience, la plus large possible, aucune mobilisation d’envergure ne sera possible. La rĂ©volution, car s’en sera une, doit prendre naissance dans les esprits et les cƓurs. L’heure viendra oĂč les gens se trouveront face au choix se soumettre Ă  l’islam comme Ă  une fatalitĂ© ou rĂ©sister courageusement par tous les moyens disponibles. Quel avenir choisiront-ils pour eux-mĂȘmes et pour leurs enfants ? La libertĂ© et la maĂźtrise de leur destin, ou le sort rĂ©servĂ© aux chrĂ©tiens du Moyen-Orient ? Il n’y a pas de solution intermĂ©diaire ni de compromis possible, l’Histoire des conquĂȘtes islamiques ne laisse planer aucun doute, les mĂ©crĂ©ants europĂ©ens se trouveront inĂ©vitablement face aux choix que les conquĂ©rants musulmans leur imposeront se battre, se soumettre ou mourir. RĂ©armement moral et mouvement populaire Les quatre cavaliers de l’Apocalypse que sont l’étatisme, le marxisme culturel, le mondialisme et l’islam forment une Ă©troite alliance et par consĂ©quent devront ĂȘtre confrontĂ©s en mĂȘme temps. La guerre qu’ils mĂšnent contre les nations, l’intĂ©gritĂ© de leurs frontiĂšres, leur culture, leurs coutumes et leurs traditions, est principalement d’ordre psychologique. Elle vise Ă  Ă©craser toute vellĂ©itĂ© de rĂ©sistance et amener les peuples occidentaux Ă  accepter la dĂ©faite sans combattre. L’islamisation n’est donc pas un phĂ©nomĂšne Ă  part mĂȘme si elle possĂšde sa dynamique propre, elle est instrumentalisĂ©e pour miner les nations du dedans. L’islam de son cĂŽtĂ© instrumentalise l’État, les marxistes et les mondialistes pour arriver Ă  ses fins. La guerre, parce que c’en est une, devra ĂȘtre menĂ©e sur tous les fronts, et comme il s’agit avant tout d’une guerre psychologique, le front intĂ©rieur » doit recevoir la prioritĂ©. Le rĂ©armement moral des personnes n’est pas moins important que l’action politique, laquelle ne peut-ĂȘtre menĂ©e efficacement sans lui. Par rĂ©armement moral il faut entendre une meilleure comprĂ©hension des causes qui ont conduit Ă  la situation actuelle, ainsi que la rĂ©appropriation de son Histoire, de son pays, de sa culture et de sa fiertĂ©. En termes simples il s’agit de savoir d’oĂč nous venons et pourquoi nous nous trouvons Ă  prĂ©sent dans le pĂ©trin. RĂ©armement moral signifie aussi le rejet de l’idĂ©e de fatalitĂ© par la dĂ©couverte au fond de soi d’immenses rĂ©serves d’énergie inemployĂ©e. L’expĂ©rience de la rĂ©volte des gilets jaunes est pleine d’enseignements, autant par ses Ă©checs que par ses succĂšs. Elle apporte la preuve qu’il est possible de se mobiliser pour une cause commune et agir de concert, malgrĂ© l’hostilitĂ© de l’État et l’absence de direction centralisĂ©e. Il n’est pas question cependant de reproduire Ă  l’identique la mĂȘme expĂ©rience, l’objectif impose nĂ©cessairement une approche diffĂ©rente. Le dĂ©fi de l’islamisation est d’ordre existentiel, mais la nature du problĂšme est essentiellement politique et c’est par une action politique soutenue et concertĂ©e qu’il doit ĂȘtre adressĂ©. Force est de constater que les partis politiques actuels sont au mieux inadaptĂ©s Ă  la tĂąche et au pire totalement hostiles Ă  l’objectif. Ce n’est donc pas Ă  travers eux que l’action politique pourra ĂȘtre menĂ©e, cependant il importe de recruter des alliĂ©s au sein mĂȘme de ces formations. Sans base solide et bien outillĂ©e aucun mouvement populaire d’importance ne verra le jour et aucune action politique efficace ne pourra ĂȘtre entreprise. Il importe donc d’établir cette base laquelle sera composĂ©e de militants engagĂ©s qui Ɠuvreront dans tous les domaines. Une attention particuliĂšre devra ĂȘtre portĂ©e Ă  la prĂ©paration psychologique des militants et Ă  leur formation, car ils auront Ă  convaincre et Ă  mobiliser leurs proches et leurs connaissances. Il est contreproductif de brĂ»ler les Ă©tapes, le mouvement populaire aura besoin d’une pĂ©riode d’incubation suffisamment longue oĂč la prĂ©paration des esprits et leur mobilisation occupera l’essentiel du temps. Militants et sympathisants auront pour tĂąche d’agrandir localement le pĂ©rimĂštre d’action du mouvement. À l’exemple des gilets jaunes il devra ĂȘtre multicentrique et interconnectĂ© Il importe de viser, du moins au dĂ©but, la qualitĂ© de prĂ©fĂ©rence Ă  la quantitĂ© car la soliditĂ© de l’édifice en dĂ©pend. Attendu que le but ultime des mouvements populaires est la survie des nations europĂ©ennes et de la civilisation occidentale, l’action politique devra ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©e et prĂ©parĂ©e par une activitĂ© pĂ©dagogique intense, qui aura pour but de rĂ©parer les dommages causĂ©s par la dĂ©sinformation des mĂ©dias et celle non moins pernicieuse de l’école. À cet effet la rĂ©information peut se faire Ă  travers des rencontres en petits groupes et des confĂ©rences gratuites oĂč il sera possible d’informer objectivement le public et solliciter par la mĂȘme occasion sa participation. Il y aura lieu de s’inspirer de ce qui s’est fait dans d’autres pays tels que la Pologne, la Hongrie, l’Italie et les États Unis. Sans mobilisation populaire ces pays seraient en ce moment aussi mal pris que la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Angleterre. Le projet de se rĂ©approprier son pays et de reprendre en main son destin, reçoit partout un accueil enthousiaste, l’amour de la patrie transcende les diffĂ©rences. Pas question d’attiser la colĂšre ou nourrir l’agressivitĂ©, plutĂŽt canaliser positivement le mĂ©contentement et le dĂ©sir de changement. L’optimisme est une arme redoutable contre la dĂ©prime, car il reflĂšte la confiance en soi et la conviction d’Ɠuvrer pour une bonne cause. Un mouvement collectif apte Ă  susciter l’enthousiasme est naturellement contagieux. Les mĂ©dias et les harpies du marxisme culturel auront beau l’attaquer et le traĂźner dans la boue, ils ne rĂ©ussiront qu’à se discrĂ©diter aux yeux du public. Aux États Unis le mouvement populaire incarnĂ© par Trump gagne de la vigueur malgrĂ© les attaques vicieuses et concertĂ©es des mĂ©dias ; juste retour du bĂąton, les journaux vendent de moins en moins d’exemplaires et les chaĂźnes tĂ©lĂ©visĂ©es voient leurs cotes d’écoute dĂ©gringoler inexorablement. La force d’un mouvement se mesure Ă  sa capacitĂ© de s’étendre au-delĂ  de ses limites. Un fleuve en crue inonde la vallĂ©e et transforme le paysage, c’est ainsi que les idĂ©es et les revendications d’un mouvement populaire se propagent dans des milieux jusque lĂ  rĂ©fractaires. DĂšs que les personnalitĂ©s politiques percevront un changement dans la direction du vent, elles se dĂ©pĂȘcheront de changer de discours afin de rĂ©cupĂ©rer politiquement le mouvement. Chassez le naturel il revient au galop, des membres de l’élite, naguĂšre acquis aux thĂšses du mondialisme et de l’immigration incontrĂŽlĂ©e, retrouveront soudain leur identitĂ© et leur patriotisme. Des fonctionnaires obĂ©issant aux ordres changeront d’allĂ©geance en faveur de la nation. Des intellectuels assis sur la clĂŽture se dĂ©couvriront du jour au lendemain des convictions solides. Mais le plus important est que la majoritĂ© silencieuse retrouvera l’usage de la parole. La question du leadership du mouvement ne tardera pas Ă  se poser. Les AmĂ©ricains ont Donald Trump, les BrĂ©siliens ont Jair Bolsonaro, les Italiens ont Mateo Salvini, les Hongrois ont Victor Orban, mais qu’auront donc les Français, les Belges et les Allemands ? À cette question il est juste de rĂ©pondre que ce ne sont pas les chefs qui font les mouvements populaires mais plutĂŽt les mouvements populaires qui engendrent les chefs. Que l’on retienne bien cette leçon les quatre cavaliers de l’Apocalypse imposent aux nations des dirigeants mĂ©diocres, en fait des exĂ©cutants ou pour ĂȘtre plus prĂ©cis, des exĂ©cuteurs de basses Ɠuvres, des hommes et des femmes qui ont vendu leur Ăąme au diable en Ă©change du pouvoir. De leur cĂŽtĂ© les mouvements populaires, pour peu qu’ils parviennent Ă  se structurer et Ă  s’étendre, trouveront en leur sein des chefs naturels et dĂ©vouĂ©s Ă  la cause commune. Des chefs dont la stature et l’intĂ©gritĂ© contrasteront fortement avec la mĂ©diocritĂ© ambiante. Mouvement populaire et chef populaire constituent une formule menaçante pour les ennemis de la nation. Ce n’est pas pour rien que les mĂ©dias en Europe s’acharnent sur Trump et le dĂ©nigrent sans arrĂȘt, car il importe de cacher aux yeux du peuple les succĂšs qu’enregistre son mouvement. Faire gober au public crĂ©dule sa dose quotidienne de mensonges le prĂ©munit contre la tentation de secouer le joug psychologique qui le paralyse. Les peuples europĂ©ens doivent au plus tĂŽt balayer la dĂ©sinformation systĂ©matique dont ils sont l’objet, cette dĂ©sinformation qui les amĂšne Ă  voir dans la rĂ©signation une attitude honorable et un choix moral supĂ©rieur. Le retour des nations L’Histoire rĂ©cente dĂ©montre qu’on ne peut sans risquer la catastrophe tenter d’effacer les nations. Mais c’est dans ce but prĂ©cis que les apprentis sorciers de l’étatisme, du marxisme culturel et du mondialisme ont inoculĂ© l’Occident du virus de l’islam. Ils se sont Ă©galement fait un devoir d’affaiblir son systĂšme immunitaire afin de mener leur projet Ă  bien. L’islam est un monstre qu’ils pensaient pouvoir contrĂŽler mais qui, une fois parvenu Ă  une taille critique, n’aura plus besoin d’eux pour progresser et faire des ravages. Pour survivre et en finir avec l’islamisation, les nations d’Europe ne peuvent compter que sur elles-mĂȘmes, l’heure est grave et il n’y a pas de choix exempt de souffrance. Le seul qui soit sensĂ©, honorable et moral consiste Ă  tirer les peuples europĂ©ens de leur torpeur pour les amener Ă  se mobiliser et Ă  lutter pour leur survie. Le suicide n’est pas une option. Reproduction autorisĂ©e avec la mention suivante © HĂ©lios d’Alexandrie pour RomĂ©oet Juliette, la plus mythique des piĂšces de théùtre. Dans RomĂ©o et Juliette, William Shakespeare s'inscrit dans la tradition des histoires d'amour tragiques remontant Ă  l'AntiquitĂ©.Il livre dans les personnes de RomĂ©o et de Juliette le mythe de l’amour tout entier, aux cĂŽtĂ©s d’autres thĂšmes universels tels que la mort et le destin.
DĂ©cidĂ©ment la question du cĂ©libat fait couler beaucoup d’encre et de larmes parmi les sƓurs et frĂšres de la oumma. Vous ĂȘtes nombreuxses Ă  nous confier votre dĂ©sarroi et force est de constater que s’il est difficile de rencontrer la perle rare, il est en amont trĂšs compliquĂ© de simplement rencontrer son Ă©pouxse potentielle dans des conditions sereines et conformes aux prescriptions islamiques. Comme une sorte d’écho au billet de Samira Recherche mari
 mais pas Ă  n’importe quel prix !, une Imanette a dĂ©cidĂ© de nous Ă©crire son histoire. Comment faire ? » Voici un douloureux appel du cƓur de notre sƓur fillah. Merci de vous poser quelques minutes pour y penser inchAllah
 Le jour oĂč je suis redevenue cĂ©libataire
 Il y a maintenant 7 ans je me suis retrouvĂ©e seule du jour au lendemain, plaquĂ©e par mon mari pour une autre femme aprĂšs 8 ans de mariage et 3 enfants en bas Ăąge et oui, ça n’arrive pas que dans les tĂ©lĂ©films de l’aprĂšs-midi d’M6
.. Bref, autant vous dire qu’à l’époque entre chercher du travail, finaliser mon divorce et subir en pleine face le nouveau bonheur conjugal de mon futur ex-mari, penser Ă  me remarier Ă©tait pour moi tout simplement impensable, d’ailleurs j’avais mis une grosse croix rouge sur les hommes
.. Et puis, avec le temps, une fois ma vie devenue plus sereine et calme, l’envie est venue, petit Ă  petit, de me remarier inchAllah
 aprĂšs tout j’étais encore jeune ! MĂȘme pas 30 ans. Comment rencontrer son futur mari ? Etant convertie depuis mes 20 ans, et respectant scrupuleusement les rĂšgles de non-mixitĂ©, je me suis alors demandĂ©e oĂč et surtout comment j’allais pouvoir faire des rencontres. En regardant autour de moi, je me rendis vite compte que mes amies avaient toutes connu leurs maris pendant leurs jeunes annĂ©es, Ă  la fac ou mĂȘme au lycĂ©e. Trop tard pour moi ! Alors je me suis dis que peut-ĂȘtre Ă  la mosquĂ©e je trouverais une sorte d’agence de rencontre halal », mais rien du tout quelle naĂŻve j’étais !. Donc un peu honteuse, je sollicitai des soeurs que je connaissais et en qui j’avais confiance mais ce fut la douche froide entre celles qui ne voulaient pas se mouiller » au cas oĂč ça tournerait mal ; celles qui Ă©taient trop prĂ©occupĂ©es par leur quotidien et celles qui pensaient que j’étais mieux sans mari sur le dos » je n’eus aucune opportunitĂ©, et toujours rien Ă  ce jour. Appel Ă  ceux/celles qui sont mariĂ©s Ce n’est que mon histoire mais je ne pense pas ĂȘtre la seule Ă  subir ces difficultĂ©s, c’est pourquoi j’aimerais passer un message aux soeurs mariĂ©es. Dans le tumulte de votre quotidien vous avez sĂ»rement oubliĂ© ou peut-ĂȘtre pas connu, tant mieux pour vous les difficultĂ©s qu’engendre le cĂ©libat notamment rester chaste et lutter contre les pensĂ©es impures quand on est abstinentes depuis plusieurs annĂ©es et oui j’ose le dire ! ; faire le travail de l’homme dans le foyer et Ă  l’extĂ©rieur est loin d’ĂȘtre amusant aussi
 Pour ces raisons et d’autres encore, je vous demande de prendre 5 mn pour faire une liste des cĂ©libataires que vous connaissez, idem pour vos maris et ainsi organiser des mouqabalas respectant les rĂšgles de l’islam entre eux inchAllah. Vous gagnerez des hassanets, aiderez vos sƓurs/frĂšres en Islam et vous leur Ă©viterez peut-ĂȘtre l’humiliation de finir sur des pseudo-sites de rencontres pour musulmans comme un vulgaire produit de supermarchĂ© qu’Allah nous en prĂ©serve. Aujourd’hui j’ai 35 ans et ce cĂ©libat me fait Ă©normĂ©ment souffrir. Si c’est mon destin je l’accepte, mais j’aurais voulu me dire qu’au moins j’ai essayĂ©. Allahouallem. Merci de m’avoir lue <3 Une fidĂšle lectrice.
