Lachasse aux sorcières en Europe. IL Y A plusieurs siècles, en Europe, la peur des forces du mal a déclenché des chasses aux sorcières et des exécutions. Elles ont eu lieu principalement en France, en Allemagne, dans le nord de
Les chasses aux sorcières sont de plus en plus présentées dans certains milieux féministes comme une attaque par les hommes contre un féminin sacré », contre des femmes qui auraient eu accès à des pouvoirs de guérison et de compréhension grâce à leur interconnexion avec la nature. Cette lecture essentialiste n’est pourtant pas une lecture des chasses aux sorcières est celle d’un patriarcat qui fit des femmes qui déviaient de la norme un danger. Le patriarcat de la période moderne s’appuie sur les récits mythologiques et historiques, religieux, mais aussi sur des textes philosophiques et médicaux [1]. Les périodes médiévales et modernes reprennent les croyances selon lesquelles les discussions des femmes mènent aux rumeurs et aux insurrections. Le patriarcat se nourrit et alimente ces craintes misogynes, il est impossible d’en connaître l’origine exacte et de savoir si cette crainte a existé avant le contrôle des femmes. C’est cet ordre patriarcal qui va créer la figure de la sorcière, la misogynie des chasses aux sorcières étant à rapprocher, sous de multiples aspects, du racisme. Une histoire misogyne Les premiers procès de sorcières ont eu lieu entre 1324 et 1325 à Kilkenny en Irlande. Ce que nous pouvons appeler chasse aux sorcières débute vers 1420 en Suisse. L’apogée se situant entre 1560 et 1580 et se perpétuant jusqu’au XVIIe siècle où ont lieu les derniers procès et condamnations pour sorcellerie. La sorcière est généralement décrite comme défectueuse, idiote, lascive, manipulatrice, ivrogne, gloutonne, etc [2]. À ces mythes, les sciences et la philosophie vont apporter des raisons supplémentaires pour se méfier des femmes. Ils suivent notamment Aristote [3] qui décrit le sexe féminin comme un mâle manqué » conjuguant l’imbécilité » faiblesse mentale et la débilité » faiblesse physique [4]. Les femmes sont perçues comme des erreurs nécessaires d’une Nature [5] qui ne viserait qu’à faire des garçons, les filles étant des êtres ratés d’essence monstrueuse, hors norme mais indispensable pour la reproduction [6].C’est ce que reprend Le Marteau des sorcières ou Malleus Maleficarum qui affirme que les femmes, à cause de leur faiblesse et infériorité intellectuelle, sont prédisposées à être tentées par le diable [7]. La publication de ce livre 1486-87 accélérera la chasse aux sorcières. Il était inquiétant qu’une femme ne soit pas sous le contrôle d’un homme, les veuves, les prostituées, les mères seules étaient craintes. Leur situation les poussait souvent à la marginalité qui elle aussi conduisait au procès en sorcellerie. Francisco de Goya, La Conjuration Les Sorcières, 1797-1798, huile sur toile, Lázaro Galdiano Foundation, Madrid. On y accuse les femmes d’être des incubes, œuvrant à la destruction de la chrétienté pour permettre l’avènement sur terre du royaume de Satan qu’elles invoquent lors des sabbats. La diablerie féminine se trouve dans son aptitude à charmer les hommes et donc à prendre le contrôle sur les hommes telle des Salomé ou des succubes. Si un avocat défendait trop une femme accusée de sorcellerie, cela pouvait vouloir dire qu’il avait été ensorcelé. En 1420, lors du premier bûcher des vanités », on jette au feu les effets personnels jugés comme objets poussant au péché, à la vanité. Parmi ceux-ci miroirs, cosmétiques, robes, bijoux, instruments de musique mais aussi des livres considérés comme immoraux. Si les accessoires de beauté peuvent conduire à être condamnée pour sorcellerie, la laideur aussi, car perçue comme potentiellement maléfique. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de femmes âgées, jugées laides et donc déchues de leur féminité sont condamnées au bûcher. Leur laideur est assimilée aux traits du diable et à la mort [8]. Lorsque les femmes étaient dénoncées, elles étaient intégralement rasées à l’aide d’un fer rouge afin de chercher sur leurs corps des marques du diable » cicatrices, tâches sur la peau, pattes de crapaud au blanc de l’œil », zones insensibles, une trop grande maigreur… Chaque bosse, grain de beauté, imperfection pouvait servir à prouver la culpabilité lors des procès en sorcellerie. Entre les XIIIe et XIVe siècle, les femmes ont été catégorisées, triées, notamment par des prédicateurs et moralistes. On sépare les religieuses des laïques et, au sein des laïques, les femmes mariées, les veuves, les vierges et les petites filles. Les veuves sont perçues comme les plus scandaleuses, accusées d’être des entremetteuses ou des sorcières qui auraient empoisonné leur époux [9]. Il était inquiétant qu’une femme ne soit pas sous le contrôle d’un homme ; les veuves, les prostituées, les mères seules étaient craintes. Leur situation les poussait souvent à la marginalité qui elle aussi conduisait au procès en sorcellerie. On accuse juifs et sorcières de meurtres rituels d’enfants chrétiens. Ce qui aurait notamment lieu lors des sabbats, c’est-à-dire des messes noires, ce mot faisant référence directement au shâbbath juif jour du repos qui doit être consacré à la prière. Salvator Rosa, Sabbat de sorcières, 1635-54, huile sur toile, Museum of fine Arts, Houston. Une autre preuve de la diablerie se situe dans la déraison, que l’on interroge spirituellement et médicalement pendant toute la période. L’une des croyances étit que l’utérus est un démon qui se déplace dans le corps des femmes, leur faisant perdre le contrôle, c’est-à-dire les rendant hystériques. L’hystérie caractérisant aussi bien la folie que la colère féminine, l’hystérique est celle qui ne respecte pas les règles de bienséance auxquelles doivent se soumettre les femmes. Ces règles étant en partie dictées par la religion, toute femme qui sort du rang, s’éloigne du rôle que lui aurait donné Dieu ne peut donc être qu’une diablesse. Belles, laides, seules ou folles toutes sorcières Le caractère systémique de la chasse aux sorcières est démontré par sa proximité avec les persécutions que subissent les personnes juives sur la même période. Les sorcières, comme les juifs et juives sont perçues comme la source de nombre de malheurs humains et de la perte de leur piété. Nous pouvons faire remonter l’antijudaïsme à l’expansion du christianisme des Ve et VIe siècles. Dès lors l’Eglise met en place une ségrégation interdisant notamment aux juives et juifs de manger avec des clercs, de se mêler aux chrétiennes et chrétiens lors de la Pâque, les mariages mixtes », les funérailles qui suivent le rite, etc. Puis au VIIe siècle viennent les conversions forcées pratiquer des rites juifs peut être puni de mort. C’est lors des premières croisades que l’on va lier la figure du juif avec celle du diable, et qu’auront lieu les premiers massacres de personnes juives, notamment dans les villes de Spire, Worms, Mayence, Cologne et Metz. Tout ceci conduit, aux XIVe et XVe siècles, à les accuser d’empoisonner les puits, de répandre la peste pour tuer les chrétiens. La chasse aux sorcières et les persécutions antijudaïques sont alimentées par la peur des épidémies de peste. Aujourd’hui on pense que l’épidémie de peste a été amplifiée par la chasse aux sorcières, notamment parce qu’elle s’est accompagnée d’un massacre de chats, symbolisant les faiblesses humaines et notamment féminines. Cela aurait participé à la prolifération de rats, et donc à l’accélération de l’épidémie justifiant les bûchers pour sorcellerie et hérésies. Juifs allemands du XIIIe siècle. Le caractère systémique de la chasse aux sorcières est démontré par sa proximité avec les persécutions que subissent les personnes juives sur la même période. De même, on accuse juifs et sorcières de meurtres rituels d’enfants chrétiens. Ce qui aurait notamment lieu