Allahdit : "La corruption est apparue sur terre et sur mer Ă  cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains ; afin qu’(Allah) leur fasse goĂ»ter une partie de ce qu’ils ont ƓuvrĂ© ; peut-ĂȘtre reviendront ils (vers Allah)" (Coran 30/41). Il ne convient pas de discuter le destin, car il nous est cachĂ©. Notre raison est limitĂ©e ; notre rĂŽle sur terre n'est pas de Question RĂ©ponse Cette question est trĂšs complexe. Nous commencerons pas examiner ce que la Bible ne dit pas. Le destin est gĂ©nĂ©ralement perçu comme une suite d’évĂ©nements prĂ©dĂ©terminĂ©s, Ă©chappant Ă  toute maĂźtrise humaine. La croyance en cette forme de destin mĂšne Ă  la rĂ©signation pourquoi lutter si nous ne pouvons de toute maniĂšre pas changer notre destinĂ©e ? Ce qui doit arriver arrivera et nous ne pouvons rien y changer. Cette vision du monde s'appelle le fatalisme et n'est pas biblique. Le fatalisme est un Ă©lĂ©ment important de l'islam, qui exige une soumission totale Ă  la souverainetĂ© d'Allah. Il est Ă©galement trĂšs prĂ©sent dans l'hindouisme et c'est d'ailleurs ce qui maintient en place le systĂšme de castes en Inde. La mythologie grecque parle des Moires, les trois dĂ©esses du destin, qui tissent les destinĂ©es humaines et dont les dĂ©cisions ne sauraient ĂȘtre ni rĂ©voquĂ©es, ni altĂ©rĂ©es, mĂȘme par les autres dieux. Encore une fois, le fatalisme n'est pas biblique. Destin et destinĂ©e le libre-arbitre La Bible dit que l'homme a Ă©tĂ© créé avec une conscience morale et qu'il est libre et responsable de ses choix. La chute de l'homme n'Ă©tait pas prĂ©dĂ©terminĂ©e, Adam et Ève n’étant que les victimes impuissantes d'un Dieu qui tire les ficelles au contraire, ils avaient le choix entre l'obĂ©issance qui apporte la bĂ©nĂ©diction et la dĂ©sobĂ©issance qui entraĂźne la malĂ©diction. Ils connaissaient les consĂ©quences de leur choix et ils ont rendu compte Ă  Dieu GenĂšse 3. On retrouve ce thĂšme de la responsabilitĂ© de l'homme pour ses choix Ă  travers les Écritures. Celui qui sĂšme l'injustice moissonnera le malheur. » Proverbes Tout travail procure un profit, mais les paroles en l'air ne mĂšnent qu'Ă  la misĂšre. » Proverbes Veux-tu ne pas avoir Ă  craindre l'autoritĂ© ? Fais le bien et tu auras son approbation. » Romains Quand la Bible parle de destinĂ©e, elle fait souvent rĂ©fĂ©rence aux consĂ©quences des choix des hommes En effet, beaucoup se conduisent en ennemis de la croix de Christ [
]. Leur fin, c'est la perdition. » Philippiens Telle est leur voie, telle est leur folie. » Psaume Celui qui commet un adultĂšre avec une femme manque de bon sens. Il veut se dĂ©truire lui-mĂȘme, celui qui agit de cette maniĂšre. » Proverbes Chacun fut jugĂ© conformĂ©ment Ă  sa maniĂšre d'agir. » Apocalypse Nous choisissons de pĂ©cher. Nous ne pouvons pas rejeter notre faute sur le destin, le kismet, la prĂ©destination ou Dieu. Jacques dit Que personne, lorsqu'il est tentĂ©, ne dise C'est Dieu qui me tente », car Dieu ne peut pas ĂȘtre tentĂ© par le mal et il ne tente lui-mĂȘme personne. Mais chacun est tentĂ© quand il est attirĂ© et entraĂźnĂ© par ses propres dĂ©sirs. » Il est intĂ©ressant que beaucoup de personnes qui choisissent de pĂ©cher regrettent ensuite les consĂ©quences nĂ©gatives de leur pĂ©chĂ©. C'est la folie de l'homme qui pervertit sa voie, mais c'est contre l'Éternel que son cƓur s'irrite. » Proverbes Ce verset est trĂšs instructif l'homme qui gĂąche sa vie par ses propres mauvais choix persiste dans sa folie en accusant Dieu, ou Ă©ventuellement le destin. La Bible dit aussi que nous choisissons d'avoir la foi, comme le montre ce commandement rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois dans les Écritures Ne sois pas incrĂ©dule, mais crois ! » Jean voir aussi Actes Destin et destinĂ©e la souverainetĂ© divine Nous ne sommes pas maĂźtres de notre destin Dieu seul est souverain. Sa maĂźtrise totale des Ă©vĂ©nements s'appelle la Providence. Il a choisi de nous donner le libre-arbitre et a créé un univers moral, rĂ©gi par la loi de cause Ă  effet, mais lui seul est Dieu et il n'y a pas d' accidents » dans l'univers. Un Dieu sage et tout-puissant a forcĂ©ment un plan. Il n'y a donc rien de surprenant Ă  ce que la Bible en parle. Ce plan est saint, sage et bienveillant, comme Dieu lui-mĂȘme. La providence divine accomplit les desseins qu'il avait dĂšs l'origine pour sa crĂ©ation. Dieu dit en ÉsaĂŻe Depuis longtemps j'ai rĂ©vĂ©lĂ© les premiers Ă©vĂ©nements, ils sont sortis de ma bouche et je les ai annoncĂ©s. Soudain j'ai agi et ils se sont produits. » Dieu accomplit ce qu'il annonce parfois plusieurs siĂšcles auparavant. S'opposer au plan de Dieu est inutile. Il n'y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil qui tienne contre l'Éternel. » Proverbes C'est pour cela que la Tour de Babel n'a jamais Ă©tĂ© achevĂ©e GenĂšse que les dĂ©tracteurs de Daniel ont Ă©tĂ© jetĂ©s dans la fosse aux lions Daniel que Jonas a passĂ© trois jours dans le ventre d'un poisson Jonas et que nous subissons les consĂ©quences de notre pĂ©chĂ©. MĂȘme ce que nous dĂ©crivons habituellement comme la chance ou le destin dĂ©pend de Dieu. On jette les sorts dans le pan de l'habit, mais c'est de l'Éternel que vient toute dĂ©cision. » Proverbes Autrement dit, c'est Dieu qui dirige le cours du monde. Tout dans ce monde arrive selon le dessein de Dieu. Le mal existe, mais Dieu ne lui permet pas de contrecarrer sa Providence. Il se sert mĂȘme d'hommes pĂ©cheurs pour accomplis ses desseins. Le cƓur du roi est un simple courant d'eau dans la main de l'Éternel il l'oriente comme il le dĂ©sire. » Proverbes Dieu a agi dans le cƓur des Égyptiens Exode et du roi ArtaxerxĂšs Esdras pour accomplir ses desseins. Il peut mĂȘme se servir d'hommes dont les intentions sont exclusivement mauvaises, comme dans le cas de ceux qui ont crucifiĂ© JĂ©sus Actes Le plan de Dieu implique une rĂ©compense pour ceux qui se confient en lui. Il a promis de glorifier ses enfants. Non, nous annonçons la sagesse de Dieu mystĂ©rieuse et cachĂ©e, celle que Dieu, avant tous les temps, avait prĂ©parĂ©e d'avance pour notre gloire. [
] Mais, comme il est Ă©crit, ce que l'Ɠil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas montĂ© au cƓur de l'homme, Dieu l'a prĂ©parĂ© pour ceux qui l'aiment. » 1 Corinthiens Notez au passage l’utilisation du mot prĂ©parĂ© dans ce passage—et ce qui est prĂ©parĂ© est fondĂ© sur notre amour du Seigneur. Destin et destinĂ©e un plan personnel La souverainetĂ© de Dieu s'Ă©tend jusqu'Ă  notre vie personnelle il a un plan pour chacun de nous, comme le montre l'appel de JĂ©rĂ©mie dĂšs avant sa naissance La parole de l'Éternel m'a Ă©tĂ© adressĂ©e Avant de te former dans le ventre de ta mĂšre, je te connaissais, et avant que tu naisses, je t'avais consacrĂ©, je t'avais dĂ©signĂ© prophĂšte pour les nations. » » JĂ©rĂ©mie David savait aussi que Dieu avait un plan pour lui. Je n'Ă©tais encore qu'une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre Ă©taient inscrits tous les jours qui m'Ă©taient destinĂ©s avant qu'un seul d'entre eux n'existe. » Psaume Cette certitude lui a permis de chercher sa volontĂ© dans plusieurs situations particuliĂšres, par exemple en 1 Samuel Destin et destinĂ©e tout assembler En Actes 9, JĂ©sus apparaĂźt Ă  Saul de Tarse et emploie une expression intĂ©ressante Il te serait dur de te rebeller contre les aiguillons. » verset 5, Actes Il avait manifestement un plan pour la vie de Saul, auquel celui-ci rĂ©sistait Ă  grand-peine. Nous servir de notre libertĂ© pour nous opposer au plan de Dieu peut ĂȘtre douloureux. Par la suite, JĂ©sus dit Ă  Saul qu'un homme du nom d'Ananias viendrait le voir, puis il demande Ă  Ananias d'aller trouver Paul versets 11-12 ! Il avait manifestement un plan préétabli pour Ananias Ă©galement. Or, Ananias ne voulait pas voir Saul verset 13-14. Il aurait pu s'enfuir, comme Jonas. Dans ce cas, Dieu aurait pu lui envoyer un poisson » pour le ramener. Heureusement, Ananias a obĂ©i verset 17. Nous sommes bĂ©nis quand nous suivons le plan de Dieu sans aucune contrainte. Pour rĂ©sumer, la Bible dit que Dieu est aux commandes, mais en mĂȘme temps, qu'il nous a créés libres de lui obĂ©ir ou non et qu'il n'agira parfois qu'en rĂ©ponse Ă  nos priĂšres Jacques Dieu bĂ©nit ceux qui lui obĂ©issent et il fait preuve de patience envers ceux qui lui dĂ©sobĂ©issent, au point de parfois sembler laxiste. Il a un plan pour notre vie, pour notre joie et pour sa gloire, dans ce monde et dans le monde Ă  venir. Ceux qui acceptent Christ comme leur Sauveur ont acceptĂ© le plan de Dieu Jean À partir de lĂ , ils avancent pas Ă  pas sur la voie qu'il a prĂ©vue pour eux, en priant que sa volontĂ© s'accomplisse Matthieu et en Ă©vitant de se laisser distraire par le pĂ©chĂ© Psaume HĂ©breux English Retour Ă  la page d'accueil en français Que dit la Bible du destin et de la destinĂ©e ? Filde discussion: Peut-on changer notre Destin? (Lu 3258 fois) 0 Membres et 1 InvitĂ© sur ce fil de discussion. Djib # 69007. Membre rĂ©gulier Hors ligne Sexe: Âge: 31 Localisation: lyon Messages: 75. Peut-on changer notre Destin? « le: Octobre 08, 2008, 11:53:45 RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Venus dans les villes françaises dĂšs les annĂ©es 1970, les marabouts ouest-africains y ont trouvĂ© un cadre propice aux pratiques de divination et de recours contre l’infortune qui Ă©taient les leurs dans les villes africaines. La plupart d’entre eux ont tentĂ© de faire de cette activitĂ© leur gagne-pain, en touchant parfois trĂšs volontairement une clientĂšle multiculturelle. L’objet de cet article est d’analyser le champ des compĂ©tences qui leur sont prĂȘtĂ©es Ă  Paris et l’évolution des schĂ©mas explicatifs du malheur qu’ils proposent Ă  leurs consultants. À cĂŽtĂ© de leur rĂŽle de devin et d’intercesseur, c’est celui d’écouteur et de conseiller qui apparaĂźt de plus en plus nettement. Attachment, Block, Protection. Some Aspects of Witchcraft amongst West-African Marabouts in the Paris Region. – The first marabouts immigrated to the french cities in the seventies, coming from West-Africa. In this new environment they found a favourable context for the divinatory practices and the providing of remedies against misfortune that they already carried out in african cities. Most of them tried to make this activity into a job and reached deliberately clients of all origins. The purpose of this article is to examine the extent of their interventions in Paris and the modifications in the interpretations of misfortune that they propose to their clients in this cross-cultural context. Beside their role of prophets and of specialists interceding with Allah and the jinns, the role of listener and counsellor that they also assume is becoming more and more de page Texte intĂ©gral 1Dans la France contemporaine, les propositions religieuses de lutte contre le mal et de combat contre l’infortune sont trĂšs nombreuses. Elles Ă©manent tant d’Églises constituĂ©es que de petits entrepreneurs religieux indĂ©pendants. Certaines sont ouvertement rivales. Ainsi depuis 1998, les rituels de dĂ©livrance » pratiquĂ©s par l’Église Universelle du Royaume de Dieu1, de mĂȘme que ses prĂ©dications, visent la lutte contre les actions malĂ©fiques des marabouts, considĂ©rĂ©s comme les responsables principaux de la survenue de dĂ©mons. Comme l’écrit Marion AubrĂ©e citĂ©e dans Dard 2003 64, les marabouts sont transformĂ©s en boucs Ă©missaires rituels dans la mesure oĂč ils reprĂ©sentent une force concurrente pour l’Église Universelle dans ce nouveau recrutement qu’elle fait actuellement parmi les populations noires ». Venus dans les villes françaises dĂšs les annĂ©es 1970, les marabouts y ont, en effet, trouvĂ© un cadre propice aux pratiques de divination et de recours contre les difficultĂ©s de l’existence qui Ă©taient les leurs dans les villes africaines. Figures de l’islam ouest-africain, ils ont, pour la grande majoritĂ© d’entre eux, abandonnĂ© dans ce nouveau contexte le large Ă©ventail des rĂŽles qu’ils assumaient en Afrique, en particulier celui d’enseignant du Coran, pour se rapprocher du statut lĂ©galement Ă  peine tolĂ©rĂ©, mais socialement florissant, de voyants dont ils sont eux-mĂȘmes devenus les concurrents. La plupart d’entre eux ont tentĂ© de faire de cette activitĂ© leur gagne-pain, avec des succĂšs trĂšs variables. Loin de rester confinĂ©s aux milieux ouest-africains, les marabouts ont touchĂ©, dĂšs leur arrivĂ©e en France, et parfois trĂšs volontairement comme en tĂ©moigne leur publicitĂ©, une clientĂšle multiculturelle. Celle-ci est constituĂ©e principalement d’Africains venant de toutes les rĂ©gions d’Afrique, de MaghrĂ©bins et de personnes d’origine maghrĂ©bine, d’Antillais, de mĂ©tropolitains », de Portugais2. 2De nombreux anthropologues ont proposĂ© des explications Ă  cette floraison du recours Ă  des personnages mĂ©diateurs et Ă  la sorcellerie dans les sociĂ©tĂ©s urbaines contemporaines, tant dans le champ de l’islam que dans celui d’autres pratiques religieuses. Certains mettent en avant le lien entre sorcellerie et politique, conquĂȘte, maintien du pouvoir3. D’autres interprĂ©tations considĂšrent les pratiques de guĂ©rison et de sorcellerie comme l’arme des plus faibles et des laissĂ©s pour compte de la globalisation Comaroff & Comaroff 1999 ou encore, dans des contextes oĂč les pratiques religieuses Ă©taient strictement contrĂŽlĂ©es4, comme l’expression d’une identitĂ© rĂ©affirmĂ©e Rasanayagam 2006. Pour sĂ©duisantes qu’elles soient, ces perspectives semblent parfois trop unilatĂ©rales et laissent Ă  l’arriĂšre-plan l’analyse des logiques internes Ă  l’Ɠuvre dans ces pratiques de guĂ©rison, de rĂ©solution du malheur et de sorcellerie, ainsi que leur bricolage dans un contexte donnĂ©. S’agissant des marabouts ouest-africains, nous nous attacherons moins, dans cet article, Ă  tenter une explication globale de leur Ă©mergence Ă  Paris qu’à dĂ©gager les diverses interprĂ©tations de l’infortune qu’ils proposent Ă  leurs consultants, et de la façon dont celles-ci sont travaillĂ©es par le contexte parisien et par une clientĂšle aux origines multiples5. Le champ d’intervention des marabouts 3Les raisons qui conduisent Ă  consulter un marabout sont nombreuses. Quelques exemples montreront l’étendue des compĂ©tences qui leur sont prĂȘtĂ©es. 4Khadi, Ă©tudiante tchadienne vivant Ă  Paris, vient de recevoir du Cameroun de mauvaises nouvelles de sa sƓur cette derniĂšre ne se sent pas bien, erre sans but alors que les mĂ©decins ne lui trouvent rien. TrĂšs inquiĂšte, Khadi se prĂ©cipite dans le foyer du xie arrondissement oĂč vit le marabout DramĂ© Que se passe-t-il ? Quelle est la cause de ces dĂ©sordres ? » Le marabout fait une divination, rassure, promet des mĂ©dicaments Ă  venir chercher le soir mĂȘme. Il faut m’aider, grand
 ! » implore la consultante qui, une fois sortie, pour redoubler d’efficacitĂ©, se rend immĂ©diatement chez Sherif, un second marabout, plus jeune, auquel elle pose les mĂȘmes questions ; celui-ci fait d’autres rĂ©ponses et propose d’autres mĂ©dicaments. 5Maria, portugaise d’ñge mĂ»r, attend son tour dans la salle d’attente de Gassama. Elle vient consulter pour son fils qui, depuis quelques temps, reste couchĂ© et ne prend aucune initiative. Elle veut confirmer auprĂšs du marabout sa propre hypothĂšse la cause de cette attitude n’est pas naturelle ; il s’agit aussi de trouver un remĂšde Ă  ce comportement anormal. 6Bahia, jeune femme d’origine algĂ©rienne ĂągĂ©e d’une trentaine d’annĂ©es se dĂ©sole de ce qu’aucun de ses projets ne se rĂ©alise ; la demande de logement social faite il y a plusieurs annĂ©es semblait aboutir, de nombreuses Ă©tapes administratives avaient Ă©tĂ© franchies et au dernier moment, est survenu un incomprĂ©hensible refus
 Comment expliquer ces revers ? Une perspective plus favorable se dessinera-t-elle ? Telles sont les questions pressantes que Bahia pose Ă  Diakhaby. 7Suzy, Antillaise de 35 ans a beaucoup d’inquiĂ©tude sur l’avenir de son couple le comportement de son ami a changĂ©, elle sent qu’il lui cache une part de sa vie, elle sait qu’il a autrefois quittĂ© une premiĂšre femme
 Sa lassitude est telle qu’elle souhaite vivre seule avec ses enfants. Quelle issue ? Quel avenir ? », demande-t-elle Ă  Diaby lors d’une Ă©mission de voyance en direct sur une chaĂźne de radio antillaise. 8Quant Ă  Marie, jeune femme d’origine parisienne, elle cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  retrouver un homme qu’elle a follement aimĂ© et qui l’a quittĂ©e dans sa quĂȘte, elle rencontrera plusieurs marabouts6. 9Bien qu’elles n’épuisent pas l’ensemble des requĂȘtes, ces cinq situations critiques montrent que le registre d’intervention des marabouts est celui de la vie quotidienne dans toute son Ă©tendue chĂŽmage, avancement, logement, peines de cƓur, Ă©ducation des enfants, conflits familiaux ou de travail, maux inexpliquĂ©s sont autant de difficultĂ©s que certains citadins cherchent Ă  rĂ©soudre dans le cabinet » d’un marabout. Ce fait parisien est conforme aux observations faites depuis plusieurs dĂ©cennies dans les villes africaines ; l’étude menĂ©e par Jean-Marie Gibbal 1974 auprĂšs d’écoliers et de jeunes dĂ©scolarisĂ©s dans trois petites villes ivoiriennes Ă  la fin des annĂ©es 1960 montrait la forte prĂ©gnance de diverses explications et pratiques occultes lorsqu’il s’agit de se protĂ©ger contre les accidents de voiture, de rĂ©ussir dans les relations amoureuses, Ă  l’école comme sur le stade. C’est Ă©galement le cas, au SĂ©nĂ©gal, des requĂȘtes reçues, dans les annĂ©es 1980, par un Ă©phĂ©mĂšre marabout-guĂ©risseur de la rĂ©gion dakaroise GuissĂ© 1997 ou de celles formulĂ©es aux marabouts de la ville malienne de Nioro du Sahel Soares 20057. Cette convergence prouve, s’il en est encore besoin, que le pragmatisme par lequel on a souvent caractĂ©risĂ© le religieux en Afrique excĂšde largement ce cadre. Au demeurant, l’attachement aux rĂ©alitĂ©s du monde et l’accomplissement des aspirations individuelles traversent actuellement l’ensemble des religions, comme l’ont montrĂ© les travaux de nombreux sociologues8. Cette tendance n’a fait qu’accroĂźtre en leur sein les offres d’efficacitĂ© immĂ©diate dans la rĂ©solution des conflits au quotidien. 10La visite Ă  un ou plusieurs marabouts constitue d’ailleurs le plus souvent le maillon d’une chaĂźne des recours que chaque consultant forge selon ses rencontres et ses besoins, dans la complĂ©mentaritĂ© ou la succession. Ainsi, Astou trouve-t-elle dans la divination d’un marabout la confirmation du diagnostic de son gynĂ©cologue concernant sa stĂ©rilitĂ©, tout en projetant de se rendre Ă  Lourdes. Ainsi, pour mettre fin au comportement dĂ©sordonnĂ©, selon elle, de sa fille, Zohra consulte-t-elle un marabout parisien aprĂšs avoir rendu visite Ă  un cheikh au Maroc dont elle fait suivre le traitement Ă  sa fille. Ainsi, pour apaiser la crise trĂšs aiguĂ« que traverse son couple, Berthe s’adresse-t-elle au curĂ© de sa paroisse en mĂȘme temps qu’à un marabout. Ces itinĂ©raires complexes, trĂšs personnels, largement identifiĂ©s dans le domaine mĂ©dical9 sont aussi frĂ©quents dans tout ce qui relĂšve des difficultĂ©s inexplicables et des incertitudes du quotidien. Ce pluralisme couvre un large spectre, variable selon les consultants, qui va, le plus souvent sans solution de continuitĂ© ni hiĂ©rarchie, du religieux au mĂ©dical, du soin par les plantes ou par des psychothĂ©rapies de formes classique ou alternative Ă  des pratiques Ă©sotĂ©riques. 11Les marabouts sont donc, parmi d’autres spĂ©cialistes, les tĂ©moins privilĂ©giĂ©s des tensions, des inquiĂ©tudes, des dĂ©fiances qui traversent la sociĂ©tĂ© française contemporaine dans son ensemble, bien au-delĂ  des populations immigrĂ©es. Il est certes possible d’identifier des questions particuliĂšres Ă  ces derniĂšres celles relatives notamment aux papiers de sĂ©jour, celles dĂ©voilant la condition malheureuse de femmes Ă©pousĂ©es au pays, en AlgĂ©rie ou au Maroc qui, transplantĂ©es brusquement dans un monde dont elles ne savent rien, confinĂ©es dans la solitude parisienne, ne comprennent pas le comportement parfois trĂšs libre de leur mari ; la visite au marabout est alors leur seule source d’interprĂ©tation et de rĂ©confort. Les questions les plus douloureuses tĂ©moignent des liens toujours trĂšs forts et souvent ambivalents entretenus avec le pays d’origine et la parentĂ© qui y est restĂ©e. Si tout ce que fait Wahid Ă  Paris Ă©choue, n’est-ce pas parce que sa famille agit dans l’ombre et Ă  distance pour le faire revenir au Maroc ? Si le mari de Lucia a brusquement changĂ© de comportement, n’est-ce pas parce qu’au pays, ses parents, opposĂ©s Ă  ce mariage, ont tout fait pour briser le couple ? Et pour Ernestine qui souhaite rentrer aux Antilles et y ouvrir une boutique, il paraĂźt vital de protĂ©ger son projet contre l’envie possible de ses proches. Entre tentative d’émancipation individuelle et soumission au groupe, c’est toute la complexitĂ© et les multiples avatars de la dette communautaire »10 qui viennent s’exprimer dans les cabinets des marabouts, lorsque, pour ceux qui n’en ont pas mis clairement en question l’emprise, celle-ci se traduit par des Ă©checs incomprĂ©hensibles, des maux physiques ou des craintes engendrant des demandes de protection. 12Mais, Ă  cĂŽtĂ© de ces demandes et plaintes spĂ©cifiques, celles qui se font le plus souvent entendre sont communes Ă  l’ensemble des consultants, sans distinction d’origine et s’expriment en des termes semblables. Le travail est l’une des questions majeures perte d’emploi, stages Ă  rĂ©pĂ©tition, prĂ©caritĂ©, difficultĂ©s d’insertion, de progression, de titularisation, changements d’orientation, conflits avec ses collĂšgues, ses supĂ©rieurs, autant d’expĂ©riences douloureuses dont les marabouts entendent quotidiennement le rĂ©cit. Cependant la question la plus frĂ©quente concerne la cohĂ©sion du couple et de la famille dans ses multiples dĂ©clinaisons amour, sexualitĂ©, entente entre les gĂ©nĂ©rations, inquiĂ©tude sur la fragilitĂ© des relations, etc. C’est sans doute pour cette raison que certains marabouts se sont dĂ©clarĂ©s spĂ©cialistes des problĂšmes d’amour, ou encore amoureulogue » selon la publicitĂ© de l’un d’eux, et que l’une des formules rĂ©currentes de ces petites cartes par lesquelles ils se sont fait connaĂźtre promet le retour immĂ©diat de l’ĂȘtre aimĂ© ». Effet de la modernitĂ© parisienne ? Rien n’est moins sĂ»r. DĂšs le xe siĂšcle, on trouve dans le GhĂąyat al-hakĂźm L’objectif du sage, ouvrage Ă©crit par un auteur andalou au nom controversĂ©, souvent prĂ©sentĂ© comme pseudo, Maslama al-MajrĂźtĂź, un grand nombre de recettes de charmes et des talismans figuratifs d’amour/haine composĂ©s en relation avec des coordonnĂ©es astrales. Cette rĂ©fĂ©rence historique centrale montre que les problĂšmes d’amour sont un grand classique de la magie islamique11. Il en est de mĂȘme d’une autre action pour laquelle les marabouts sont Ă©galement trĂšs sollicitĂ©s assurer la prospĂ©ritĂ© commerciale. Si elle s’applique au commerce contemporain, elle n’en est pas moins l’un des travaux maraboutiques les plus anciennement attestĂ©s puisqu’on en trouve la trace dans l’histoire de la ville de DjennĂ© Mali12. Cette association du religieux et du commercial rappelle le lien trĂšs ancien existant, en Afrique de l’Ouest, entre marchands et lettrĂ©s, fondement de l’expansion de l’islam dans cette rĂ©gion. L’on trouve donc dans les compĂ©tences prĂȘtĂ©es Ă  ces spĂ©cialistes de la magie islamique de grandes constantes. Cependant cette constatation va de pair avec une caractĂ©ristique majeure de la science des secrets » asraria, lasrari, termes dĂ©rivĂ©s de l’arabe ilm al-asrĂąr transmise aux marabouts par leur maĂźtre ou Ă©changĂ©e avec leurs pairs son adaptabilitĂ©. La mĂȘme recette fa’ida se prĂȘte Ă  de nombreuses interprĂ©tations et peut s’adapter Ă  toutes sortes de situations, de formulations et de contextes. On peut alors considĂ©rer que, passant de l’Afrique Ă  la France, et frĂ©quentant Ă  Paris de multiples milieux culturels et sociaux, les marabouts se livrent davantage Ă  un travail de traduction et d’accommodement qu’à un vĂ©ritable remaniement symbolique de leurs pratiques. 