lors des sabbats, c’est-à-dire des messes noires, ce mot faisant référence directement au shâbbath jour du repos qui doit être consacré à la prière. On avait déjà reproché à plusieurs hérésies [10] de faire des sabbats, mais c’est en 1438 qu’on trouve la première occurrence le rapprochant d’un rassemblement de sorciers [11]. L’Inquisition fait le lien direct entre le sabbat des sorcières et le shâbbath juif [12]. Les inquisitions concernaient alors toutes les personnes considérées comme déviantes par l’Église, c’est-à-dire les mystiques, les sorcieres, les homosexuels, les adultères, etc. On retrouve les mêmes procédés infâmants pour persécuter les juifs et les femmes. Pour prouver le caractère maléfique des hommes juifs, on va accuser ces derniers d’être en partie des femmes [13]. On les représente avec des corps féminins, des cornes, des mamelles, en train d’allaiter... On les accuse d’avoir, comme les femmes, des règles qui seraient le sang du Christ qui, rappelons-le, aurait été tué par le peuple juif. Racisme et patriarcat fonctionnent ensemble en se nourrissant mutuellement. Racisme et sexisme Les représentations traditionnelles rapprochent encore les personnes juives surtout les hommes [14] et les sorcières nez longs et crochus, longs doigts fins et calleux, voire crochus et griffus. Mais le vêtement des sorcières est lui aussi le reflet des croisements racistes et du sexistes, le chapeau noir pointu accompagné du vêtement noir des sorcières est initialement un habit traditionnel juif allemand. On se sert alors des accusations contre les femmes pour pourchasser et envoyer au bûcher des personnes juives et des accusations contre les juifs pour pourchasser et brûler des femmes. Les sorcières n’ont donc jamais été des femmes avec des pouvoirs magiques, et les procès en sorcellerie n’ont pas été des procès contre des femmes pratiquant la médecine par les plantes ou en lien spécifique avec la terre mère. Ces femmes ont été pourchassées et tuées car elles étaient des femmes, tout comme les personnes juives de la même période le furent pour des motifs racistes, racisme et patriarcat s’interpénétrant pour créer des discriminations. Les chasses aux sorcières sont le produit d’un discours misogyne et classiste puisqu’il visait en grande majorité les femmes pauvres. C’était un outil de contrôle qui avait pour but de maintenir les femmes dans la peur. D’ailleurs, lors du mouvement des enclosures, qui eut notamment lieu en Angleterre entre les XIIe et XVIe siècles, les femmes furent accusées de sorcellerie et brûlaient sur le bûcher parce qu’elles opposaient une forte résistance à ce mouvement qui transformait des terres jusque-là collectives en propriété privée, supprimait le droit d’usage [15] et transformait des terres agricoles à destination humaine en pâturages, favorisant l’avènement de riches propriétaires fonciers. Les rébellions des femmes qui se dressèrent contre cela furent alors éradiquées en accusant ces dernières d’être sorcières. Sarah UCL BordeauxCest Jacques VI d'Écosse, devenu Jacques I er d'Angleterre et d'Irlande, qui a initié la chasse aux sorcières. Il pensait qu'elles complotaient contre son épouse danoise et qu'elles sDonald Trump, qui clame son innocence dans chacune de ces affaires et prétend faire l'objet d'une chasse aux sorcières, a vivement dénoncé la perquisition de la police fédérale, à laquelle il n'a pas assisté, dans un communiqué La perquisition menée par la police fédérale américaine FBI au domicile de l'ancien président Donald Trump en Floride, aussi spectaculaire que sans précédent aux Etats-Unis, laisse penser que l'ex-dirigeant fait l'objet d'une enquête du département de la il reste de nombreuses questions sans réponse entourant les circonstances et les motivations derrière ce raid. Voici ce que l'on sait à ce stade mardi et les questions que cela soulève. La suite après cette publicité - Une perquisition spectaculaire La suite