13Bons observateurs des prĂ©occupations et des usages de leurs consultants, les marabouts connaissent parfaitement les pĂ©rĂ©grinations de ces derniers entre diffĂ©rents spĂ©cialistes. Ils en prennent souvent ombrage, en particulier lorsque ceux-ci sont leurs rivaux directs. Et ils ne manquent pas de mettre en garde leurs clients contre le travail nĂ©faste qu’aurait pu faire pour rĂ©soudre leur problĂšme un monsieur » prĂ©cĂ©demment consultĂ©. S’ils ne parviennent pas Ă  dissuader leur interlocuteur de n’avoir Ă  faire qu’à eux seuls13, ils refusent parfois d’intervenir. Mais ce qui semble n’ĂȘtre qu’un moyen de pression sur le consultant s’explique aussi par la crainte que suscite toujours le savoir de l’autre, dans un univers oĂč parler ou Ă©crire, c’est faire. 14En revanche il est des collaborations de fait que les marabouts acceptent. Sans doute est-ce en raison de la lĂ©gislation française concernant l’exercice de la mĂ©decine que la plupart des marabouts parisiens sont rĂ©ticents Ă  intervenir dans le domaine de la maladie » au sens occidental du terme et renvoient les consultants concernĂ©s vers leurs mĂ©decins. Ceci n’empĂȘche pas les marabouts d’affirmer la supĂ©rioritĂ© de leur art pour tous les maux que la mĂ©decine ne sait ni diagnostiquer ni soigner, tel le cas des tĂȘtes qui tournent »14. Certains d’entre eux ont d’ailleurs cherchĂ©, sans succĂšs, Ă  coopĂ©rer avec des services hospitaliers ou des praticiens. Mais Ă  Paris, la sĂ©paration des pouvoirs », selon l’expression employĂ©e par un marabout sur les ondes d’une radio, semble sinon respectĂ©e, du moins clairement affirmĂ©e. En outre, c’est au voyage en Afrique que les marabouts prĂ©fĂšrent inciter tout consultant prĂ©sentant un cas qu’ils considĂšrent comme grave. 15Cette complĂ©mentaritĂ©/rivalitĂ© est l’une des explications de l’attirance des marabouts vers des savoirs sortant du champ de la magie islamique. Mais il faut remarquer que dĂšs l’Afrique, la connaissance » que chacun d’eux a reçue est dans la plupart des cas composite. Chez les plus lettrĂ©s, Ă  l’apprentissage islamique classique et Ă  celui du maniement talismanique de l’islam s’ajoutent souvent des secrets d’une autre nature, tels ceux fondĂ©s sur la connaissance des propriĂ©tĂ©s curatives des vĂ©gĂ©taux. Chez d’autres, les connaissances issues de l’islam sont largement complĂ©tĂ©es par des Ă©lĂ©ments d’astrologie, par un don personnel ou un itinĂ©raire singulier, par un savoir spĂ©cifique de berger ou de chasseur, par des pratiques familiales de guĂ©rison, par des bribes diverses recueillies au hasard des rencontres, savoirs transmis le plus souvent oralement. La recherche pragmatique de pratiques issues d’autres cultures s’est perpĂ©tuĂ©e Ă  Paris, Ă  des degrĂ©s variables selon les individus. Certains ont mĂȘme enrichi leurs connaissances en frĂ©quentant des radiesthĂ©sistes, en apprenant les tarots ou en Ă©tudiant l’alchimie, la minĂ©ralogie. Ces nouveaux acquis sont utilisĂ©s dans des compositions diverses, selon le consultant ou la situation, mĂȘme si dans la plupart des cas, c’est l’arsenal issu de la magie islamique qui reste dominant. Ils permettent notamment de faire face aux modifications induites par le mode de vie parisien. Ainsi pour normaliser » sa prĂ©sence dans un salon de voyants, TourĂ© se sert-il des tarots comme instrument de divination ; ainsi pour parer au peu de temps dont disposent ses consultants, DiakhitĂ© utilise-t-il les cauris dont il a appris le maniement Ă  Paris. Ce second exemple montre d’ailleurs que la contrainte du temps induit un choix Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme des multiples pratiques divinatoires habituelles aux marabouts. L’une des plus classiques, le listikhar, rĂȘve divinatoire reconnu par l’islam15, parce qu’il nĂ©cessite un dĂ©lai16 avant qu’une rĂ©ponse soit donnĂ©e, tend Ă  ĂȘtre supplantĂ© au profit de procĂ©dĂ©s plus rapides. 16Cette diversitĂ© des savoirs qui caractĂ©rise la pratique maraboutique, diversitĂ© recherchĂ©e par curiositĂ© du pouvoir de l’autre autant que par souci d’accommodement au contexte parisien, est prĂ©cisĂ©ment l’argument qui, depuis le xive siĂšcle, alimente la condamnation des marabouts par les musulmans les plus orthodoxes, au nom de l’interdiction du shirk17. Elle les oppose actuellement Ă  d’autres praticiens musulmans qui ne se rĂ©clament que de la mĂ©decine prophĂ©tique et de la ruqiya, traitement du malheur fondĂ© sur l’usage exclusif des paroles coraniques18. L’on se contentera, ici, de remarquer que bien des procĂ©dĂ©s sont communs aux deux types de spĂ©cialistes et que les marabouts se revendiquent, pour la plupart, comme des musulmans rigoureux. Mais l’autre point par lequel les partisans de la ruqiya cherchent Ă  se dĂ©marquer des marabouts est qu’ils ne considĂšrent comme licite que ce qui relĂšve de la contre-sorcellerie. Leur action serait strictement limitĂ©e au diagnostic divinatoire d’attaques malĂ©fiques et au combat contre celles-ci, tandis que celle des marabouts relĂšverait d’une action visant Ă  transformer le cours de la nature ; c’est Ă  ce titre qu’elle serait harĂąm et relĂšverait de la sorcellerie. Cette rhĂ©torique du bien et du mal, du blanc et du noir, de la dĂ©fense et de l’attaque, et ici du halĂąl licite et du harĂąm illicite est trĂšs rĂ©pandue ; mais entre dĂ©truire un sort dont serait victime un consultant et obtenir un gain qu’il viserait, la distance est parfois tĂ©nue. Autant qu’une question de contenu, le ressort de ces oppositions est le plus souvent la lĂ©gitimitĂ© que les praticiens cherchent Ă  se forger et la concurrence qui s’établit entre eux. D’ailleurs d’autres courants musulmans, tel le salafisme, proscrivent comme shirk aussi bien les pratiques maraboutiques que la ruqiya et toute rĂ©fĂ©rence au mauvais Ɠil »19. Les frontiĂšres de l’orthodoxie sont donc Ă©minemment dĂ©plaçables et fluctuantes. 17Ces praticiens de la ruqiya sont moins visibles, Ă  Paris, que les marabouts. Cependant l’on trouve en bonne place dans toutes les librairies musulmanes des manuels de ruqiya dont certains ont une vente soutenue. L’un des plus rĂ©pandus dĂ©bute ainsi Malheureusement nous vivons une Ă©poque oĂč ces trois affections djinns, sorcellerie et mauvais Ɠil, prennent des proportions considĂ©rables. Les sorciers et charlatans se multiplient tandis que les praticiens de la voie d’Allah sont rares. Il est donc de notre devoir de prĂ©venir les populations contre ces flĂ©aux, de leur donner les moyens de se protĂ©ger et de se soigner dans la mesure du possible, et de former des praticiens aux mĂ©thodes agréées par l’Islam » Ben Halima & Leila 200320. 18Si la diffusion de ce type d’ouvrage peut traduire une reprise du traitement de la sorcellerie par un islam qui se veut plus orthodoxe, elle est surtout, au-delĂ  de l’opposition et de la rivalitĂ© entre spĂ©cialistes, un tĂ©moignage supplĂ©mentaire de la vogue actuelle de ce genre de pratiques dans la France contemporaine, vogue Ă  laquelle certaines tendances de l’islam participent pleinement21. C’est pourquoi il semble trĂšs partiel d’affirmer que les jeunes femmes d’origine maghrĂ©bine ou antillaise qui frĂ©quentent les marabouts ne le font que par hĂ©ritage ou attachement culturel. Ces pratiques, parfois liĂ©es Ă  des courants de style new age », se sont banalisĂ©es et dissĂ©minĂ©es dans toutes les couches de la sociĂ©tĂ©. Elles sont assumĂ©es sans rĂ©ticence. Entre jeu et sĂ©rieux, entre pari et dĂ©tresse, cette attitude domine l’ensemble des consultants. Les raisons du malheur 19Les requĂȘtes faites aux marabouts tĂ©moignent d’un double souci d’abord comprendre, connaĂźtre ce que sera l’avenir d’une demande, d’une relation, d’un projet. C’est en effet l’incertitude, mais aussi l’incomprĂ©hension devant une situation inĂ©dite, l’impuissance devant de brusques changements, le sentiment insupportable de se trouver dans une impasse », face Ă  un mur » comme le dit une cliente, qui dĂ©terminent les consultants Ă  trouver le moyen de voir plus clair »22. C’est aussi le dĂ©sir parfois non dĂ©nuĂ© de scepticisme mais souvent dĂ©mesurĂ© et dĂ©sespĂ©rĂ© de faire quelque chose »23 pour sortir de cet Ă©tat, qui les anime. C’est prĂ©cisĂ©ment sur cette double compĂ©tence et ce petit coup de pouce » donnĂ© au destin que les marabouts parisiens ont fondĂ© leur originalitĂ© face aux voyants classiques qui, selon eux, se contentent de la phase de divination. Ces deux Ă©tapes ne sont parfois pas nĂ©cessaires et peuvent ĂȘtre dissociĂ©es. MĂȘme lorsque la rĂ©ponse est mauvaise, bien des consultants ne vont pas jusqu’à s’engager dans une sĂ©rie d’actions longues et souvent coĂ»teuses. Mais en gĂ©nĂ©ral, la sĂ©ance divinatoire est suivie du travail », phase oĂč le marabout agit pour dĂ©nouer la situation. Ce terme de travail », traduction du mot wolof liggeey, est Ă  prendre dans un double sens Ă  la fois comme action sur la nature et comme activitĂ© professionnelle de fabrication d’amulettes, de rĂ©citation de priĂšres, de veilles nocturnes. 20On ne dĂ©veloppera pas ici les nombreux procĂ©dĂ©s divinatoires utilisĂ©s par les marabouts, procĂ©dĂ©s qui, comme on l’a rapidement Ă©voquĂ©, sont l’objet de rĂ©interprĂ©tations, d’emprunts, voire de crĂ©ations personnelles. Ce qui nous intĂ©resse ici est l’éventail des rĂ©ponses donnĂ©es aux consultants parisiens. 21Mohammed, jeune informaticien, s’inquiĂšte pour sa situation professionnelle. Il ne parvient pas Ă  trouver un travail stable et lutte pour trouver une issue. À cause de la conjoncture », il a dĂ©jĂ  renoncĂ© Ă  un projet prĂ©cĂ©dent ; actuellement il attend la rĂ©ponse d’un Ă©ventuel associĂ©, hĂ©site Ă  partir s’installer aux États-Unis
 La rĂ©ponse du marabout auquel le jeune homme expose ses incertitudes est que, certes il vise trĂšs loin, il est ambitieux, mais qu’il doit impĂ©rativement, avant son dĂ©part, ĂȘtre protĂ©gĂ© contre le mauvais Ɠil. Car sa discrĂ©tion sur sa situation aiguillonne la curiositĂ© de son entourage Vous cachez le maximum possible et tout le monde croit que vous roulez sur l’or » [
]. 22Nadia, jeune femme de 30 ans se dĂ©sole de l’attitude de son mari il ne lui parle plus, semble ne plus la voir
 Selon le marabout, cette situation n’est pas naturelle et ce barrage » est dĂ» Ă  l’action d’une tierce personne qui ne souhaitait pas leur mariage ; mais il dĂ©tourne Nadia de l’accusation de sa belle-mĂšre – sans pour autant dĂ©voiler une autre piste. Ce qui importe, c’est de dĂ©truire ce qu’on a fait sur le mari, pour qu’il reprenne son Ă©quilibre ». 23Marie ne compte plus ses dĂ©boires amoureux. Incapable de nouer une relation durable, elle se demande si elle ne fait pas fuir les hommes
 DĂ©crivant sa situation, le marabout l’assure qu’elle n’a rien Ă  se reprocher mais qu’elle est victime d’un shejtan ; c’est la jalousie de celui-ci qui Ă©loigne tout homme ; le marabout met Marie en garde contre une aggravation de son cas qui pourrait se traduire par des cauchemars. 24Dernier exemple Marie-Claude consulte pour son jeune fils malgrĂ© son envie de rĂ©ussir, ses rĂ©sultats scolaires sont dĂ©sastreux. Il ne mĂ©morise rien, est trĂšs perturbĂ©, il a honte de lui-mĂȘme
 Marie-Claude ajoute qu’elle-mĂȘme a eu autrefois des problĂšmes en Guadeloupe, pour lesquels elle a Ă©tĂ© soignĂ©e » et protĂ©gĂ©e