après cette publicité Lundi matin, une trentaine d'agents du FBI selon le fils de Donald Trump, Eric, ont débarqué à la luxueuse résidence de l'ancien président à Mar-a-Lago, en Floride sud-est. M. Trump se trouvait dans le New Jersey est à ce contrainte n'a été nécessaire car les agents du FBI avaient au préalable notifié le service de protection du président de leur arrivée et des perquisitions, a rapporté la chaîne NBC. La suite après cette publicité La suite après cette publicité Une fois à l'intérieur, ils ont perquisitionné le domicile pendant plusieurs heures, y compris un coffre-fort selon Donald Trump. Ils ont saisi de nombreux documents en papier, a indiqué le journal en ligne Politico citant une source proche du dossier."Jamais rien de comparable n'est arrivé à un ancien président des Etats-Unis", a déclaré M. Trump dans un communiqué lundi, dénonçant un coup de force "ni nécessaire ni approprié" et se disant victime d'une "persécution politique".- De quoi s'agit-il?Ni le département de la Justice ni le FBI n'ont fait de commentaire, observant un silence selon des experts, une telle perquisition à l'encontre d'un ancien président, qui pourrait se représenter en 2024, a forcément eu l'aval du ministre de la Justice Merrick Garland et du directeur du FBI Christopher FBI aura eu nécessairement besoin d'un mandat de perquisition, et le juge d'avoir été en possession de suffisamment d'éléments à charge d'un éventuel délit ou crime pour le ce jour, aucun mandat n'a été rendu selon Seamus Hughes, un expert pénal à l'université George Washington, les mandats dans le district de la Floride du Sud où se trouve Mar-a-Lago restent généralement sous scellés."Chaque juridiction locale détermine ses propres règles en la matière", Trump a cependant dévoilé lundi, sur Fox News, que la perquisition avait trait à des documents pris par l'ancien président à son départ de la Maison Blanche en janvier 2021. En janvier dernier déjà, il avait dû remettre aux Archives nationales 15 cartons remplis de documents. Les Archives nationales conservent tous les documents officiels des présidents en exercice et selon l'organisme, des dossiers classifiés s'y trouvaient et il en a informé le département de la Justice."L'objet du raid, d'après ce qu'ils ont dit, c'était de voir si l'ancien président était toujours en possession de documents", a affirmé Eric Un président peut-il conserver des documents?Une loi sur les documents présidentiels stipule que tous les documents officiels d'un président en exercice doivent être transmis aux Archives nationales à son départ. Mais cette loi ne prévoit pas vraiment de revanche, la loi américaine interdit strictement à toute personne de conserver des documents classifiés et elle a déjà été appliquée à plusieurs reprises, allant jusqu'à l' chaîne CNN a rapporté que des responsables du département de la Justice s'étaient rendus en juin à Mar-a-Lago, dont le chef de la section renseignement et contrôle des exportations, qui s'occupe d'affaires liées à la sécurité nationale, à l'espionnage ou au L'ex-président Trump fait-il l'objet d'une enquête?Pas forcément. En elles-mêmes, les perquisitions menées lundi ne signifient pas que M. Trump fait l'objet d'une enquête documents peuvent très bien avoir été saisis dans le cadre d'autres enquêtes visant des membres de l'ancienne administration Trump ou encore dans le cadre de l'enquête sur l'assaut du Capitole, le 6 janvier que, selon des experts, l'ampleur de cette perquisition visant un ancien président suggère quelque chose de plus directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, a indiqué sur CNN mardi qu'il lui semblait peu concevable que ces perquisitions aient eu lieu pour récupérer des documents destinés aux Archives nationales."L'idée qu'ils auraient fait cela simplement parce qu'ils n'avaient pas obtenu satisfaction ... me paraît impensable. Il me semble qu'ils doivent avoir bien plus que cela".