 La divination du marabout montre que c’est en fait Ă  elle qu’ on » voulait s’attaquer, mais qu’en raison de la protection dont elle bĂ©nĂ©ficie, l’action malĂ©fique s’est rĂ©percutĂ©e sur l’enfant. Un dĂ©senvoĂ»tement s’avĂšre indispensable. 25Ces divinations Ă©manant de marabouts diffĂ©rents appellent une constatation majeure dans l’univers maraboutique, le monde est en permanence semĂ© de dangers et la vie est comme un champ de forces » Blanchy 2006. Pour certains, prĂ©sents en France de façon Ă©pisodique, le contexte parisien n’influe pas sur cette vision ; pour d’autres, il ne fait qu’aggraver la violence. La concentration incontrĂŽlable, dans un mĂȘme lieu, de populations venant de multiples horizons, et la vulnĂ©rabilitĂ© d’une partie de celles-ci, en raison mĂȘme de leur totale mĂ©connaissance des menaces qui les guettent, font de Paris et des grandes villes en gĂ©nĂ©ral les terrains privilĂ©giĂ©s de l’attaque malĂ©fique. Il faut aussi noter qu’aux yeux de bien des marabouts, Paris est un milieu souillĂ© souillure matĂ©rielle due Ă  la promiscuitĂ© des appartements parisiens qui empĂȘche le respect des rĂšgles de puretĂ© et d’évitement, souillure due aux demandes excessives de certains clients, surtout dans le domaine de l’amour, qui les forceraient Ă  outrepasser certaines limites de leurs pratiques en les poussant vers l’illicite24. Par ailleurs, des rĂ©cits circulent, racontant des rencontres avec des gĂ©nies qui hantent certains lieux de la ville le mĂ©tro, les foyers de travailleurs25. Paris est donc un lieu menaçant et inquiĂ©tant – dont cependant certains marabouts maĂźtrisent parfaitement les codes. 26Le langage de l’attaque malĂ©fique s’exprime, en français26, par un petit nombre de termes rĂ©currents. La notion centrale est celle d’ attachement » ; une personne attachĂ©e » est l’objet d’une action occulte qui en fait le jouet de l’auteur de cet acte. Ainsi la divination du marabout Sow montre-t-elle que son client a Ă©tĂ© attachĂ© » par son rival afin qu’il ne rĂ©ussisse pas son permis de conduire. Inversement, c’est l’ attachement » que devra rĂ©aliser le travail du marabout pour accorder deux associĂ©s, faire en sorte qu’une femme ne regarde que son mari, qu’une mĂšre aime son enfant, qu’un supĂ©rieur accĂšde aux dĂ©sirs de son employĂ©. Lorsqu’il s’agit d’une action malĂ©fique, un synonyme d’ attachement » est le terme d’ empĂȘchement ». Une femme ne parvient pas Ă  convaincre son ami de cĂ©lĂ©brer une union halĂąl celui-ci est empĂȘchĂ© » en raison de l’influence exercĂ©e par une rivale. Mais d’autres expressions plus euphĂ©miques dĂ©crivent cette situation Il y a quelqu’un qui ne vous laissera pas tranquille » ou Vous ne jouez pas de vous-mĂȘme » dĂ©clare Guirassy. Le rĂ©sultat de ces actions est le blocage » ou le barrage ». On a tout fait pour bloquer votre avenir » Ă  cette description de l’état de sa consultante auquel il annonce qu’elle est victime d’un mauvais sort, le marabout ajoute C’est comme si vous Ă©tiez emprisonnĂ©e ». Quant Ă  cet homme qui s’éloigne de sa femme, il subit un blocage interne, il ne peut pas faire sortir ce qu’il a en lui-mĂȘme ». Et cette femme qui ne parvient pas Ă  nouer de relation stable avec un homme On dirait que quelqu’un parle Ă  cet homme pour revenir en arriĂšre et faire le barrage. » La mĂ©taphore courante de l’ouverture ou de la fermeture des portes est aussi frĂ©quemment employĂ©e. 27MĂȘme si les effets de l’action malĂ©fique sont nettement dĂ©crits par les marabouts, les termes employĂ©s, trĂšs imagĂ©s, sont donc assez courants. Ils constituent comme un vocabulaire basique, minimaliste, de l’attaque occulte qui s’applique aussi bien Ă  la pratique maraboutique Ă  Paris qu’à une sorcellerie plus ancienne ou Ă  des conceptions inspirĂ©es du new age. On retrouvera ce nivellement lorsqu’on Ă©voquera les causes du malheur. 28Mais pour ƓcumĂ©nique » qu’il soit, ce lexique renvoie cependant aussi Ă  des pratiques africaines et Ă  des conceptions issues de la magie islamique27. Ainsi attacher » correspond Ă  un acte magique bien connu en milieu peul pengal on fiche violemment un clou dans un arbre en prononçant le nom de la jeune fille ou du jeune homme que l’on souhaite retenir. Autre geste aux marges de l’islam la fabrication, malgrĂ© son interdiction dans le Coran28, de cordelettes de nƓuds que certains marabouts serrent en rĂ©citant incantations et versets coraniques et en prononçant le nom de la personne Ă  attacher ». Enfin, trĂšs courant Ă  Paris, l’usage d’un cadenas spĂ©cialement travaillĂ© » dans lequel, en le refermant, on capture la personne de laquelle on obtiendra ainsi ce que l’on dĂ©sire l’amour, un stage, etc.. BĂ©nin, Fon bĂČcyɔ́ pour empĂȘcher un supĂ©rieur de revenir sur la faute d’un subordonnĂ© bĂČcyɔ́, littĂ©ralement bĂČ, objet dont la puissance est activĂ©e par un traitement particulier et cyɔ́, enveloppe corporelle du mort, son dĂ©signe toute reprĂ©sentation humaine sculptĂ©e, et est toujours considĂ©rĂ©e comme une chose-dieu, Ă  la fois singuliĂšre mais reproductible, dont la puissance tient plus Ă  sa prĂ©sence qu’à ses facultĂ©s de reprĂ©sentation. Voir Jean Bazin, Retour aux choses-dieux », in C. Malamoud & Vernant dir., Corps des dieux Le temps de la rĂ©flexion, 7, pp. 253-273, 1986. BĂ©nin, NagĂŽ, bĂČcyɔ́ pour tuer un ennemi Sud-Togo, Ewe, bĂČcyɔ́ pour unir un couple pour la vie Sud-BĂ©nin, Aja-Fon, bĂČcyɔ́ pour unir un couple pour la vie 29Ainsi le vocabulaire le plus neutre, s’il peut avoir un effet unificateur auprĂšs d’une clientĂšle multiculturelle, se rĂ©fĂšre nĂ©anmoins Ă  des fabrications, des gestes et des paroles nettement identifiables. Attacher », attraper », bloquer », barrer » ces actes, s’ils ne sont pas sans Ă©voquer des pratiques semblables dans bien des cultures, en particulier dans celles du Bassin mĂ©diterranĂ©en29, n’en rĂ©vĂšlent pas moins une conception particuliĂšre de l’univers et de la personne. Ni cosmologie bien ordonnĂ©e, ni hiĂ©rarchie bien structurĂ©e de principes vitaux, c’est au contraire une sĂ©rie de reprĂ©sentations trĂšs fluides qui fonde la pensĂ©e des marabouts et dĂ©termine leur action. On ne peut entrer ici dans les nombreuses variantes selon la culture propre de chacun, selon leur degrĂ© d’imprĂ©gnation musulmane. Mais dans le fonds commun qu’ils partagent, le monde est peuplĂ© de plusieurs catĂ©gories d’ĂȘtres qui gravitent entre les hommes et Dieu. Certains sont des anges malñ’ika clairement identifiĂ©s dans la pensĂ©e musulmane ainsi JibrĂźl, Mika’ül, AsrafĂźl et Arza’ül interviennent trĂšs rĂ©guliĂšrement dans le travail maraboutique et leur nom est trĂšs souvent inscrit sur les talismans. D’autres forces au statut plus flou, nommĂ©es rawhĂąn ou jinne30 agissent Ă©galement sur les hommes et la nature, puissances qui peuvent ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques ou malĂ©fiques, en particulier les anges dĂ©chus souvent nommĂ©s shejtan. Ces ĂȘtres sont bien prĂ©sents Ă  Paris, comme on l’a vu plus haut. Les marabouts ont des contacts privilĂ©giĂ©s avec ce monde redoutable ; leur art, toujours considĂ©rĂ© comme dangereux, consiste Ă  invoquer les plus bienveillants de ces ĂȘtres afin qu’ils les aident Ă  rĂ©soudre les problĂšmes qui leur sont soumis, et Ă  combattre les plus malfaisants, qui attaquent la personne31. Celle-ci peut ĂȘtre attachĂ©e » de diffĂ©rentes maniĂšres, en particulier en atteignant une de ses composantes son propre jinne, ĂȘtre ambivalent qui la fait agir. C’est ce jinne que le marabout cherche Ă  capter lors de la divination, c’est lui qu’il travaille » dans un sens favorable ou nĂ©faste Ă  la personne. C’est en gĂ©nĂ©ral par le nom32 de celle-ci que le marabout attrape » son jinne. Mais il est encore d’autres maniĂšres de toucher une personne par des points spĂ©cifiques de son corps, selon une anatomie Ă©sotĂ©rique variable selon les marabouts33, ou encore par des Ă©lĂ©ments physiques de ce corps, cheveux, rognures d’ongle, qu’on pourrait prĂ©lever, ou encore par les traces qu’elle pourrait laisser, empreinte de pas, eau dans laquelle elle se serait lavĂ©e, trace manuscrite, enfin par tout objet lui appartenant. À Paris, les Africains de l’Ouest qui partagent ces conceptions ne cessent de mettre en garde leurs amis français qui souvent en ignorent tout, contre des gestes anodins en apparence qui pourraient leur nuire oublier un vĂȘtement, donner inconsidĂ©rĂ©ment son nom Ă  une personne dont on n’est pas sĂ»r
 30Dans ce champ de forces » que constitue l’univers, la personne est donc soumise Ă  une multitude d’influences, positives ou nĂ©gatives, qui la font agir. MĂȘme hors de toute atteinte caractĂ©risĂ©e, elle est en permanence sous surveillance, Ă©minemment vulnĂ©rable. Son Ă©quilibre est toujours menacĂ©, toujours prĂ©caire. L’attaque occulte, quelle que soit sa cause, ne fait que prĂ©cipiter la victime dans le dĂ©sĂ©quilibre et la dĂ©possession de soi Vous ĂȘtes hors de vous-mĂȘme », dĂ©clare Guirassy Ă  une consultante dont il a dĂ©celĂ© l’envoĂ»tement ; Il est trĂšs perturbĂ© dans sa personnalitĂ©, il est dĂ©contenancĂ©, il ne se sent pas Ă  l’aise, ce n’est pas du tout de son vouloir » ou encore il perd sa conscience34, tout est fait pour le dĂ©stabiliser, pour le rendre inexistant », dit-il d’un homme atteint par un mauvais sort. Cette fragilitĂ© quasiment structurelle de la personne explique la multiplicitĂ© et l’intensitĂ© des attaques dont elle peut ĂȘtre l’objet. 31Mais quels sont, Ă  Paris, les agents de ces actions occultes ? Si l’on compare l’éventail des causes de malheur Ă©voquĂ©es par les marabouts en Afrique de l’Ouest avec celles qui prĂ©valent en France, on constate que certaines sont en voie de disparition. C’est le cas en particulier de l’action nĂ©faste de la lune, des Ă©toiles ou du vent, c’est-Ă -dire de la nature elle-mĂȘme, dont il est fait peu de cas Ă  Paris. Il en est de mĂȘme pour la transgression d’un interdit, sans doute en raison de la variĂ©tĂ© des systĂšmes de rĂ©fĂ©rence dont les marabouts perçoivent l’existence chez leurs consultants. Les sorciers mangeurs d’ñme », ĂȘtres mauvais en eux-mĂȘmes35, sont Ă©galement assez rarement incriminĂ©s ; d’ailleurs les termes de sorcellerie », ensorcellement » font trĂšs peu partie du vocabulaire des marabouts parisiens. Seuls quelques marabouts mettent en avant ces sorciers dont il font une cause redoutable et frĂ©quente de malheur, en les comparant sans ambiguĂŻtĂ© Ă  des vampires ; ainsi l’un d’eux reproduit Ă  Paris comme aux Antilles, oĂč il a fait de frĂ©quents sĂ©jours, un cadre sorcellaire directement issu de sa culture peule ; pour lui, c’est une mĂȘme entitĂ© malĂ©fique nocturne et noire qui peut sĂ©vir en tout lieu, qu’on la nomme sukunya en pular, sorcier » en français, engagĂ© » ou mauvais vivant » aux Antilles36. Cette Ă©clipse des sorciers en milieu urbain a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© maintes fois remarquĂ©e Fassin 1992 139 et sq.37, attribuĂ©e notamment Ă  l’affaiblissement, dans ce cadre, des rĂ©gulations lignagĂšres, Ă  l’islam qui les combat, au poids de la justice moderne. Concernant Paris, il est vrai que ceux des marabouts qui Ă©voquent les sorciers sont parmi les moins islamisĂ©s. Mais outre ces explications, il faut noter des glissements de vocabulaire entre sorcellerie et envoĂ»tement, finissant souvent par rendre les termes presque synonymes ; on constate aussi que les dĂ©finitions sont trĂšs flexibles, qui montrent un chevauchement de ces causes plutĂŽt qu’une coupure tranchĂ©e entre elles. En outre, il apparaĂźt que l’imaginaire de ceux qui Ă©voquent les sorciers » ne correspond pas exactement aux descriptions traditionnelles de ces entitĂ©s ne s’agit-il pas plutĂŽt de voir dans leur prĂ©sence en ville, loin du maintien d’un ordre social, le dĂ©sordre, l’inconnaissable qui fait de son voisin, du passant, de tout citadin un vampire » potentiel ? N’est-ce pas plutĂŽt une intense inquiĂ©tude face Ă  la grande ville qui se traduit ici ? L’imaginaire semble avoir Ă©tĂ© lui-mĂȘme travaillĂ© par l’univers parisien. 