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Article réservé aux abonnés Le Dr Claude Olievenstein vient de publier le rapport annuel du Centre Marmottan 1, qui, tout en donnant des indications sur la marche de l'institution, fait à chaque début d'année le point sur le phénomène de la drogue. " Le mérite de Marmottan est d'être le clignotant qui indique une situation ", peut-on lire dans le rapport pour 1979. L'an dernier, le centre a reçu 1 685 nouveaux toxicomanes et procédé à 12 196 consultations. Les principes de l'institution restent les mêmes accueil libéral, volontaire et anonyme. " Que l'on n'attende pas de nous de sacrifier à un ordre nouveau ou à des méthodes comportementalistes qui semblent avoir une certaine faveur aujourd'hui ", écrit le directeur du centre, qui estime, d'autre part, que les méthodes en vigueur à Marmottan obtiennent les résultats en chiffres réels concernant les toxicomanies lourdes " parmi les meilleurs mondiaux ". L'établissement de postcure La Gentillade, situé dans le Lot, et qui dépend du Centre Marmottan, aurait atteint, entre 1974 et 1978, un pourcentage de succès de 40 à 45 %. Pour le Dr Olievenstein, " la flambée de la toxicomanie est générale et multiforme ". Tout en reconnaissant les efforts de Mme Monique Pelletier, ministre délégué auprès du premier ministre, et de M. Jacques Barrot, ministre de la santé, il déplore l'attitude trop fréquente de l'administration " qui n'évoque qu'une alternative normaliser ou punir ". Le directeur de Marmottan s'alarme particulièrement du " renouveau de l'hystérie, de la chasse aux sorcières, en ce qui concerne le haschisch ". Cette attitude ne permet pas, selon lui, d'aborder scientifiquement et sereinement les problèmes posés par la toxicomanie. Le Dr Olievenstein conclut en rappelant, comme il a l'habitude de le faire le Monde du 23 février 1979, l'aspect social de la toxicomanie. " S'il existe des toxicomanes malades, faut-il que cette maladie soit bien particulièrement liée à un fait social pour qu'elle ait augmenté de 500 % en dix ans... Si la drogue vient jusqu'à Liverdun 2, c'est peut-être parce que, même dans cette petite ville paisible, l'avenir est bouché. " Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Unemerveilleuse saga historique sur la chasse aux sorcières. 1671. En Norvège, sur la presqu'île de Vardo. Marène, 20 ans, vient de perdre son père, son frère et son fiancé lors d'une Salem 1692, dans une colonie protestante, deux jeunes filles, Betty Paris 9 ans et Abigail Williams 11 ans, s’adonnent naïvement à l’art de la divination, avec Tituba, servante originaire de la Barbade. S’étant effrayées elles-mêmes, et comme prises à leur propre jeu, les jeunes filles adoptent soudain un comportement étrange et suspicieux. Les autorités du village, ayant remarqué ces changements, les placent devant un dilemme ou bien elles se sont livrées volontairement à des activités sataniques auquel cas elles recevront un sévère châtiment ou bien elles ont été envoutées par d’autres auquel cas elles doivent révéler leur identité. Pour sauver leur vie, elles choisissent la seconde option et accusent de sorcellerie d’abord trois femmes Sarah Good, Sarah Osborne et Tituba elle-même. S’enclenche alors le cercle vicieux des condamnations à Salem parmi les accusés, seuls ceux qui reconnaissent leurs actes de sorcellerie » et acceptent de livrer leurs collaborateurs » sont épargnés. Les autres sont pendus. Ainsi meurent 14 femmes, 6 hommes et 2 chiens. Le maccarthysme Wheeling en Virginie 1950, début de la guerre froide, Joseph McCarthy dénonce la présence de communistes au sein même du département d’État américain. 1953, Arthur Miller écrit la pièce The Crucible Les Sorcières de Salem, pour dénoncer ce nouveau mouvement initié par McCarthy, qualifié de chasse aux communistes ». Pour ce faire, il reprend la sombre histoire de Salem, ne changeant que quelques circonstances, pour unifier le récit. Jamais la pièce de Miller n’aborde directement le maccarthysme. Sa force réside proprement en cela elle laisse le spectateur de l’époque faire lui-même les liens. Qui veut rejouer la pièce se retrouve devant la question suivante qu’est-ce qui ressemble à une chasse aux sorcières aujourd’hui ? Comment l’identifier ? » D’ailleurs, le lecteur de The Crucible s’étonnera de constater que la pièce ne porte pas vraiment non plus sur la sorcellerie. Miller se sert plutôt de ce moment historique pour dépeindre une réalité plus universelle, celle des persécutions et des accusations idéologiques. La nouvelle chasse aux sorcières Montréal, novembre 2021, la pièce de Miller est montée de nouveau, au théâtre Denise-Pelletier. Sa