32Cependant d’autres causes du malheur sont plus frĂ©quemment mises en avant, telle l’action malĂ©fique des gĂ©nies et des anges, jinne ou shejtan, dont on a Ă©voquĂ© plus haut la prĂ©sence Ă  Paris. L’un des arguments Ă  l’appui de ce diagnostic est l’existence de mauvais rĂȘves qui assiĂšgent le consultant. 33Un Ă©tudiant expose son angoisse permanente, les cauchemars qu’il fait depuis de nombreuses annĂ©es, sa thĂšse de doctorat qu’il ne parvient pas Ă  terminer ; pour le marabout qu’il consulte, c’est shejtan qui rĂ©flĂ©chit, qui rĂ©agit Ă  sa place et le pousse vers la folie. MĂȘme interprĂ©tation pour cette femme qui vient d’ĂȘtre quittĂ©e par un homme qu’elle aimait c’est son propre jinne mĂąle jaloux qui Ă©loigne d’elle tout homme. L’échec de nombreux mariages est expliquĂ© en ces termes. L’existence de ces jinne est un grand classique de la magie islamique, et le Coran en fait l’une des trois causes du mal38. 34Le malheur peut aussi ĂȘtre attribuĂ© au destin, Ă  la chance de la personne, instable par nature39 Le destin d’une personne, c’est en escalier », dĂ©clare Diaby. Cette cause, qui ne repose sur aucune action occulte mais rĂ©vĂšle la main d’Allah, n’en a pas moins les mĂȘmes effets nĂ©fastes que les autres c’est Ă  une chance qui a tournĂ© », une malchance », une dispersion de chance », comme les grains de mil qui s’éparpillent », prĂ©cise Gassama, qu’Alain doit les problĂšmes qu’il rencontre actuellement dans son travail. 35Mais la raison qui l’emporte de loin est le mal fait par un tiers humain. Être victime d’un mauvais sort ou d’un envoĂ»tement » causĂ© par l’envie qu’éprouve autrui est l’explication la plus frĂ©quente de toutes sortes de dĂ©sordres, qu’il s’agisse d’un projet qu’on ne parvient pas Ă  rĂ©aliser, d’une dĂ©ception amoureuse, d’un emploi qu’on ne trouve pas, d’une mauvaise ambiance entre collĂšgues40. La jalousie survient toujours sans que la victime soit en rien responsable Vous ne le mĂ©ritez pas, vous avez rendu beaucoup de services aux gens », Il y a des personnes qui, dĂšs que vous tournez le dos, vous mettent le couteau derriĂšre », insiste Guirassy. Elle peut avoir un motif discernable la rivalitĂ© entre femmes au sujet d’un mĂȘme homme, la compĂ©tition entre deux personnes Ă  propos d’une promotion, par exemple ; elle peut aussi ne trouver aucune explication claire MĂȘme si vous ĂȘtes habillĂ©e le plus simplement du monde, vous avez des problĂšmes avec les femmes », remarque Diallo. VulnĂ©rable et fragile par nature, la personne l’est aussi parce qu’elle ne peut maĂźtriser les effets de son comportement l’ostentation ne pas cacher son bonheur, sa rĂ©ussite Ă©veille irrĂ©mĂ©diablement l’envie, tout comme son contraire, la discrĂ©tion. Et c’est Ă  une dĂ©stabilisation et Ă  une dĂ©possession de soi encore plus grandes de cet individu fragile que parvient l’attaque occulte. 36Les mauvais sorts, l’ envoĂ»tement » qui rĂ©sultent de l’envie s’expriment de diverses maniĂšres directement par le regard et les paroles de la personne malintentionnĂ©e ; on connaĂźt bien le mauvais Ɠil », source de tous les dangers, la mauvaise bouche » qui met en pĂ©ril la rĂ©putation d’un homme ou d’une femme. Mais le plus souvent, c’est par la mĂ©diation d’un marabout ou d’un autre spĂ©cialiste que le sort est lancĂ© ; les vecteurs essentiels en sont la nourriture et la boisson, tout aliment pouvant receler des substances malĂ©fiques41. Mais Ă  Paris, il est aussi trĂšs frĂ©quent que les sorts soient forgĂ©s Ă  partir du nom de la personne Ă  atteindre et consistent en incantations prononcĂ©es Ă  distance. 37La palette des raisons du malheur que mettent en avant les marabouts parisiens est donc riche, mĂȘme si elle s’est rĂ©duite au regard du contexte africain ; rappelons que dans le Coran, seules trois causes du mal sont dĂ©noncĂ©es la nature, les hommes, les gĂ©nies. Quant aux spĂ©cialistes de la ruqiya42, ils retiennent, pour leur part, Ă©galement trois causes la sorcellerie, le mauvais Ɠil, les djinns, les symptĂŽmes de chacune Ă©tant prĂ©cisĂ©ment dĂ©crits. S’agissant des marabouts, cette diversitĂ© peut s’expliquer par le maintien, Ă  Paris, de certains schĂ©mas vivifiĂ©s et remodelĂ©s dans ce nouvel espace, comme on en a vu un exemple Ă  propos des djinns, et mĂȘme, dans une moindre mesure, avec les sorciers. Elle trouve aussi sa source dans la rotation rapide des marabouts, dont certains arrivent tout droit d’Afrique en connaissant peu de choses du contexte parisien. La culture propre Ă  chacun joue aussi son rĂŽle, introduisant des choix individuels. Il semble donc difficile de donner une interprĂ©tation univoque de cette variĂ©tĂ© des causes. Cependant on doit noter une certaine uniformisation du vocabulaire employĂ© pour les exprimer, phĂ©nomĂšne analogue Ă  celui dĂ©jĂ  constatĂ© pour la qualification de l’action occulte. Ce nivellement va jusqu’à l’emploi d’un vocabulaire de style new age, certains marabouts parlant d’ une espĂšce d’esprit » et de mauvaises ondes », ou d’ ondes nĂ©gatives » pour Ă©voquer aussi bien le malĂ©fice de djinns que l’action nĂ©faste d’un tiers. S’agit-il d’un ajustement stratĂ©gique Ă  la clientĂšle, d’une preuve supplĂ©mentaire de la fluiditĂ© des catĂ©gories d’analyse ? Ou d’une vĂ©ritable Ă©volution de celles-ci ? Ici encore, une rĂ©ponse unique ne semble pas s’imposer. 38Il n’en reste pas moins que de toutes les causes d’infortune, les attaques humaines dues Ă  l’envie se dĂ©tachent nettement. Ce fait est particuliĂšrement marquĂ© lors des consultations radiodiffusĂ©es, comme si cette cause d’infortune constituait une base commune aux diffĂ©rents auditeurs frĂ©quentant l’antenne. Comment expliquer cette prééminence ? Comme on l’a dĂ©jĂ  notĂ©, les problĂšmes soumis aux marabouts ont tous un point commun ils tĂ©moignent de la dĂ©stabilisation de la personne, de sa fragilisation. Cet Ă©tat intime entre particuliĂšrement en correspondance avec la prĂ©carisation sociale quotidiennement subie ou violemment redoutĂ©e par un nombre croissant d’habitants de la France contemporaine, qu’il s’agisse du domaine de l’emploi ou de celui des sentiments et de la famille. Les rĂšgles du travail comme les formes de rapport Ă  autrui43 sont en plein bouleversement, menaçant les vies individuelles. Sans doute, dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, les situations de lutte, de concurrence avec des semblables ayant les mĂȘmes besoins et les mĂȘmes dĂ©sirs que soi, sont-elles si frĂ©quemment vĂ©cues qu’elles suffisent Ă  dĂ©signer ces rivaux comme cause de toutes les difficultĂ©s. Sans doute aussi, dans une sociĂ©tĂ© qui proclame l’égalitĂ© des chances, la rĂ©ussite de certains attise t-elle avec plus d’acuitĂ© l’envie. 39Qui sont ces semblables qui, par leurs paroles, par leur regard ou par la mĂ©diation d’un spĂ©cialiste, causent le malheur ? La famille reste le grand creuset des malĂ©fices – famille restĂ©e au loin pesant sur l’immigrĂ© qui semble s’émanciper, mais aussi ancienne Ă©pouse ou ancien ami d’un homme ou d’une femme ayant reformĂ© un nouveau couple, parents s’immisçant dans la vie de leurs enfants, et tout degrĂ© de parentĂ© Les proches sont devenus les ennemis no 1 », constate un marabout diagnostiquant le mauvais sort dont est atteinte sa consultante. Mais la proximitĂ© dĂ©passe largement ce cadre collĂšgues de travail, voisins, relations de toute nature peuvent ĂȘtre incriminĂ©s. La rivalitĂ© s’exprime aussi de façon plus gĂ©nĂ©rale et c’est, au-delĂ  mĂȘme de l’entourage direct, de tout lien identifiable, chaque membre de la sociĂ©tĂ© qui peut ĂȘtre suspectĂ©, qu’il soit dĂ©signĂ© par un singulier on », une personne », ou par un collectif les gens », tout le monde ». 40Expliquer cette gĂ©nĂ©ralisation par un procĂ©dĂ© d’euphĂ©misation ou de mĂ©taphorisation classique dans la dĂ©nomination du malheur44 et des pratiques qui lui sont liĂ©es n’est pas suffisant. Il semble plutĂŽt que ces dĂ©signations trĂšs larges visent Ă  intĂ©grer dans un mĂȘme ensemble tous les citadins sans distinction, de les sortir d’un inconnaissable inquiĂ©tant pour en faire les partenaires potentiels d’une compĂ©tition pour laquelle les marabouts sont supposĂ©s armer leurs consultants. On a lĂ  une maniĂšre assez paradoxale de faire sentir que tous les habitants d’un mĂȘme lieu, et au-delĂ , sont liĂ©s dans la concurrence et la lutte, une maniĂšre paradoxale de faire sociĂ©tĂ© ». Formes et buts du travail » maraboutique 41Il est impossible, dans le cadre de cet article, de dĂ©crire en dĂ©tail tous les procĂ©dĂ©s mis en Ɠuvre par les marabouts pour la seconde phase de l’action qu’ils proposent rĂ©duire l’infortune aprĂšs en avoir dĂ©terminĂ© la cause. PrĂ©cisons que, de mĂȘme que certains consultants se contentent d’une divination, d’autres ne se soucient guĂšre de cette premiĂšre phase et sont entiĂšrement tendus vers la rĂ©solution de leur problĂšme. 42On se contentera de mentionner la fabrication de diverses formes de talismans pour laquelle plusieurs types de connaissance sont nĂ©cessaires celle des moments favorables, celle des noms d’Allah, d’anges et de djinns Ă  invoquer, celle des versets Ă  utiliser, Ă  Ă©crire, celle des procĂ©dures Ă©sotĂ©riques de calcul abadjada, celle des vĂ©gĂ©taux et matiĂšres minĂ©rales ou animales Ă  adjoindre aux Ă©critures. À propos de l’écriture, il faut noter que, de mĂȘme que les djinns sont rĂ©putĂ©s agir sur la personne, en bien ou en mal, de mĂȘme les versets et la lettre coranique sont, dans l’occultisme musulman, rĂ©putĂ©s capables de mouvoir le monde et ses crĂ©atures. La part de l’écrit et celle des autres matiĂšres est variable selon les marabouts. Comme on peut s’y attendre, le milieu parisien n’est pas toujours favorable Ă  ces crĂ©ations artisanales et les marabouts s’efforcent, parfois avec difficultĂ© dans bien des domaines, de pallier le manque de tel produit, de telle plante45. L’une des Ă©volutions les plus marquantes Ă  Paris est la prĂ©dominance de l’écrit sur l’usage de matiĂšres introuvables dans ce contexte. 43Les mĂȘmes procĂ©dĂ©s sont utilisĂ©s pour confectionner non des talismans Ă  porter sur soi, Ă  placer dans tel endroit de sa maison, Ă  jeter dans l’eau courante, ou encore Ă  brĂ»ler, mais des lotions bains » que le consultant doit se passer sur le visage ou le corps selon les cas, et plus rarement des potions. 44Le travail » comporte aussi la prescription faite au consultant d’offrandes sacrificielles sadaqa, pratique frĂ©quente mais seulement tolĂ©rĂ©e par l’islam. Le but de ce sacrifice est de donner la route », d’ accĂ©lĂ©rer le processus ». Ainsi Sakho propose-t-il Ă  sa consultante qui ne parvient pas Ă  obtenir un prĂȘt immobilier d’apporter Ă  la mosquĂ©e de Paris trois kilos de sept fruits diffĂ©rents ; mais la destination de l’offrande peut sortir totalement d’un contexte musulman. Dans le domaine du sacrifice, l’évolution du rituel est sensible tenant compte de la lĂ©gislation française en matiĂšre d’abattage, de l’horreur du sang que manifestent la plupart de leurs clients d’origine française, de la difficultĂ© Ă  se procurer un animal vivant en ville, de nombreux marabouts remplacent le sacrifice animal coq, mouton par celui de fruits, de lait, de tissu, de papier, d’argent46. L’établissement des Ă©quivalences s’accompagne d’une certaine spiritualisation, oĂč plus que le don lui-mĂȘme, c’est l’intention du sacrifiant niyya, le sentiment intĂ©rieur qui est valorisĂ©. Cette tendance est dĂ©celable aussi dans la destination du sacrifice, qui tend Ă  se confondre avec une simple charitĂ© », terme d’ailleurs frĂ©quemment employĂ© par les marabouts. Cependant certains d’entre eux imposent coĂ»te que coĂ»te la matĂ©rialitĂ© du don, l’exactitude des gestes rituels. On assiste donc, Ă  Paris, non Ă  une Ă©volution linĂ©aire du rituel vers moins de substance et plus d’individualisation mais au maintien de tendances contraires. Cette dynamique semble ĂȘtre au fondement du succĂšs des marabouts Ă  Paris, de façon globale et dans la carriĂšre » de chacun d’eux elle repose sur un subtil Ă©quilibre entre une naturalisation » des pratiques – phĂ©nomĂšne qu’on a pu souligner plus haut Ă  propos du nivellement du vocabulaire utilisĂ© – et la persistance de gestes, de schĂ©mas interprĂ©tatifs directement venus de la culture islamo-africaine des marabouts, persistance jouant un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la distanciation exotique recherchĂ©e par certains consultants français. 45Enfin ces talismans et ces sacrifices ne sauraient ĂȘtre efficaces sans les priĂšres nocturnes que les marabouts doivent rĂ©citer, dans des endroits purifiĂ©s. Le choix des versets et invocations utilisĂ©s pour chaque cas, ainsi que le nombre de rĂ©citations nĂ©cessaires sont la partie la plus secrĂšte et la plus personnelle de leur travail ». Comme dans le soufisme, la prononciation mĂȘme des priĂšres vaut plus que leur sens. Ici encore le contexte parisien a modifiĂ© la pratique, et la rĂ©clusion khalwa de plusieurs jours dans un endroit isolĂ©, loin de toute souillure, assortie d’un jeĂ»ne, pendant lequel le marabout doit passer la continuitĂ© de son temps en priĂšres, est en voie de disparition. 46La signification de tous ces gestes n’est en gĂ©nĂ©ral pas donnĂ©e au consultant, seul compte le respect scrupuleux du rituel et des indications prescrites. Ce mystĂšre qui entoure toutes les pratiques magico-religieuses laisse toute latitude pour un cheminement parallĂšle, une invention personnelle du sens – possibilitĂ© particuliĂšrement bienvenue dans le cas d’une clientĂšle multiculturelle comme l’est celle des marabouts. 47Il semble inutile de souligner ce que ce travail » maraboutique peut avoir en commun avec d’autres pratiques de dĂ©livrance des sorts ou de guĂ©rison, tant contemporaines que plus anciennes. Il nous semble plus intĂ©ressant d’analyser la façon dont les marabouts Ă©voquent leur travail », qui en rĂ©vĂšle mieux le fondement. 48Les termes utilisĂ©s pour qualifier le travail » sont les antonymes de ceux employĂ©s pour l’action occulte le travail » vise Ă  dĂ©bloquer la chance », enlever le blocage de ce qu’on a jetĂ© sur [lui] ». Plus profondĂ©ment, il s’agit de dĂ©gager », de nettoyer la personne », de la sĂ©parer » des influences nĂ©fastes qu’elle a subies l’attaque occulte est une souillure dont il faut purifier l’individu. Puis il est nĂ©cessaire de rĂ©aliser une protection », un blindage », un mur de dĂ©fense » autour d’elle pour la rendre inattaquable. C’est principalement le corps de la personne, par les amulettes portĂ©es trĂšs serrĂ©es contre la poitrine ou autour du cou, par les bains purificateurs et protecteurs, qui est le support de ce travail de dĂ©livrance. Les expressions employĂ©es pour dĂ©finir ces actions Ă©voquent tout Ă  fait la reprĂ©sentation du corps-forteresse qu’on trouve chez GhazzĂąli, auteur du xiie siĂšcle dont la pensĂ©e a amplement influencĂ© les pratiques maraboutiques comme une forteresse assiĂ©gĂ©e, il doit ĂȘtre dĂ©fendu contre ses ennemis et ses portes doivent ĂȘtre gardĂ©es. 49Bien sĂ»r, selon une dialectique subtile du bien et du mal, l’ attachement » qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© contre la personne du consultant pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă  son profit sur une tierce personne. Ainsi Sakho propose Ă  Myriam de fabriquer un cadenas pour attacher » sa maĂźtresse de stage qui refuse depuis des semaines de lui signer son contrat. 50Enfin le travail vise Ă  restaurer l’ Ă©quilibre » et la stabilitĂ© » de la personne, anĂ©antissant l’effet des accidents et des dĂ©sordres qui bouleversent sa vie. Ce souci de la personne elle-mĂȘme explique que les marabouts dĂ©tournent leurs consultants du dĂ©sir de connaĂźtre l’auteur du malĂ©fice qui les accable – l’un des autres objectifs de cette position Ă©tant, bien sĂ»r, la mĂ©diatisation de la violence Il vaut mieux s’occuper de la personne que de savoir qui a fait ça », affirme Guirassy. Sans doute, aussi, ce repli est-il une consĂ©quence de la difficultĂ©, dans le contexte complexe d’une grande ville, Ă  dĂ©terminer un coupable alors que chacun appartient Ă  des rĂ©seaux multiples de relations. Centrer l’action sur la personne n’empĂȘche cependant pas la prise en compte de tout son entourage Ă  travers elle, il s’agit, comme le dit encore Guirassy, de maintenir des familles au bord de l’éclatement ». Cette restauration repose, en outre, sur un art de la mesure » et de la limite » faire un usage immodĂ©rĂ© d’un bain », de mĂȘme que, pour le marabout lui-mĂȘme, accĂ©der aux demandes excessives de certains clients47 risque d’avoir un effet contraire au but recherchĂ©. On retrouve ici les propriĂ©tĂ©s bien connues du pharmacon, Ă  la fois bĂ©nĂ©fique et malĂ©fique. 51MĂȘme si, dans la rĂ©alitĂ© de leur comportement, certains consultants se montrent sourds Ă  cette mise en avant des limites et avides d’assouvir coĂ»te que coĂ»te leur dĂ©sir, on peut apprĂ©cier combien ces termes d’ Ă©quilibre », de stabilitĂ© », de mesure » appliquĂ©s Ă  la personne, entrent en rĂ©sonance avec les buts de maintes pratiques contemporaines visant le bien-ĂȘtre individuel et le dĂ©veloppement personnel. 52Mais, au-delĂ  de cet idĂ©al de restitution de soi et de resocialisation, c’est une personne bien particuliĂšre qui se profile derriĂšre le travail » maraboutique, une personne dont la rĂ©ussite personnelle est considĂ©rĂ©e comme lĂ©gitime. C’est d’abord l’entreprise individuelle qui est valorisĂ©e Vous n’ĂȘtes pas fait pour travailler et attendre quelque chose Ă  la fin du mois », assure Diaby Ă  sa cliente qui veut ouvrir un commerce, entendant par lĂ  que l’initiative, l’autonomie, l’audace sont prĂ©fĂ©rables au salariat ; Gassama va plus loin dans ce sens Vous ĂȘtes fait pour gouverner, pas pour ĂȘtre commandĂ© », assĂšne-t-il Ă  son consultant dont tous les projets Ă©chouent. Notre marabout mĂ©diatique fournit, quant Ă  lui, une explication trĂšs Ă©clairante des malheurs qui lui sont soumis, qu’il attribue Ă  l’envie Quelqu’un qui commence Ă  briller, tout marche bien pour la personne et un moment on est trĂšs jaloux de cette personne, on passe par des travaux occultes pour bloquer sa chance [
]. » Il faut accepter la volontĂ© de Dieu, il faut savoir que quand quelqu’un est en avance, c’est le Dieu qui lui a donnĂ© cette chance, il ne faut pas que je lui en veux pour lui faire du mal et pour stopper sa chance [
]. » 53Ne trouve-t-on pas ici, dans l’islam des marabouts, un Ă©cho des thĂšses dĂ©fendues par Weber 1989 dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, l’originalitĂ© Ă©tant que la sorcellerie est la ressource de ceux qui ne sont pas Ă©lus autant que de ceux qui le sont ? De fait, la recherche de protection contre cette sorcellerie qui pourrait faire descendre » l’individu est une constante trĂšs contemporaine dans la clientĂšle de bien des spĂ©cialistes de l’occulte, tels ces chamanes corĂ©ens Ă©tudiĂ©s par Kendall 1996 dans un article au titre trĂšs Ă©vocateur. 54Mais cette attention portĂ©e Ă  la personne nous oriente Ă©galement vers un autre rĂŽle du travail » maraboutique. Vers un autre rĂŽle 55Dans la conception maraboutique, la personne est soumise Ă  des forces qui peuvent ĂȘtre sources de malheur, et l’on a vu l’éventail de celles qui Ă©taient diagnostiquĂ©es Ă  Paris. Pourtant toutes ces sources ne sont pas qu’extĂ©rieures Ă  l’individu. Lui-mĂȘme peut ĂȘtre mis en cause. Ainsi, Ă  une femme anxieuse de savoir si son mari va revenir, TourĂ© rĂ©pond Tout dĂ©pend de vous. » À une consultante dont le couple se dĂ©fait, Guirassy assĂšne Il faut vous calmer. Vous ĂȘtes l’auteure de ces perturbations », dĂ©mentant nettement l’interprĂ©tation que celle-ci veut entendre et qu’elle suggĂšre il y aurait quelqu’un » – un ensorcellement – entre elle et son mari. Ici encore, chaque marabout a sa propre panoplie de causes, reposant sur des cultures individuelles, sur des analyses personnelles des attentes de leurs clients ; certains marabouts sont plus enclins que d’autres Ă  souligner le rĂŽle du consultant lui-mĂȘme et de sa subjectivitĂ© comme source premiĂšre de ses difficultĂ©s. TourĂ© va mĂȘme jusqu’à se gausser de ses propres collĂšgues qui ne parlent que de shejtan ou de sort. Mais en examinant de prĂšs le dialogue qui s’instaure dans les consultations, on constate que souvent plusieurs causes sont Ă©voquĂ©es en mĂȘme temps. Ainsi Ă  un homme que sa femme veut quitter aprĂšs 20 ans de mariage, Dabo rĂ©pond que cette derniĂšre est sous l’influence d’une tierce personne et qu’il va faire quelque chose » pour qu’elle change d’avis mais il demande aussi Ă  l’homme de rĂ©flĂ©chir, de changer d’attitude Ă  son Ă©gard
 Chez Anna qui Ă©choue aux examens alors qu’elle travaille beaucoup, Mohammed diagnostique un blocage » dĂ» Ă  son entourage
 mais il ajoute Vous ĂȘtes stressĂ©e, je vous demande de vous tranquilliser
 » C’est donc souvent un langage aux voix multiples que tient le marabout, oĂč la mise en cause d’un tiers n’exclut pas la prise en compte d’un individu responsable de ses propres actes. 56Il paraĂźtrait abusif d’attribuer l’émergence de telles causes au contexte parisien puisqu’elles existent depuis longtemps dans les villes africaines. De mĂȘme, il ne paraĂźt plus trĂšs pertinent, du moins plus trĂšs actuel de considĂ©rer, comme le fit naguĂšre AugĂ© 1975, que le passage de la conception persĂ©cutive » Ă  la culpabilitĂ© individuelle » s’explique par la modernitĂ© et l’urbanisation. Comme le montrent de rĂ©centes analyses menĂ©es dans les villes africaines Marie 1997a, le fait saillant est au contraire la variĂ©tĂ© et la coexistence des systĂšmes de rĂ©fĂ©rence. C’est bien cette mĂȘme tension que l’on peut constater Ă  Paris, dĂ©mentant toutes les conceptions trop linĂ©aires de l’évolution des sociĂ©tĂ©s. 57Mais cette mise en exergue du sujet individuel, contribue aussi Ă  modifier le rapport entre le consultant et son marabout, et Ă  confĂ©rer Ă  ce dernier un nouveau rĂŽle celui non plus ou non plus seulement de devin capable de rĂ©duire l’infortune, mais de nĂ©gociateur et de conseiller. Le temps des consultations parisiennes est Ă©maillĂ© d’exhortations intimĂ©es sur un ton d’autoritĂ© Ne vous laissez pas abattre », ou Je vous demande de ne pas vous inquiĂ©ter, mettez-vous dans votre tĂȘte que vous allez rĂ©ussir », ou encore Gardez confiance en vous ». Certains conseils sont mĂȘme prodiguĂ©s hors de toute divination Ce n’est pas une question de mĂ©diumnitĂ© », dit TourĂ©, qui donne Ă  sa consultante des arguments pour qu’elle rĂ©ussisse Ă  obtenir de son ami un mariage halĂąl, fait Ă  cette jeune fille des remontrances sur ses mauvaises relations avec son pĂšre Ă  propos d’un hĂ©ritage, incite cette jeune femme Ă  abandonner sa relation avec un homme mariĂ©. Il s’agit parfois simplement de dĂ©samorcer une crise Vous ne souffrez pas trĂšs gravement, ce n’est pas tellement dramatique » remarque Gassama. Sans trouver des causes occultes Ă  chaque question qui leur est soumise – et rĂ©sistant parfois, en cela, aux pressions de leurs clients – les marabouts se font les mĂ©diateurs d’une morale sociale issue de l’islam48, jouent les rĂŽles de conseillers et de consolateurs Il y a des gens qui ne supportent pas leur problĂšme, il faut les rassurer, les consoler » dit Diaby qui ajoute Partager sa douleur, en parler, c’est dĂ©jĂ  un pas vers la solution. » MĂȘme les marabouts du cabinet mĂ©diatique disent offrir le cĂŽtĂ© humaniste, un regard, une Ă©coute, un conseil moral pour attĂ©nuer la douleur »49. Qu’il soit bien ou mal assumĂ© par les marabouts, ce rĂŽle d’ Ă©couteur »50 que leurs consultants leur font jouer Ă  Paris n’est pas nĂ©gligeable, au point que certains se plaignent d’ĂȘtre dĂ©sormais consultĂ©s par leurs clients Ă  tout propos