pertinence doit résider encore dans une analogie avec la société actuelle. Qui veut rejouer la pièce se retrouve devant la question suivante qu’est-ce qui ressemble à une chasse aux sorcières aujourd’hui ? Comment l’identifier ? Certains y voient un parallèle avec le mouvement MeToo, d’autres avec le complotisme en temps de pandémie, d’autres encore avec la pensée woke et la cancel culture. L’équipe artistique engagée par le théâtre Denise-Pelletier prend pour sa part un point de vue différent. Elle rejette l’analogie avec le mouvement MeToo et veut plutôt présenter une lecture féministe » de la pièce. Pour elle, il s’agit de mettre en évidence que ce sont en fait les jeunes accusatrices les réelles victimes à Salem, étant manipulées par les autorités de l’époque. Cette lecture veut même redorer la figure de la sorcière, emblème du féminisme. Ainsi choisit-elle Tituba comme personnage principal – probablement la seule véritable sorcière » de toute cette histoire – au lieu de John Proctor, l’homme blanc. Une tragédie de l’individu Les Sorcières de Salem, affirme encore l’équipe artistique, illustre les conséquences du manque d’éducation sur une société. Cette dernière lecture trahit toutefois, selon moi, l’intention de la pièce de Miller, car ce sont les plus éduqués, les juges, qui agissent le plus injustement. En outre, la plus brillante des accusatrices, Abigail, se révèle aussi la plus méchante. Oui, mais en 1692, tout le monde manquait d’éducation. Le puritanisme, branche du protestantisme, obscurcissait les esprits à Salem », me répondra-t-on. Un classique de l’idéologie des temps présents s’imaginer débile » tout ce qui est de l’ordre du passé. Mais supposons que tout le monde manquait d’éducation en 1692. Que dire alors de la chasse aux communistes, cette autre idéologie ? Encore le manque d’éducation ? Hannah Arendt, dans l’une de ses lettres, dénonce que la chasse aux rouges » se déroulait en fait particulièrement dans les universités américaines, dans les lieux de savoir. Ainsi faut-il selon moi arrêter d’expliquer tout mouvement idéologique par le manque d’éducation » et rechercher plus en profondeur les véritables causes. Ces causes, me semble-t-il, se trouvent dans l’individu. Car une société ne chasse pas les sorcières », si aucun individu ne le fait. C’est l’intuition même de Miller. Dans l’une de ses lettres, il explique que sa pièce ne traduit pas d’abord une obsession à dénoncer le maccarthysme, mais veut surtout dépeindre l’expérience commune la plus partagée par l’humanité, à savoir les changements d’intérêts qui transforment des époux aimants en froids ennemis, des parents aimants en indifférents superviseurs ou même exploiteurs de leurs enfants… ce qu’on appelle les bris de charité les uns envers les autres. » Tu ne jugeras point Tu ne jugeras point », a dit le Christ. D’accord, mais il nous a aussi demandé de nous corriger réciproquement. Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. » Mt 18, 15 Or corriger, c’est juger. C’est dire que tout jugement n’est pas mauvais. Il y a des crimes évidents, qu’il faut à juste titre dénoncer. Le problème, c’est que bien des fois, en jugeant les autres, nous outrepassons notre savoir. Les juges, dans Les Sorcières de Salem, reconnaissent enquêter sur une réalité invisible, la sorcellerie, d’où l’impossibilité pour eux de juger adéquatement et d’où leurs raisonnements fallacieux. De même en est-il trop souvent pour nous. Les pensées, les sentiments, la liberté, l’histoire personnelle, la relation avec Dieu… tout cela demeure foncièrement invisible et nous échappe. Juger de l’autre en ces domaines, c’est nécessairement faire acte de présomption. Ce n’est pas le manque d’éducation qui fait de nous des inquisiteurs injustes. C’est le fait de se croire faussement parfaitement éduqué ». C’est la prétention orgueilleuse à la connaissance des choses cachées, qui n’appartiennent qu’à l’autre. Paradoxalement, même, le fait d’être très éduqué mène souvent à cette prétention. Ça s’appelle en philosophie de la double ignorance… Il apparait préférable que dix sorcières suspectées puissent s’échapper, plutôt qu’une personne innocente soit condamnée ». La chasse aux sorcières a pris fin au Massachusetts quand les juges ont reconnu leur incapacité à juger avec certitude. De même, nous gagnerions, dans notre humble quotidien, à suivre ce précepte et à préférer, dans l’incertitude, risquer l’erreur de juger favorablement un méchant plutôt que défavorablement un homme bon.- Ιբабጦлαнт δሚхጥтюցθ ισи
- О уψы
- Ощур ыσυску
- Нուпро φፀ ηεхроцሆፏу дрէйοкых
- Нև асня хωхо
- ሴпосв отрሑлизι
- Ащаչእз θжθдр шаκሗребը евсοዎа
- Ипсюто уማилуփωкиπ геքонтև