 58On pourrait certes dire que, venus Ă  Paris pour voir quelque chose » et y gagner leur vie, les marabouts retrouvent dans ce nouveau contexte la fonction de nĂ©gociateur et de rĂ©gulateur de conflits qui est aussi souvent la leur en Afrique ; ce rĂŽle dĂ©borde celui de voyant dans lequel ils se sont coulĂ©s dĂšs leur arrivĂ©e en France. Mais cette interprĂ©tation est incomplĂšte car le fait marquant est que cette demande d’écoute et de conseil leur est faite par des consultants de toutes origines. Ainsi ce que Marie, jeune femme française, retient des marabouts qu’elle a longuement frĂ©quentĂ©s Ă  la suite d’un chagrin d’amour, ce n’est ni les divinations, ni le travail » qu’ils ont fait pour elle – travail envers lequel elle a d’ailleurs eu souvent un recul critique –, mais prĂ©cisĂ©ment les contacts chaleureux, les discussions, la disponibilitĂ©, la compassion, les encouragements. 59Dans la France contemporaine, oĂč la fragilitĂ©, l’instabilitĂ© marquent les vies ordinaires, ce rĂŽle jouĂ© par les marabouts – par eux mais aussi par bien d’autres personnages51 – semble traduire le fort besoin d’instances mĂ©diatrices ou de relais de mĂ©diation, mĂ©diations plus lĂ©gĂšres, plus improvisĂ©es, plus fugaces que les institutions existantes. Haut de page Bibliographie AubrĂ©e, Dynamiques comparĂ©es de l’Église Universelle du Royaume de Dieu au BrĂ©sil et Ă  l’étranger », in Bastian, F. Champion & K. Rousselet dir., La globalisation du religieux, Paris, L’Harmattan 113-124. 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Haut de page Notes 1 Il s’agit d’une Église nĂ©o-pentecĂŽtiste d’origine brĂ©silienne implantĂ©e Ă  Paris depuis 1992, dont les fidĂšles sont, depuis 1998, presque exclusivement d’origine africaine, voir Dard 2003. 2 Sur la constitution de cette clientĂšle, voir Kuczynski 2002 309 et sq.. 3 GeschiĂšre 1995 dans le cadre du Cameroun, Bubandt 2006 dans le cadre de l’IndonĂ©sie. 4 Comme c’était le cas dans l’ex-URSS. 5 Le matĂ©riau utilisĂ© rĂ©sulte d’une enquĂȘte intensive menĂ©e auprĂšs de marabouts parisiens dans les annĂ©es 1990 et poursuivie plus longtemps auprĂšs d’un petit nombre d’entre eux, ainsi que d’enregistrements d’émissions en direct sur deux radios communautaires de la bande FM l’une maghrĂ©bine, l’autre antillaise animĂ©es par un mĂȘme marabout – reprĂ©sentant une vingtaine d’heures et plus de 200 consultations. 6 Ce cas est analysĂ© en dĂ©tail dans Kuczynski 2007. 7 Dans son ouvrage concernant notamment l’économie du charisme dans cette ville, Soares 2005 134 cite, comme Gibbal, le cas d’un chauffeur particuliĂšrement bien protĂ©gĂ© », puisqu’il Ă©chappait aux accidents que l’état de sa voiture et des routes pouvait faire redouter. 8 En particulier ceux de DaniĂšle Hervieu-LĂ©ger 1999. 9 Voir Ă  ce sujet Benoist 1996 et une description de ce phĂ©nomĂšne au Cameroun dans Monteillet 2005. 10 Expression empruntĂ©e Ă  l’article d’Alain Marie 1997b, qui traite des liens qu’un individu noue ou cherche Ă  dĂ©nouer avec sa communautĂ© originelle. Sur les liens entre sorcellerie et migration, voir Bouly de Lesdain 1994. 11 Merci Ă  Constant HamĂšs pour cette information. Voir son article dans ce numĂ©ro. 12 Selon le TĂąrikh al-sudan xviie siĂšcle, la prospĂ©ritĂ© de la ville de DjennĂ© et de ses commerçants aurait Ă©tĂ© assurĂ©e par les actions et priĂšres de lettrĂ©s de la ville. 13 Du moins momentanĂ©ment
 14 En poular djilul. C’est le cas dans l’exemple de Khadi Ă©voquĂ© plus haut. 15 Contrairement au jet de cauris. Le listikhar arabe istikhĂąra est issu de l’incubation grecque. 16 D’au moins une nuit, nĂ©cessaire au rĂȘve. 17 LittĂ©ralement association » de l’islam avec d’autres pratiques. L’un des thĂ©ologiens qui a inaugurĂ© cette condamnation est le hanbalite Ibn Taymiyya 1263-1328. 18 Le terme ruqiya est dĂ©rivĂ© de la racine arabe signifiant faire des incantations. Sur les usages de la ruqiya dans les dĂ©buts de l’islam, voir HamĂšs 2007 37-40. Voir aussi la description de la formation et des pratiques d’un guĂ©risseur pratiquant la ruqiya dans Khedimellah 2007. 19 La doctrine salafiste la plus rigoureuse considĂšre la mĂ©decine prophĂ©tique dans sa totalitĂ© comme bid’a, innovation blĂąmable. 20 De la biographie de ces auteurs figurant en quatriĂšme de couverture, on peut dĂ©duire que ce livre n’est pas antĂ©rieur Ă  l’annĂ©e 1997. Les auteurs appartiennent au mouvement tabligh. 21 On trouve sur l’Internet un trĂšs grand nombre de sites dĂ©volus Ă  la ruqiya, indiquant pour des cas bien identifiĂ©s, les versets Ă  prononcer, les produits Ă  ajouter telle l’huile de graine noire », nigelle ». Certains de ces sites offrent mĂȘme la possibilitĂ© de tĂ©lĂ©charger des textes et des psalmodies de priĂšres de protection. 22 C’est le titre de l’émission que fit, dans les annĂ©es 1994-1995, un marabout sur les ondes d’une radio de la bande FM. 23 Les termes par lesquels sont dĂ©signĂ©s les personnes et les actes relatifs Ă  l’intervention des marabouts sont toujours euphĂ©miques. 24 L’attachement excessif de leurs clients Ă  un homme ou une femme qu’il s’agirait de faire revenir Ă  tout prix, ne manque pas de troubler bien des marabouts mĂȘme si, gagne-pain oblige, certains accĂšdent Ă  ces dĂ©sirs. 25 Dans l’islam maraboutique, les lieux souterrains, les seuils, les endroits trĂšs frĂ©quentĂ©s tels les marchĂ©s sont les repaires privilĂ©giĂ©s des gĂ©nies. 26 C’est le français qui sert de lingua franca Ă  la pratique maraboutique en France. 27 C’est d’ailleurs le terme attacher » qu’emploient les lycĂ©ens dont les propos et pratiques sont analysĂ©s dans Gibbal 1974 641. 28 La sourate CXIII, 4, condamne les souffleuses dans les nƓuds ». Certains marabouts utilisent cependant cette pratique, dont l’effet est censĂ© ĂȘtre plus rapide que la fabrication d’amulettes. On retrouve ici le souci du gain de temps imposĂ© par le contexte parisien – qui a cependant son revers car les actions rapides sont rĂ©putĂ©es peu durables. 29 Qu’on pense, par exemple, au nouage de l’aiguillette, malĂ©fice connu dans la tradition europĂ©enne mĂ©diĂ©vale, visant Ă  rendre un homme impuissant. 30 Version ouest-africaine de l’arabe djinn. 31 Mais dans certains cas particuliĂšrement rĂ©calcitrants, lorsqu’il s’agit de faire du mal, ce sont des djinns peu recommandables qui sont invoquĂ©s, avec une demande de pardon faite Ă  Allah, voir un exemple dans Kuczynski 2007. 32 Il s’agit du nom propre de la personne et non de son patronyme. 33 Ils ne coĂŻncident souvent pas avec les orifices du corps humain, et le degrĂ© d’efficacitĂ© de chaque point cerveau, os, moelle, etc. varie selon les marabouts. 34 C’est-Ă -dire qu’il n’est plus conscient de ce qu’il fait. 35 Au sens de la witchcraft d’Evans-Pritchard. 36 Il faut noter que le terme de soucougnan est employĂ© dans ce sens aux Antilles, voir Henry Valmore 1988 72. 37 L’auteur Ă©voque le milieu dakarois. 38 Sourates CXIII et CXIV. 39 En arabe, l’une des dĂ©signations du malheur est banĂąt giyar filles des vicissitudes du sort Sublet 2003 286. 40 C’est ce type de cas que l’on dĂ©signe au SĂ©nĂ©gal par maraboutage ». 41 Voir remarque identique Ă  propos de l’action malĂ©fique en milieu camerounais parisien dans Bouly de Lesdain 1994 158. 42 D’aprĂšs le manuel signalĂ© ci-dessus. 43 Dont l’une des formes est la fragilitĂ© des couples. 44 Voir Ă  ce sujet Sublet 2003 qui commente 72 mĂ©taphores dĂ©signant le malheur en arabe. 45 Sur le contenu des talismans et des textes employĂ©s, voir HamĂšs 1997. 46 Toutes matiĂšres qui, par ailleurs, sont bonnes Ă  sacrifier c’est en principe la divination qui indique le type d’offrande nĂ©cessaire. 47 Ce que, cependant, certains marabouts, pris par la pression de la clientĂšle et du marchĂ©, ne manquent pas de faire. 48 Morale parfois assouplie au regard de la stricte norme islamique. 49 1995, sur les ondes de la radio France-Maghreb. 50 RĂŽle qu’on ne peut confondre avec celui d’un psychothĂ©rapeute, quel qu’il soit, mĂȘme si ce rĂŽle de conseiller repose partiellement sur une fine observation des gestes, des dires du consultant. 51 Qu’on pense, par exemple, Ă  l’essor du de page Table des illustrations Titre BĂ©nin, Fon bĂČcyɔ́ pour empĂȘcher un supĂ©rieur de revenir sur la faute d’un subordonnĂ© LĂ©gende bĂČcyɔ́, littĂ©ralement bĂČ, objet dont la puissance est activĂ©e par un traitement particulier et cyɔ́, enveloppe corporelle du mort, son dĂ©signe toute reprĂ©sentation humaine sculptĂ©e, et est toujours considĂ©rĂ©e comme une chose-dieu, Ă  la fois singuliĂšre mais reproductible, dont la puissance tient plus Ă  sa prĂ©sence qu’à ses facultĂ©s de reprĂ©sentation. Voir Jean Bazin, Retour aux choses-dieux », in C. Malamoud & Vernant dir., Corps des dieux Le temps de la rĂ©flexion, 7, pp. 253-273, 1986. URL Fichier image/jpeg, 108k Titre BĂ©nin, NagĂŽ, bĂČcyɔ́ pour tuer un ennemi URL Fichier image/jpeg, 100k Titre Sud-Togo, Ewe, bĂČcyɔ́ pour unir un couple pour la vie URL Fichier image/jpeg, 116k Titre Sud-BĂ©nin, Aja-Fon, bĂČcyɔ́ pour unir un couple pour la vie URL Fichier image/jpeg, 102k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Liliane Kuczynski, Attachement, blocage, blindage », Cahiers d’études africaines, 189-190 2008, 237-265. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Liliane Kuczynski, Attachement, blocage, blindage », Cahiers d’études africaines [En ligne], 189-190 2008, mis en ligne le 08 avril 2011, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Droits d'auteur © Cahiers d’Études africainesHaut de page

Croireau destin imparti pour le bien et le mal fait partie des piliers de la foi. Allah nous a demandĂ© de l'invoquer, de l'implorer en ayant la conviction et la certitude qu'Il va nous exaucer. Dieu sait tout ce que chacun de nous va faire de part Sa science ancienne. L’aumĂŽne aussi peut Ă©liminer (chasser) des Ă©preuves

Gnose - L'Institut Culturel Quetzalcoatl Gnose ICQ dans Anglais Espagnol RĂ©ponse du MaĂźtre SamaĂ«l Aun Weor La prĂ©destination existe de telle maniĂšre que s'il vole, il sera volĂ©, s'il tue, ils le tueront, etc., avec la baguette que nous mesurons, nous serons mesurĂ©s, par loi de rĂ©currence, chacun naĂźt avec son propre destin, mais aussi chacun peut l'aggraver ou l'amĂ©liorer; cela empire si, en plus d'avoir du karma, il continue de faire le mal et cesse de faire le bien, Ă©tant capable de le faire; la souffrance augmente si, en plus, elle dĂ©veloppe une personnalitĂ© fiĂšre, mĂ©chante, vengeresse, intolĂ©rante. Le destin peut ĂȘtre modifiĂ© pour le mieux, faisant de nombreuses Ɠuvres de charitĂ©, se consacrant au bien, pratiquant des Ɠuvres de misĂ©ricorde, car lorsqu'une loi infĂ©rieure est transcendĂ©e par une loi supĂ©rieure, la loi supĂ©rieure lave la loi infĂ©rieure, c'est ainsi que le destin, Ă  chaque action il est modifiĂ©. C'est lĂ  que le libre arbitre change le cours du destin. Par exemple, si quelqu'un est agressĂ©, il a quelques secondes pour dĂ©cider, s'il dĂ©cide de frapper et mĂȘme de tuer, il pourrait se retrouver en prison, mais s'il dĂ©cide de contrĂŽler ses Ă©motions, son destin est diffĂ©rent. Devant une invitation Ă  la drogue, chacun dĂ©cide de la prendre ou de la refuser et son sort dĂ©pend de sa dĂ©cision. L'adolescente peut ĂȘtre tentĂ©e d'avoir des relations sexuelles, et sa dĂ©cision Ă  ce moment-lĂ  modifiera son destin. L'erreur est de penser que vous n'avez que cette vie en ignorant la loi du retour et en ignorant les mystĂšres de la mort, mais l'ignorance de la loi n'exempte pas son accomplissement. Quand un bĂ©bĂ© meurt Ă  la naissance, cela semble un fait impitoyable, et pourtant c'est la dure leçon pour les parents, qui ont Ă©tĂ© cruels envers leurs enfants dans la vie prĂ©cĂ©dente et avec cette souffrance qu'ils amĂ©liorent, ils apprennent Ă  aimer. Le Magazine "La Sagesse de l'Être", 86, Chap. La loi du destin. gfIqiw.
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